Mercredi lors du Conseil des ministres, le chef de l'Etat a appelé ses ministres "au sang froid" et "la cohérence gouvernementale", tout en jugeant "nécessaire" l'existence de ce fichier.
La secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade, avait fait part de ses "doutes". Avant elle, le ministre de la Défense, Hervé Morin, également chef de file du Nouveau centre, avait dénoncé "un curieux mélange des genres" dans ce programme.
M. Morin s'était fait remettre en place par le Premier ministre François Fillon tandis que sa collègue de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, ironisait sur le fait qu'il n'ait "pas trouvé" son numéro de téléphone pour lui "demander ce qu'il en était".
Une cacophonie gouvernementale aggravée par les critiques d'élus de droite ou de la présidente du Medef, Françoise Parisot. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP), a ainsi estimé mercredi qu'Edvige était "une affaire mal conduite" par le gouvernement, "qui n'a pas bien communiqué".
Sans attendre une décision - pas avant la fin de l'année - du Conseil d'Etat, devant lequel plusieurs recours en annulation ont été déposés, le chef de l'Etat a pris les choses en main.
Dès son retour de Russie et Géorgie, et une fois le sommet Union européenne (UE)-Ukraine bouclé, il a convoqué une réunion à l'Elysée et fait savoir que si sa "priorité" demeurait "la lutte contre la délinquance", il n'en était pas moins "le garant" des libertés publiques.
Il a demandé à Mme Alliot-Marie "d'ouvrir rapidement une concertation" sur ce fichier, qui devra être "suivie de décisions pour protéger les libertés".
Le dossier met le président en "porte-à-faux" sur les libertés, il n'y a "aucun intérêt à aller sur un terrain pas utile aux policiers", dit-on dans son entourage, en laissant entendre que Nicolas Sarkozy est bien décidé à crier "halte au feu".
"Il faut désamorcer la crise", renchérit un de ses conseillers, "il ne faut pas qu'il perde le crédit qu'il a accumulé cet été et qui s'est traduit par une hausse dans les sondages".
Selon une source proche du dossier, les renseignements qui font le plus polémique, l'orientation sexuelle et la santé des personnes, pourraient ainsi être "évacués" du fichier. "L'opportunité" de ficher "les personnalités" est également "largement mise en cause".
La ministre de l'Intérieur, qui a admis avoir "sous-estimé le fantasme qui pouvait tourner autour de ce fichier", s'est déclarée mardi prête à inscrire, y compris "dans une loi", "toutes les garanties" nécessaires aux libertés publiques pour la mise en oeuvre du fichier.
Elle a également proposé un "droit à l'oubli" pour les mineurs permettant d'effacer du fichier ceux qui n'auraient commis aucun délit passé un certain temps.
Malgré ces assurances, l'opposition ne désarme pas, tandis que la pétition anti-Edvige ouverte le 10 juillet sur internet continue de rassembler des signatures.
"C'est une première victoire" mais "les mots ne suffisent pas" et M. Sarkozy doit donner des "garanties", a affirmé le président de la LDH Jean-Pierre Dubois. La FSU (syndicat enseignant) a averti qu'elle resterait "vigilante".
Le président du MoDem, François Bayrou, tout comme l'ancienne ministre socialiste du Travail, Martine Aubry, continuent quant à eux à demander "le retrait" pur et simple du fichier.
Source : AFP
Nous ne vous avons jamais parlé du fichier Edvige, Gayclic était beaucoup plus expert que nous sur la question. Le sujet ne nous a jamais intéressé non plus et nous n'avons pas signé de pétition. Et puis j'avoue avoir toujours eu confiance en le conseil constitionnel, plus apte à avalider ou désavouer le projet. Pour ceux qui nous connaissent un peu, nous nous intéressons beaucoup plus au financement du RSA et à l'économie en général. Le reste, ça ne fait pas manger