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Comment évoluent la tolérance et l'acceptation de l'homosexualité en France ?
Publié le 09 septembre 2008 par DanielPremier article d'une série consacrée à la place des gays et des lesbiennes dans la société française par Kim, 31 ans. L'analyse de sondages permet de faire un point sur l'homophobie en France.
En cette période de campagne électorale [Ce premier article date du 11 avril 2007. Note de Daniel] où la question des droits des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels) s’impose progressivement aux candidats à propos du mariage et de l’adoption notamment, où l’on voit de plus en plus d’homosexuel(le)s réels ou fictifs dans les médias, où des histoires de coming-out qui se terminent bien se multiplient ici même sur ce forum [Celui de Et alors. Note de Daniel], on constate aussi depuis quelques années une augmentation de la médiatisation des propos, actes et agressions homophobes, dont même les journaux télévisés ou le forum se font aussi de plus en plus souvent écho.
Ces évolutions contradictoires nécessitent donc de faire une mise au point sur l’évolution de l’homophobie en France, ou pour faire un titre plus positif, sur l’évolution de la tolérance et de l’acceptation des gays et des lesbiennes en France.
L’homophobie recule en France.
Document 1
Pour mesurer l’évolution de l’opinion de la population au sujet de l’homosexualité, on peut se baser sur une série de sondages qui interrogent les Français depuis une trentaine d’années (document 1). Ce sondage montre la montée progressive de l’opinion que « l’homosexualité est une manière acceptable, ou une manière comme une autre, de vivre sa sexualité », passant de 24 % en 1973 à 78 % en 2006. Cette progression s’est faite au détriment des deux préjugés à l’époque largement ancrés dans les esprits, à savoir que l’homosexualité était soit une maladie, soit une perversion. Il y a donc plutôt de quoi se réjouir.
Il est toutefois dommage de ne pas connaitre pour le coup l’évolution des opinions considérant l’homosexualité comme une maladie ou une perversion. En effet, l’année 1997 marque une rupture statistique, suite à l’arrêt du sondage dans sa forme de questionnement après cette date. Cette rupture s’explique premièrement par le fait que l’homosexualité n’était plus officiellement considérée comme une maladie mentale en France dès 1981 et par l’Organisation Mondiale de la Santé en 1993. Elle s’explique deuxièmement par l’adoption en 1999 du PaCS, qui avait été précédé par de nombreux débats sur l’homosexualité en France au sein de la population, et qui avait grandement changé les problématiques de questionnement sur l’homosexualité, faisant entrer ce sujet dans la modernité. D’une certaine manière, il était donc normal d’arrêter de proposer ces deux types de réponses, entérinant les changements de mentalités de la société française.
Mais je persiste à dire dommage, car on peut se demander dans quelle mesure s’est faite la montée de l’opinion que « l’homosexualité est une manière acceptable de vivre sa sexualité », au détriment des deux autres opinions plaçant l’homosexualité comme une anormalité dans le cadre médical ou moral : ont-elles chuté toutes les deux dans les mêmes proportions, ou l’une d’elles résiste-t-elle mieux que l’autre ? Mystère… Car si nous pouvions constater une nette diminution de l’opinion que « l’homosexualité est une maladie que l’on doit guérir », passant de 42 % en 1973 à 23 % en 1997, accompagnant ainsi l’enlèvement officiel de l’homosexualité de la liste des maladies mentales par les législateurs et l’OMS, il n’en est pas de même pour l’opinion que « l’homosexualité est une perversion sexuelle que l’on doit combattre », qui n’a finalement que peu régressée entre 1973 et 1997, ne passant que de 22 % à 17 %. Ce qui peut inquiéter dans le contexte actuel de la montée de l’intégrisme religieux.
Quoiqu’il en soit, la conclusion principale de cette série de sondages reste quand même le recul de l’homophobie déclarée au sein de la population française. En soit, il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle. Mais en fait, les choses sont plus compliquées que cela…
Mais il existe un gros décalage entre l’acceptation et la tolérance des homosexuels au sein de la société française.
Document 2
Deux sondages, l’un réalisé par IFOP et publié dans le quotidien Le Monde du 22 juin 1996, l’autre réalisé par IPSOS et publié dans le mensuel Têtu de mars 2004, ont notamment sondé l’opinion de la population par rapport aux démonstrations d’affection en public d’un couple homosexuel. Certes les questions ne sont pas posées de la même manière, mais on peut constater que la proportion des personnes non choquées en 1996 ou non réticentes en 2004 a progressé, passant de 36 à 55 %.
Mais ce que l’on constate surtout, c’est que la proportion de personnes non réticentes aux baisers gays ou lesbiens échangés en public (55 % en 2004 donc) ne correspond pas du tout à la proportion de personnes déclarant dans le précédent sondage que l’homosexualité est une manière comme une autre de vivre sa sexualité (je rappelle : 78 % en 2006). Une contradiction ? En fait, ce gros décalage, d’une bonne vingtaine de points, ne peut s’expliquer que par le fait qu’il existe une différence marquée entre tolérance et acceptation des gays et des lesbiennes par la population française.
La notion d’acceptation des personnes LGBT implique les notions de liberté et d’égalité, d’absence de pensée qu’il existe des différences fondamentales entre hétérosexuels et homosexuels, différences qui empêcheraient ces derniers, d’une part, de vivre comme ils le souhaitent, d’autre part, d’être traités de la même manière que le reste de la population, et donc par exemple de pouvoir montrer comme tout le monde son amour en public.
La notion de tolérance retient bien évidemment l’idée de liberté (d’exister donc), mais aussi par contre l’idée de différence, c'est-à-dire la pensée que la différence d’orientation sexuelle est suffisamment importante pour justifier un regard différent, un traitement inégalitaire. Pourquoi persiste cette idée de différence ? Nous y reviendrons bien plus longuement dans un autre article. Mais pour faire vite, si vous parcourez des forums de discussions sur internet, et que vous regardez des topics consacrés à des questions liées à l’homosexualité ou aux droits des homosexuels, on retrouve souvent l’idée de la part de ces personnes, qui disent que les homosexuels ont le droit d’exister et de vivre comme ils le souhaitent, que l’homosexualité est anormale, une anomalie de la nature, un « choix » inapproprié, etc… Ces idées, liées le plus souvent à l’ignorance ou la désinformation, justifient alors pour eux d’un traitement différent, qu’ils n’appellent pas d’ailleurs discrimination. Ainsi, ils estiment que l’homosexualité doit rester une affaire privée, qui ne s’affiche pas en public. On est donc loin ici de l’idée d’égalité. Certains parleront d’homophobie cachée ou inconsciente.
À partir de ce constat, une question se pose : quelle est la part des personnes qui acceptent les homosexuels et celles des personnes qui les tolèrent ? Si on recoupe les deux séries de sondages, on pourrait dire, à titre très grossier et indicatif, que :
- 55 % de la population adopterait une attitude d’acceptation ;
- 23 % de la population adopterait une attitude de tolérance ;
- 22 % de la population adopterait une attitude intolérante (ou homophobe).
Mais en fait la question est bien plus complexe : s’inquiéter de ce que font des personnes inconnues est une chose ; constater ce qui peut se passer dans son entourage proche en est une autre…
La société a pour l’instant plus une attitude de tolérance qu’une attitude d’acceptation…
Document 3
Document 4
Cette troisième série de sondages demande à des personnes depuis une trentaine d’années quelle serait leur réaction si leur fils était homosexuel. Il est à noter qu’il existe un sondage similaire posant comme question « si vous appreniez que votre fille est homosexuelle, qu’elle serait votre réaction ? » (document 4), mais celui-ci a été beaucoup moins régulier puisque nous ne disposons que de deux dates (1981 et 2000), ce qui n’est quand même pas très pratique pour en exploiter en détail les résultats. Mais à dates comparables, les chiffres sont à quasiment similaires. Ce sondage propose aux sondés quatre propositions :
- une proposition très tolérante : « cela ne me gênerait pas ».
- une proposition relativement tolérante : « cela me ferait de la peine mais je le laisserais vivre comme il veut »
- une proposition relativement intolérante : « si possible je chercherais à le faire changer »
- une proposition très intolérante : « je serais profondément choqué et je ferais tout pour le faire changer »
De cette série de sondages, on peut tirer deux constatations.
La première constatation est que l’acceptation de l’homosexualité est bien plus facile dans la théorie que dans la pratique. Ce sondage nous enseigne en effet qu’à l’heure actuelle il est bien plus dur pour une grande partie de la population d’accepter l’homosexualité d’un membre proche de la famille, comme son enfant par exemple.
Ainsi, en 2006, seuls 32 % des sondés déclarent qu’apprendre l’homosexualité de leur fils ne les gênerait pas. Ce chiffre de 32 %, très inférieur à celui des 55 % qui ne se déclaraient pas réticentes aux baisers d’un couple homosexuel en public, montre donc là encore un gros décalage de plus d’une vingtaine de points. En tout cas, ce chiffre de 32 % correspond au minimum de l’adoption d’une attitude d’acceptation au sein de la population, attitude qui doit probablement être compris entre 32 % et 55 % (ce dernier chiffre correspond, je le rappelle, aux sondés qui ont déclaré ne pas être réticents face à un baiser en public d’un couple homosexuel).
Une minorité, mais c’est déjà trop, c'est-à-dire 9 % des sondés, se déclare profondément choqués s’ils apprenaient l’homosexualité de leur fils et qu’ils feraient tout pour le faire changer. C’est dans cette catégorie que l’on rencontre probablement le plus de parents qui expulsent leur enfant homosexuel du foyer familial, même si celui-ci est mineur, ou coupent tous les ponts. Il s’agit ici clairement d’homophobie. Le chiffre de 9 % correspond donc au minimum d’homophobes en France, chiffre qui doit être compris entre 9 % et 22 % (ce dernier chiffre correspond aux sondés qui n’ont pas répondu que l’homosexualité est une façon comme une autre de vivre sa sexualité – voir document 1). Le cumul des deux dernières réponses de ce sondage, pas forcément très tolérantes, soit 16 %, appartient à cette large fourchette, et peut donner une hypothèse moyenne.
Mais en fait, la majorité de la population, soit 51 %, déclare qu’apprendre l’homosexualité de leur fils leur ferait de la peine, même s’il le laisserait vivre comme il veut. Pour 9 % des sondés, la peine serait si profonde qu’ils chercheraient si possible à le faire changer. C’est là que l’interprétation de ces chiffres se complique. Est-ce que ces deux types de réponses correspondent à une attitude tolérante ? Difficile à dire en fait car la formulation de la deuxième proposition de réponse utilise le mot « peine ». Ce simple mot peut à lui seul faire varier les interprétations. En effet, la peine possible ressentie lorsque certains apprennent l’homosexualité de leur enfant peut avoir des causes multiples. En lisant des forums de discussions sur internet, on peut en relever plusieurs types.
Il peut il y avoir par exemple la peine de ne pas pouvoir avoir (pensent-ils) des petits enfants, ou la peine de penser que la vie de leur enfant sera plus dur, voir qu’il risque d’être malheureux (à cause de l’homophobie de la société) : la peine est ici la conséquence d’un deuil de l’idée d’une lignée, ou d’une angoisse, d’une crainte, d’une inquiétude, pour le bonheur de l’enfant. Avec cet état d’esprit, on peut comprendre que certains éprouve de la peine mais laisserait leur enfant faire sa vie comme il l’entend, ou que d’autres si possible chercheraient à le faire changer, dans l’idée de le protéger de la société (mais arrêteraient lorsqu’ils se rendraient compte que cela n’est pas possible). À mon sens, il s’agit donc de cas correspondant à une forme d’acceptation (même si elle est un peu douloureuse au début).
Mais il peut il y avoir aussi la peine d’avoir fait un enfant considéré comme « anormal », dans le sens où il ne respecte pas l’ordre établi, qu’il soit naturel ou sociétal, ou dans le sens médical, ou encore moral : la peine n’est donc ici pas une inquiétude pour l’enfant, comme dans les cas précédents, mais un regard par rapport à l’environnement sociétal. Là, on peut à mon avis parler dans ce cas de tolérance, quelque soit l’attitude du parent, à savoir le laisser vivre comme il le souhaite, ou de chercher si possible à le faire changer, attitude qui traduit d’ailleurs une totale méconnaissance de ce qu’est l’homosexualité. On peut même parler d’homophobie pour une partie de ceux qui ont répondu « si possible je chercherais à le faire changer » mais qui, réalistes, ne se font pas d’illusion malgré leur conception rétrograde de l’homosexualité.
On le voit, il est difficile ici d’estimer le nombre de personnes tolérantes. A moins de faire une soustraction par rapport aux estimations précédentes données, mais cela donne une fourchette tellement large, entre 32 % et 59 %, qu’elle en est inutilisable. Elle semble en tout cas majoritaire.
Mais l’acceptation progresse désormais au dépend de la tolérance !
La seconde constatation de cette série de sondages est bien plus positive : l’attitude d’acceptation est en progrès continu en France.
En analysant l’évolution des réponses du sondage, on peut ainsi constater que :
- de 1973 à 1984, les attitudes tolérantes progressent nettement (19 % en 1973, 42 % en 1984) au détriment des attitudes intolérantes, même si ces dernières restent encore majoritaires (72 % en 1973, 53 % en 1984).
- la suite de la décennie 1980’ voit une stagnation des différentes opinions, comme si la dépénalisation de l’homosexualité en 1982 avait figé ensuite le débat et les mentalités.
- les années 1990’ marque la reprise de la progression des attitudes tolérantes, qui cette fois-ci deviennent très nettement majoritaires (80 % en 2000) au dépend des attitudes intolérantes (18 % en 2000).
- les années 2000’ marquent l’arrêt de l’érosion des attitudes intolérantes qui stagnent aux alentours des 16-20 %. Par contre, un basculement s’opère au sein des attitudes tolérantes, puisque la baisse de l’opinion « cela me ferait de la peine mais je le laisserais vivre comme il veut » (passant de 64 % en 2000 à 51 % en 2006) s’explique par la montée en puissance de l’opinion « cela ne me gênerait pas » (passant de 16 % en 2000 à 32 % en 2006).
Si on peut se réjouir de ce basculement vers une attitude bien plus positive et très tolérante, qui n’est toutefois pas encore majoritaire, on peut s’interroger de l’arrêt de la baisse des opinions intolérantes : est-ce une simple phase de stagnation comme durant les années 1980’, ou un réel plancher de la tolérance en dessous duquel on ne pourra descendre ? Le temps nous le dira. Et pour quelle raison cette intolérance persiste ? Est-ce parce que l’homosexualité est toujours considérée comme une maladie ou une perversion par ce cinquième de la population ? Et dans quelles proportions respectives ? Nous manquons hélas de statistiques pour y répondre, même si les propos que l’on peut recueillir sur des forums de discussions sur internet montrent que certains le pensent encore.
En conclusion :
Nous retiendrons tout d’abord que l’homophobie au sein de la population régresse en France. On peut grossièrement évaluer la proportion de réels homophobes entre 9 et 22 % en France, soit grossièrement entre 1 à 2 personnes sur 10 en 2006, contre probablement 7 à 8 personnes sur 10 en 1973 (estimation tirée des sondages montrant qu’en 1973, 76 % ne considéraient pas l’homosexualité comme une manière acceptable de vivre sa sexualité, et que 72 % n’accepteraient pas facilement l’homosexualité de leur fils).
Nous retiendrons ensuite que l’acceptation pleine et entière des homosexuels progresse en France. Pour chiffrer cette proportion d’attitude d’acceptation dans la population, on peut prendre pour hypothèse basse la part des personnes acceptant pleinement l’homosexualité de leur enfant, qui est passé de 3 % en 1973 à 32 % en 2006. L’hypothèse haute est plus difficile à cerner, mais on peut prendre la proportion de personnes ne se déclarant pas réticents à un baiser en public d’un couple homosexuel, soit 55 % en 2006. Ainsi, on pourrait dire qu’approximativement, entre 3 et 5 personnes sur 10 acceptent pleinement les homosexuels en France.
Nous retiendrons enfin que cette progression de l’acceptation des homosexuels en France s’est faite bien sûr au dépend des homophobes, mais aussi, et surtout aujourd’hui, ce qui est nouveauté, des personnes simplement tolérantes (entre 3 et 6 personnes sur 10 en France), qui n’acceptent qu’en partie l’homosexualité et les homosexuels.
Ainsi, les personnes LGBT sont de plus en plus et de mieux en mieux acceptées par la population. Le sont-elles pour autant par la République française ? C’est ce que nous verrons dans notre prochain article.
Petite bibliographie :
* Sondage « Pour vous l’homosexualité est-ce plutôt… »
- données de la SOFRES pour les années 1973, 1981, 1987, 1997
http://www.ambafrance-us.org/fr/aaz/pdf/pacs.pdf
- données d’IFOP pour les années 1986 et 1996. Attention, à dates correspondantes, les résultats ne correspondent pas à ceux de la SOFRES car l’IFOP a proposé comme réponse tolérante la proposition « une manière comme une autre de vivre sa sexualité » au lieu de « une manière acceptable de vivre sa sexualité », ce qui fait baisser le nombre de réponses tolérantes (comme quoi la formulation d’une question et de ses réponses est importante)
http://www.ifop.com/europe/sondages/opinionf/homo.asp
- données à priori provenant d’IFOP pour les années 1995, 1998, 2001
http://www.media-g.net/detail.php?id=IPUEBEEYAC
- données d’IFOP pour l’année 2006
http://www.lesechos.fr/medias/2007/0206//300139765.pdf
* Sondage sur la réaction face à la démonstration d’affection en public par un couple homosexuel.
- données d’IFOP pour 1996 (publié dans le quotidien « Le Monde » du 22 juin 1996)
http://www.ifop.com/europe/sondages/opinionf/homo.asp
- données d’IPSOS pour 2004 (publié dans le magazine « Têtu », n° 88, mars 2004).
http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/1310.asp
http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/7893.asp
* Sondage « Si vous appreniez que votre fils est homosexuelle, quelle serait votre réaction ? »
- données de la SOFRES pour les années 1973, 1981, 1984, 1987, 1997, 2002, 2006
http://www.tns-sofres.com/etudes/pol/220606_mariagehom_r.htm#1
- données de la SOFRES pour l’année 2000.
http://www.tns-sofres.com/etudes/pol/190500_femmes.htm
* Sondage « Si vous appreniez que votre fille était homosexuelle, quelle serait votre réaction ? »
- données de la SOFRES pour les années 1981 et 2000.
http://www.tns-sofres.com/etudes/pol/190500_femmes.htm