Le Cauchemar - poème

Publié le 12 janvier 2009 par Ptitloup

Voici l’heure morose où d’étranges fantômes
Sous mes paupières closes se font un royaume
Et les souillant d’humus, de reliques immondes,
Invoquent l’incubus, la jument furibonde. Elle arrive fumante et l’œil noir, courroucée,
Cette rosse puante, félonne Circé;
Verte, le sein grouillant d’une nuée d’insectes
Qui mordent en riant ses blessures infectes. L’esprit fourbe et vorace, à la croupe de femme,
Ouvre ses cuisses grasses et de sa bouche infâme
Volent jurons, blasphèmes et violents baisers
(J’en reste blême encor) sans vouloir s’apaiser; Et dans un cri de rage où les abîmes grondent
Elle fait un tapage, n’étant point féconde;
En maudissant sa sœur, la lune pleine et blonde,
Elle fuit la lueur génitrice et rotonde.