Le gouvernement italien a adopté un projet de loi qui accorde des droits aux couples homosexuels, notamment en matière de d'héritage ou de couverture sociale. Le texte n'instaure toutefois pas "un mariage gay"
Le gouvernement italien a adopté un projet de loi qui accorde un certain nombre de droits aux couples homosexuels mais sans toutefois instaurer "un mariage gay", auquel sont farouchement opposés l'Eglise catholique et certains membres de la coalition gouvernementale.
"Un cheval de Troie"
Le texte reconnaît les couples homosexuels ainsi que les couples hétérosexuels non mariés et leur accorde un certain nombre de droits, notamment en matière d'héritage ou de couverture sociale. Le projet de loi sur "les droits des personnes vivant en couple", baptisé "Dico" a été approuvé lors d'un conseil des ministres extraordinaire. Il est le fruit d'un compromis entre les différentes composantes de la coalition hétéroclite du président du conseil italien Romano Prodi.
"Ils détruisent la famille, c'est (...) un cheval de Troie pour permettre le mariage entre homosexuels", a déclaré le vice-président du Sénat Roberto Calderoli. L'attribution de droits aux couples non mariés, homosexuels et hétérosexuels, était l'un des points les plus controversés du programme de Romano Prodi lors de l'élection présidentielle l'année dernière.
Boycott du ministre de la Justice
Le pape Benoît XVI a appelé les hommes politiques italiens à combattre les unions civiles, telles qu'il en existe déjà en France, en Espagne et en Grande-Bretagne, en affirmant que le mariage entre un homme et une femme était "un pilier de l'humanité".
Le ministre de la Justice, Clemente Mastella, catholique fervent, a boycotté le Conseil des ministres. "Malgré quelques timides améliorations au fil des ébauches de texte successives, je reste opposé au projet de loi qui cherche à obtenir des solutions et des garanties similaires au mariage", s'est-il expliqué. Clemente Mastella et d'autres catholiques de centre-gauche membres de la coalition gouvernementale disposent de sept sièges au Sénat où la majorité de Prodi ne tient qu'à un seul siège.
Dans un sondage publié cette semaine, 51% des Italiens se disaient opposés à la reconnaissance des couples homosexuels tandis que 47% se disaient favorables à ce qu'ils aient davantage de droits. Parmi les catholiques pratiquants, l'opposition à la reconnaissance des couples gays s'élevait à 68%.
Source : l'Express