Magazine Beaux Arts

De 1955 à 2015 : le riche travail pictural d’un artiste mulhousien

Publié le 24 mars 2015 par Lifeproof @CcilLifeproof

L'exposition a pris fin ce week-end, mais je tenais tout de même à parler de Louis Kolmer, né en 1935 à Mulhouse et qui a su explorer de multiples aspects du médium employé. Le Musée des Beaux-Arts de sa ville natale a proposé un Itinéraire Pictural retraçant soixante années d'un travail artistique foisonnant de références et de recherches stylistiques.

DE 1955 À 2015 : LE RICHE TRAVAIL PICTURAL D’UN ARTISTE MULHOUSIEN
Louis Kolmer, L'arbre de vie, huile sur toile, 2014 © photo Caroline Megel

Un échantillon de son art est proposé dès l'entrée du Musée, puis il est de plus en plus présent en montant l'escalier. Mais c'est au dernier étage, que ses tableaux ont investi les murs du bâtiment. Chacune des pièces présente un style différent, en adéquation avec le sujet représenté. En réinterprétant les classiques de la peinture, les portraits et autoportraits, nature-morte, abstraction ou bien mythologie font l'objet d'une expression picturale particulière. Tantôt léchée, tantôt empâtée, la peinture est toujours de couleurs chatoyantes et le trait est vibrant. L'expressivité du geste est ce qui relie les différents styles.

D'ailleurs, l'expressionnisme est le mouvement le plus caractéristique de son art et Louis Kolmer en parle en ces termes " j'aime la peinture de tempérament. Il faut que je me surprenne en peignant, qu'il y ait un impact, que ça cogne ". Il s'agit avant tout de montrer son monde intérieur, celui des sentiments, de manière le plus intense possible, tout en représentant le monde réel avec des déformations poussées à l'extrême. La violence du trait rend visible l'énergie, par laquelle l'artiste a peint ses toiles, qui en l'occurrence sont posées sur le sol afin de tourner autour, d'oublier le sujet et faire corps avec la matière plastique.

Faisant souvent référence à des peintres célèbres rattachés à cette tendance - Francis Bacon, Marcel Duchamp, Jörg Immendorff et Paul Rebeyrolle - Louis Kolmer s'inspire également de Pablo Picasso, surtout dans le traitement des visages semblable à des masques et la géométrisation des formes ; pour lui " c'est essentiel quand on peint de connaître l'histoire de l'art ".

DE 1955 À 2015 : LE RICHE TRAVAIL PICTURAL D’UN ARTISTE MULHOUSIEN
La salle des portraits © photo Caroline Megel

Parmi les nombreuses peintures accrochées dans cette exposition, j'ai particulièrement apprécié le tableau intitulé L'arbre de vie (2014). Dans les tons verts, bleus et bruns, la toile est éclairée par le contraste entre les touches blanches et les contours noirs. Ayant une forte portée symbolique, l'arbre de vie évoque l'évolution de l'être humain et est présent dans la plupart des religions. Symbole de régénération, il s'agit de montrer l'unité du monde grâce aux quatre éléments. D'ailleurs, le Ciel et le Feu sont liés au masculin, alors que l'Eau et la Terre sont associées au féminin ; dans cette configuration, nous cherchons donc un équilibre entre les deux.

La représentation de Louis Kolmer englobe toutes ces notions : la femme sortant du tronc à droite, le visage masculin sur la gauche, les quatre éléments très visibles dans les couleurs divisant la toile en parties distinctes.

DE 1955 À 2015 : LE RICHE TRAVAIL PICTURAL D’UN ARTISTE MULHOUSIEN
Les nature-mortes © photo Caroline Megel

Cette exposition est une véritable promenade à travers la vie de l'artiste. Son évolution technique est présente dans chacune des pièces, regroupant à la fois un thème et plusieurs décennies. Le Musée a également organisé plusieurs rencontres avec le peintre, afin de donner la parole à l'artiste tout en invitant les spectateurs à s'immerger dans son travail.

Je dois avouer, que je ne connaissais pas le travail de Louis Kolmer et en découvrant ces tableaux, j'ai été agréablement surprise. Cependant, les planches de BD écrites en alsacien, qu'évoque la présentation de l'événement, ne sont pas mises en valeur. Passant complètement inaperçues, elles sont exhibées dans une vitrine basse, placée dans le couloir du deuxième étage, avant de pénétrer dans la première salle. Honnêtement, je suis passée à côté sans les voir. C'est un choix peu percutant, étant donné qu'elles représentent un moment important de sa vie, lorsqu'il quitte Mulhouse pour s'installer à Paris ; il s'agit d'un hommage à notre région et pourtant ses planches sont reléguées dans un coin.

Je conclue sur une citation empruntée dans le texte de présentation de l'exposition, qui me semble tout à fait à propos concernant mon ressenti sur le travail pictural de Louis Kolmer : " une œuvre de tempérament qui a pour objectif premier de ne pas laisser indifférent ".


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lifeproof 5971 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines