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[Critique] SHARKNADO 3 : OH HELL NO !

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] SHARKNADO 3 : OH HELL NO !

Titre original : Sharknado 3 : Oh Hell No !

Note:

★
☆
☆
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☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Anthony C. Ferrante
Distribution : Ian Ziering, Tara Reid, Cassie Scerbo, Frankie Muniz, David Hasselhoff, Bo Derek, Ryan Newman, Mark Cuban, Chris Jericho, George R.R. Martin…
Genre : Comédie/Horreur/Suite/Saga
Date de sortie : 23 juillet 2015 (sur SyFy)

Le Pitch :
Célébré à la Maison Blanche, par le Président, qui lui décerne le plus grande distinction qu’un civil puisse recevoir, en récompense de ses actes héroïques durant les sharknados ayant ravagé New York et Los Angeles, Fin est un héros. Alors qu’il s’apprête à rejoindre sa famille à Orlando, ce dernier n’a néanmoins pas le temps de fêter son triomphe. Une autre tempête gorgée de requins affamés se prépare à frapper la côte ouest du pays…

La Critique :
Au début simple délire destiné à toucher un public restreint, comme toutes les autres productions fauchées du style, Sharknado a surpris tout le monde et est devenu un authentique phénomène de mode. Objet d’un culte grandissant, propulsant le studio Asylum (le spécialiste des séries Z aux effets-spéciaux foireux et aux concepts en carton) sur le devant de la scène, le long-métrage a logiquement eu droit à une suite, qui a bien sûr cartonné au delà du raisonnable. Aujourd’hui déboule avec perte et fracas le numéro 3.
La grosse différence avec le premier, c’est que désormais, le succès est attendu. Si Sharknado premier du nom avait suivi le même chemin que la tonne de séries Z diffusées à longueur d’année, pas sûr que des suites auraient vu le jour. L’engouement est presque arrivé par accident. Résultat d’une étrange conjoncture ayant favorisé l’épanouissement du film alors qu’il n’était destiné qu’à une poignée de mordus, ce triomphe se devait d’être reproduit autant de fois que possible. Fatalement, le troisième volet fait ainsi preuve d’un plus grand cynisme. La spontanéité se fait la malle toujours un peu plus et on se contente d’appliquer ce bon vieux « toujours plus fort, toujours plus débile » à la base de toute l’entreprise.
Cela dit, on commence clairement à atteindre les limites de l’acceptable, comme le prouve cet indigent téléfilm diffusé à grand renfort d’une promo tonitruante en plein été caniculaire. Alors que les deux premiers volets ne brillaient pas spécialement par leur scénario, très con, le troisième s’en prive quasiment. Une tempête s’amène et c’est tout. Les personnages, nouveaux comme anciens, se contentent de débiter du requin à la chaîne ou de se faire bouffer. Très mal écrits, comme l’exige la tradition, ces derniers ne peuvent se raccrocher qu’à une poignée de dialogues d’une crétinerie abyssale, mais malheureusement plus aussi drôles que jadis. Toujours ce problème de spontanéité. Sharknado 3 tourne à vide et s’avère plutôt soporifique, révélant un fait crucial : la recette à la base du succès de la franchise ne pouvait pas supporter autant de déclinaisons. Un peu comme tous les Dents de la mer, mais en pire, tant ici, le recours systématique à l’idiotie mal canalisée finit par desservir la cause.

Sharknado-3-Cassie-Scerbo

Propulsé star du champ de navets du jour au lendemain, alors qu’il végétait depuis l’arrêt de la série Beverly Hills 90210, Ian Ziering prend par contre toujours son rôle au sérieux. Sa détermination et le plaisir évident qu’il communique au public, portent le film. Sans s’économiser, il fait le maximum mais doit bien avoir conscience que les meilleures blagues sont les plus courtes. À ses côtés, qu’il s’agisse de la botoxée Tara Reid, dont la chirurgie interdit désormais à son jeu toutes formes de nuances, ou de Cassie Scerbo, dont le physique est largement exploité, c’est le même refrain. On s’agite, on montre ses abdos, ses seins, on crie et on tranche, mais tout ceci sonne creux. Passé le plaisir qu’il est concevable d’éprouver à retrouver les tornades remplies de requins et les acteurs, les surprises que réserve ce nouvel opus sentent le réchauffé. Et ce n’est pas la cargaison de guests qui arrange la chose, comme le prouve la présence presque logique de David Hasselhoff.
La frontière entre le « génialement con » et le « trop con pour être génial » est mince. Sharknado 3 y va à fond, mais se plante en beauté en jouant l’outrance. La fin, grand moment de n’importe quoi, certes assumée mais d’une laideur impressionnante, va dans ce sens et prouve de manière indéniable que pousser tous les compteurs dans le rouge ne sert pas toujours à quelque chose. Surtout quand l’objectif est clairement d’épuiser jusqu’à la dernière goutte un filon déjà pas bien riche.

Soutenu par des effets toujours aussi catastrophiques, écrit avec les pieds, réalisé par un Anthony C. Ferrante manifestement en pilotage automatique (on lui doit les deux premiers) et gangrené par une écriture qui part totalement en vrille (dans le mauvais sens), Sharknado 3 est certes parfois drôle, mais pas assez pour sauver les meubles. Alors oui, 1h20 c’est court et au fond, le show se laisse regarder d’un œil distrait. Pour autant, mieux vaut dépoussiérer son DVD des Serpents dans l’avion. Celui-là, au moins ne se foutait pas éperdument de son public, dont il respectait l’appétit de séries Z généreuses et efficaces. Tout ce que n’est pas Sharknado 3. Allez, on tire la chasse.

@ Gilles Rolland

Sharknado-3-Ian-Ziering


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