Oui, l’homosexualité est naturelle !

“ L’homosexualité est très commune dans le règne animal, particulièrement chez les espèces organisées en sociétés. De nombreux animaux résolvent les conflits par des rapports sexuels entre individus du même sexe.

Un principe fondamental du débat social a été que l’homosexualité est contre nature. Cette prémisse est fausse. L’homosexualité est à la fois très commune et essentielle dans la vie d’un certain nombre d’espèces, ” explique Petter Boeckman, conseiller académique de l’exposition norvégienne Contre l’Ordre Naturel?

Le plus connu des animaux homosexuels est le chimpanzé nain, l’un des parents les plus proches de l’homme. La totalité de l’espèce est bisexuelle. Le sexe prend un rôle proéminent dans toutes leurs activités et y désamorce la violence, méthode de résolution des conflits la plus courante chez les primates et de nombreux autres animaux.

“ Le sexe chez les chimpanzés nains est en fait une affaire de famille, et les plus petit donnent souvent un coup de main lorsque les adultes s’adonnent au sexe oral les uns avec les autres. ”

Les lions sont également homosexuels. Les mâles restent souvent en bande avec leurs frères afin de diriger la horde. Pour assurer la loyauté, ils renforcent leurs liens par de fréquents rapports sexuels les uns avec les autres.

L’homosexualité est également très fréquente chez les dauphins et les orques. La liaison mâle/femelle est éphémère alors qu’entre mâles une paire peut rester ensemble pendant des années.L’homosexualité entre différentes espèces n’est pas rare non plus. Les attroupements entre différentes espèces de dauphins peuvent être très violents, mais la tension y est souvent brisée par une véritable “orgie sexuelle”.

L’homosexualité est un phénomène social des plus répandus chez les animaux dotée d’une structure sociale complexe.

Chez les grands singes, ce sont les femelles qui créent la cohésion au sein du groupe. Le réseau social est maintenu non seulement par le partage de la nourriture et l’éducation des enfants, mais aussi par les rapports sexuels. Un nombre important de femelles exposeront leur organe sexuel enflé; elles se frotteront alors le ventre les unes contre les autres, explique Petter Bockman et souligne que les animaux ont des relations sexuelles parce qu’ils en ont le désir, tout comme nous, les humains.

On a observé l’homosexualité chez 1500 espèces animales.

“ Nous parlons de tout, du mammifère à des crabes et des vers. Le nombre réel est évidemment beaucoup plus élevé. Chez certains le comportement homosexuel est rare, n’ayant des relations sexuelles avec le même sexe qu’une partie de leur vie seulement, tandis que chez d’autres, comme le chimpanzé nain, l’homosexualité est pratiquée tout au long de leur vie. ”

D’autres animaux ont aussi une vie exclusivement homosexuelle. Cela se produit surtout chez les oiseaux qui choisissent un partenaire à vie, comme les oies et les canards. Quatre à cinq pour cent des couples sont homosexuels. Une seule femelle ne pondra d’oeufs dans un couple homosexuel féminin. On a par ailleurs observé que les couples homosexuels sont souvent plus efficaces à élever leurs petits que les couples hétérosexuels.

Lorsque vous voyez une colonie mouettes à tête noire, vous pouvez être sûr qu’une paire sur dix est lesbienne. Les femelles se laissent alors féconder par les mâles sans problèmes, même si, selon Petter Boeckman elles ne peuvent pas être qualifiées de bisexuelles.

“ Si une femelle a des rapports sexuels avec un mâle une seule fois, mais des milliers de fois avec une autre femelle, est-elle bisexuelle ou homosexuelle? Il s’agit de la même manière d’avoir des enfants que l’on rencontre chez les personnes homosexuelles. ”

Il existe un grand nombre d’animaux dont le comportement homosexuel n’avait jusqu’alors jamais été observé, comme de nombreux insectes, passereaux et petits mammifères.

“ Pour renverser l’approche: aucune espèce n’a été décelée chez laquelle nous n’avons observé aucun comportement homosexuel, à l’exception d’espèces qui n’ont pas de rapports sexuels, tels les oursins et les pucerons. En outre, une partie du royaume animal est hermaphrodite, biologiquement bisexuelle. Pour eux, l’homosexualité n’est pas un problème. ”

Petter Bockman regrette qu’il n’y ait que trop peu de recherches sur l’homosexualité chez les animaux.

“ Le thème a longtemps été un sujet tabou. Le problème est que les chercheurs n’observent jamais le phénomène par eux-mêmes ou qu’ils se méprennent lors de l’observation des comportements homosexuels ou encore qu’ils ont peur d’être ridiculisés par leurs collègues. Beaucoup ont ignoré l’abondance de matériel que l’on trouve. De nombreux chercheurs ont décrit l’homosexualité comme quelque chose complètement à part du sexe. Ils doivent comprendre que les animaux peuvent avoir des relations sexuelles avec qui ils veulent, quand ils le veulent, et sans considération pour les principes éthiques du chercheur. ”

Un exemple de comportement notoire indiqué par Petter Bockman est l’accouplement chez les girafes: neuf sur dix se produisent entre mâles.

“ Tout mâle reniflant une femelle a été signalé comme attitude sexuelle; tout rapport sexuel anal avec orgasme entre mâles seulement comme rapprochement, position dominante, concurrence ou salutations. ”

La masturbation aussi est commune dans le règne animal.

“ La masturbation est la méthode la plus simple d’auto-satisfaction. Nous avons la perception Darwiniste que tous les animaux n’ont de rapports sexuels que pour procréer. Mais il y a beaucoup d’animaux qui se masturbent quand ils n’ont rien de mieux à faire. La masturbation a été observée chez les primates, les chevreuils, les orques et les pingouins, qu’ils soient mâles ou femelles. Ils se frottent contre des pierres ou des racines. Les orangs-outans sont particulièrement inventifs: ils se fabriquent des godes de bois et d’écorce,” affirme Petter Boeckman du Musée d’Histoire Naturelle de Norvège.

Traduit de l’anglais par moi-même.
Source: University of Oslo / News-Medical.net

A VOIR : le DVD “HOMOSEXUALITE ANIMALE” (rubrique Documentaires), de Bertrand Loyer, Jessica Menendez et Stéphane Alexandresco. Un documentaire de 52 minutes, diffusé sur Canal+ (16:9, stéréo).

Tags:animaux, homosexualité, nature, sciences, sexe

Articles relatifs