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Henri SAUVAGE

Publié le 23 mars 2015 par Aelezig

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Henri Sauvage, (né le 10 mai 1873 à Rouen, mort le 21 mars 1932 à Paris), est un architecte et un décorateur français. Il est considéré comme l’un des principaux architectes français du premier tiers du XXe siècle. Les exigences esthétiques, techniques, urbanistiques et sociales d’Henri Sauvage ont préparé les expériences menées par plusieurs générations d'architectes : en premier lieu ceux qui se firent connaître dans les années 1920, comme Le Corbusier ou Robert Mallet-Stevens, qui considérèrent Sauvage comme un précurseur de l'architecture dite moderne.

Il étudie l'architecture à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de 1892 à 1903, mais quitte l'École sans en être diplômé et se revendique autodidacte. Fils spirituel de l'architecte rationaliste Frantz Jourdain, admirateur et ami de l'ébéniste nancéien Louis Majorelle, ami du peintre et créateur de meubles Francis Jourdain (le fils de Frantz), de l'architecte-décorateur Hector Guimard et de l'architecte Auguste Perret, gendre, enfin, du sculpteur, médailleur et ébéniste Alexandre Charpentier, Henri Sauvage a construit sa première célébrité sur les chemins de traverse de l'Art Nouveau. Vers 1895, pour le compte de l'entreprise de tentures décoratives de son père Henri-Albert Sauvage et l'associé de celui-ci, Alexandre-Amédée Jolly, il aménage une boutique de décoration 3 rue de Rohan, à Paris (détruite). C'est avec cette première activité de créateur de pochoirs puis de meubles et d'objets décoratifs que le jeune Henri Sauvage se forme à son métier.

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Villa Louis Majorelle à Nancy

En 1897, Sauvage est à Bruxelles où il travaille chez l'architecte Paul Saintenoy. Le séjour d'Henri Sauvage à Bruxelles, est aussi important pour sa maturation artistique (et pour l'éclosion de l'Art Nouveau français) que le fut pour Hector Guimard sa visite que à l'architecte belge Victor Horta deux ans plus tôt.

En 1898, Sauvage épouse Marie-Louise Charpentier, fille d'Alexandre Charpentier. La même année, il fonde son agence et adhère à la Société Nationale des Beaux-Arts où il expose régulièrement ses créations.

Toujours en 1898, il reçoit de Louis Majorelle la commande d'une villa à construire à Nancy, qui vaudra une précoce célébrité internationale au jeune architecte parisien. En 1899, Sauvage aménage deux salons au Café de Paris. À l’Exposition Universelle de Paris 1900, il réalise le théâtre de la danseuse Loïe Fuller (en collaboration avec Pierre Roche, Francis Jourdain et Alexandre Bigot), le Guignol parisien, le stand de Jolly fils et H. Sauvage, une usine pour la production électrique destinée à l’exposition et quelques édicules dans le cadre de l’exposition de L’Art de la rue organisée par Frantz Jourdain.

Après divers projets individuels, de construction et décoration, de 1902 à 1916, il collabore avec l'architecte Charles Sarazin avec lequel il participe à la fondation en 1903 de la Société des Logements Hygiéniques à Bon Marché. Il construit pour cette société six immeubles. Il réalise par ailleurs des immeubles HBM moins coûteux car de construction plus conventionnelle. Sauvage est aussi l'un des premiers en France avec Auguste Perret à utiliser le béton armé dans le domaine de l'architecture domestique, non pas seulement comme un matériau de construction, mais surtout comme un véritable matériau d'architecture.

L'association avec Charles Sarazin de 1902 à 1916 l'amène à construire à Biarritz deux audacieuses et élégantes villas mêlant Art Nouveau et régionalisme : la villa Océana, construite sur l'avenue de l'Impératrice en 1903-1904 (détruite en 1975), et surtout la villa d'Albert-Guillaume Leuba (appelée villa Natacha à partir des années 1920), 110 rue d'Espagne (1905-1907), dont l'esthétique générale néo-basque n'est qu'apparente et qui fut l'une des plus grandes réussites d'Henri Sauvage en matière d'Art Nouveau. Sauvage y conçoit aussi des vitraux inspirés des réalisations de Tiffany, ainsi que le mobilier.

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Immeuble rue de Trétaigne à Paris

Sauvage et Sarazin réalisent à Paris des immeubles de rapport d'un rationalisme constructif démonstratif, ou bien d'une esthétique aussi gracieuse qu'académique. L'agence Henri Sauvage et Charles Sarazin travaille beaucoup avec le frère de celui-ci, l'ingénieur et homme d'affaires Paul Sarazin par qui le tandem reçoit de lucratives commandes d'hôtels balnéaires d'esthétique le plus souvent conventionnelle, mais d'une technique constructive parfois très avancée pour l'époque.

Poursuivant ses réflexions hygiénistes sur l’ensoleillement et l’aération des logements, qu'il avait amorcées avec les immeubles HBM, Sauvage développe à partir de 1909 un ingénieux système d’immeubles à gradins, dont Charles Sarazin et lui déposent le brevet en 1912. Les seules applications en seront l'immeuble à gradins du 26 rue Vavin, Paris 6e, en 1912-1913 et celui du 13 rue des Amiraux (et sa célèbre piscine construite dans le volume central de l'immeuble), en 1913-1930, l'un et l'autre couvert de carrelage « métro » dont l'effet ne contribua pas peu à la célébrité.

Le système de construction en gradins imaginé par Sauvage est, sur le papier, une généreuse réponse à l'insalubrité et à la surdensité des villes, et confère à son inventeur un statut d'annonciateur du Mouvement Moderne. À l'usage, cependant, les deux immeubles à gradins que réalisa Sauvage se sont avérés peu rentables. Malgré leur bilan fonctionnel mitigé, les immeubles à gradins ont eu un impact non négligeable sur les réflexions et réalisations d'importants architectes français des années 1950-1980, concepteurs de mégastructures, comme Georges Candilis, Jean Balladur, Michel Andrault et Pierre Parat, ou Jean Renaudie.

Il est l'un des premiers créateurs de sa génération à percevoir la fin de l'Art Nouveau, qu'il abandonne en 1909, et la naissance d'une esthétique nouvelle, plus tard appelée Art Déco, qu'il sera l'un des premiers à pratiquer, en particulier avec l'immeuble qu'il construit pour Louis Majorelle à Paris en 1913. À l’Exposition des Arts Décoratifs de Paris en 1925, il réalise le Pavillon Primavera, le Souk tunisien, le Panorama de l’Afrique du Nord, la Galerie des Boutiques (appelée aussi Galerie Constantine), ainsi qu'un transformateur électrique conçu avec sa belle-sœur, la sculptrice Zette Sauvage. Sa contribution très remarquée à l'exposition des Arts Déco lui vaut la Légion d'honneur en 1926.

Durant les années 1920, désormais séparé de Charles Sarazin, Henri Sauvage confirme son statut de protagoniste de l'architecture Art Déco. Il signe à Paris deux cinémas,  réalise de riches immeubles de rapport, des immeubles de bureaux, d'élégantes demeures.

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Immeuble en gradins, rue Vavin, à Paris

Par-delà ces réalisations qui lui valent célébrité, et fortune, la grande affaire des années 20 est, pour Sauvage, celle de la préfabrication des éléments constructifs et de la rationalisation de la mise en œuvre, ce que l'architecte, qui admire l'organisation scientifique du travail américaine, appelle construction rapide. De 1924 à 1931, il dépose quatorze brevets de système constructifs novateurs ou de préfabrication d'éléments de second œuvre. En 1925, il fonde la Société de Constructions Rapides, qui seconde son agence d'architecture dans l'élaboration et l'expérimentation de procédés nouveaux. Ces expérimentations restent sans lendemain, faute d'une concentration suffisante des entreprises du secteur du bâtiment susceptibles de lancer des filières techniques et constructives nouvelles, et d'une volonté gouvernementale.

Ces deux axes de réflexion, sur le renouvellement de l'esthétique architecturale d'une part, sur la construction rapide d'autre part, trouvent leur synthèse avec l'extension du magasin 2 de la Samaritaine, la reconstruction du magasin 3 et avec la construction du nouveau grand magasin Decré, à Nantes, détruit en 1943, reconstruit en 1949. Les magasins 2 et 3 de la Samaritaine sont bâtis sans interruption de leur fonctionnement commercial ; les magasins Decré sont construits et achevés (hors travaux de fondations), en 97 jours.

Mort précocement, Sauvage n'a pas eu l'occasion de pratiquer plus avant l'expression nouvelle qu'annoncent les magasins Decré et qui sans doute aurait fait de lui, non pas seulement l'annonciateur du Mouvement moderne, mais l'un de ses protagonistes.

D'après Wikipédia


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