Tout d’abord, Ulyana Lopatkina & Ivan Kozlo (du Théâtre Mariinsky, autrefois le Ballet Kirov, Saint-Pétersbourg) dans l’Adagio de Schéhérazade (Rimsky-Korsakov), selon la chorégraphie de Fokine (la meilleure).
Un tel érotisme, une fluide précision des gestes, des caresses en volutes comme un encens dans l’air. On croirait voir des chryses éléphantines prenant vie…
Absolument divin!
Ensuite le ravissant Prélude À L’Après-Midi d’Un Faune (de Claude Debussy, d’après un poème de Mallarmé), selon la chorégraphie du légendaire Vaslav Nijinky, ici interprété par Rudolph Noureev.
Ce ballet, qui fit scandale à l’époque pour sa “bestialité” et son modernisme, fut la première oeuvre chorégraphique du danseur et marque un tournant décisif dans l’univers de la danse.
Il n’a pourtant rien de moderne si ce n’est l’audace de reprendre les postures en aplat, décortiquées et angulaires des peintures antiques. Plus qu’un ballet c’est la frise mouvante d’un temple initiatique, une fresque ressuscitée, un poème épique auquel on a rendu chair et mouvement.
Le lien entre ces deux instants ? Serge de Diaghilev, imprésario de la troupe du Mariinsky au début du siècle dernier, fut l’amant du fougueux et capricieux Vaslav Nijinky, pourtant marié, roooooo! ;)
Si la sueur est le parfum du corps, la danse est celui de l’âme…
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