Magazine Cinéma

Girls Only

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] GIRLS ONLY

Titre original : Laggies

Note:

★
★
★
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisatrice :
Distribution : Keira Knightley, Chloë Grace Moretz, Sam Rockwell, Mark Webber, Ellie Kemper, Jeff Garlin, Gretchen Mol, Kaitlyn Dever…
Genre : Comédie/Drame
Date de sortie : 13 mai 2015

Le Pitch :
Alors qu’elle va bientôt fêter ses 30 ans, Megan ne sait toujours pas quelle direction donner à sa vie. Fiancée avec son premier véritable petit copain, amie avec des filles qu’elle connaît depuis toujours mais en lesquelles elle ne se reconnaît plus, la jeune femme décide de faire un break. Sa rencontre avec Annika, une adolescente de 16 ans, va la décider à prendre du recul et à peut-être reconsidérer ses choix…

La Critique :
Le difficile passage de la trentaine n’en finit plus d’inspirer le cinéma et la télévision. Récemment, l’excellent Young Adult, de Jason Reitman, proposait une vision acerbe de la chose, à travers l’histoire un poil pathétique (voire carrément) d’une ancienne reine de promo devenue une adulte aigrie et nostalgique à un point carrément malsain. Girls Only (attention, titre français complètement à côté de la plaque) emprunte l’autre direction et adopte une approche plus douce que amère, en mettant en scène une jeune femme paumée face à des questions existentielles inhérentes à une vie dont elle n’a pas décidé (ou dessiné) tous les aspects.

Girls-Only-Laggies

Dans le rôle, Keira Knightley est parfaite. Habituée de ce genre d’exercice, la britannique parvient à capturer avec un naturel toujours impressionnant, l’essence de son personnage. On oublie vite ses précédents faits d’armes pour se concentrer sur sa composition, à la fois touchante et parfois drôle, à des lieues de celle de Charlize Theron dans Young Adult, mais également pertinente au vue des thématiques abordées. Et les thématiques justement, qu’elles sont-elles ? Le passage à l’âge adulte donc, qui va de pair avec l’accomplissement professionnel. À presque 30 ans, Maggie continue de bosser pour son paternel et remue un panneau au bord de la route, telle une étudiante qui économiserait pour payer le loyer de sa chambre au campus. Le hic, c’est que pour Maggie, l’université est loin. Le train qui a emmené ses amis dans l’âge mur des responsabilités, du mariage et des enfants, a oublié d’embarquer cette adolescente un peu attardée, à deux doigts du burn out. C’est là qu’intervient Chloë Grace Moretz, l’ado qui va permettre à Maggie de savoir ce qu’elle désire. La relation d’amitié qui se tisse entre les deux femmes est en cela plutôt habilement retranscrite, bien que restant un peu trop en surface pour convaincre pleinement. Ce n’est pas la faute de Chloë Grace Moretz, très convaincante comme toujours, mais plutôt des ressorts assez simplistes qui unissent les deux personnages. Même sentence malheureusement pour la relation que Maggie entretient avec le personnage de Sam Rockwell, pas assez présent pour sa part pour instaurer convenablement ce qu’il est censé instaurer. Cependant, ce dernier s’en sort avec les honneurs, si on juge son rôle à l’aune de celui, insupportable, tenu par Mark Webber.

Le problème principal de Girls Only (hormis son titre français, on insiste) est finalement de ne réussir véritablement qu’à construire un émouvant portrait de femme en pleine reconstruction. Autour, beaucoup d’éléments ne paraissent que trop anecdotiques et parfois, l’impression de voir une actrice tenter de maintenir à la seule force de son jeu, un film menaçant de piquer du nez, est particulièrement flagrante. Mais quelle actrice ! Keira Knightley illumine de sa présence tout le long-métrage et tant pis si à côté finalement, les poncifs et autres clichés répondent à l’appel. On a connu la cinéaste Lynn Shelton plus audacieuse (on lui doit notamment Humpday, qui fut « remaké » par Yvan Attal, sous le titre Do Not Disturb), mais au fond, elle fait le job. Girls Only est le premier film qu’elle n’a pas écrit et c’est peut-être cela qui l’empêche de toucher au but sans équivoque, tant son investissement semble un peu limité. Un peu bancal mais convainquant, si tant est que l’on voue un culte à Keira Knightley et que l’on accepte de voir une énième variation du passage à l’âge adulte, mâtiné à la love story basique, ce gentil film plein de bonnes intentions reste un peu anecdotique certes, mais est loin d’être mauvais pour autant.

@ Gilles Rolland

Girls-Only-Keira-Knightley-Chloe-Grace-Moretz
Crédits photos : Version Originale/Condor


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