Une petite révolution a eu lieu, le 28 mars dernier, avec l’apparition de “Savita Bhabhi“, la première BD porno de la toile indienne. Document sociologique ironique ou témoignage de la frustration ambiante ? A vous de juger !
Savita est une femme mariée, délaissée par son mari trop souvent absent. Pour tromper l’ennui, la belle couche avec des inconnus rencontrés par hasard et se révèle digne de ses ancêtres qui, faut-ille rappeler, ont inventé le Kamasutra….
Une fois n’est pas coutume dans l’univers de la pornographie, c’est la rencontre qui est intéressante :
Savita, le personnage principal, porte le sari (habit traditionnel), le sindur (petit trait vermillon à la racine des cheveux qui signifie que l’on est mariée), le bindi (point rouge entre les yeux) et le mangalsutra (pendentif en or, qui équivaut à l’alliance). C’est en cela que «Savita Bhabhi» est explosive. Jusqu’ici, le marché indien de la pornographie était largement dominé par l’industrie occidentale, dont les stars sont souvent blondes aux yeux bleus.
Longs cheveux noirs, peau claire, forte poitrine, Savita est l’incarnation du fantasme indien. La BD est disponible en anglais et dans les neuf langues indiennes les plus répandues. Avec une page publiée par jour, un nouvel épisode est disponible chaque mois. Le traffic serait déjà de plus de 4 000 visiteurs uniques par mois dont 89,5% d’Indiens.
Mais dans une société où le sexe reste tabou, il peut-être dangereux d’être associé de prêt ou de loin à de telles initiatives… Les noms des auteurs et dessinateurs sont donc des pseudonymes.
Le choix du nom de la BD fait également scandale car « bhabhi » signifie “belle-sœur”, or les valeurs familiales sont sacrées en Inde. “Pour moi ce site est plus dangereux qu’un site pornographique classique car il s’adresse à la jeune génération et dégrade l’image de la femme”, a déclaré M. Vijayashankar, directeur d’un centre contre la cybercriminalité. Il a lancé une pétition dans laquelle il demande le blocage immédiat du site et une action en justice contre le propriétaire : l’Indian Porn Empire…