“L’érection est un effet secondaire que chaque homme mordu par cette araignée devra endurer pendant des heures, en plus de la douleur,” explique Romulo Leite du Medical College of Georgia. “Nous espérons que cela aboutira à la création d’un nouveau traitement des troubles de l’érection.”
Une récente étude menée par l’Université John Hopkins, avait révélé que près de 18 millions d’hommes aux États-Unis souffrent de troubles de l’érection. Pour un tiers d’entre eux le Viagra n’aurait aucun effet et le Levitra ou le Cialis qu’un effet modéré. Ceux atteints de troubles graves de l’érection n’auraient presque jamais de succès avec ces médicaments.
Kenia Pedrosa Nunes, Leite et leurs collègues du Medical College Georgia, ont isolé les différents composants du venin de cette fameuse araignée. Baptisé Tx2-6, le responsable de cette forme de priapisme est une peptide, une chaîne courte d’acides aminés.
Injectée dans le pénis de rats en doses minimes, la peptide provoquerait un afflux de sang ainsi qu’une hausse simultanée de la pression sanguine. On a par ailleurs observé une montée du taux d’oxyde nitrique dans les deux cavités cylindriques du pénis, les corps caverneux.
“Tout cela mène à une vasodilatation des vaisseaux parcourant le pénis et une relaxation des ces muscles tubulaires,” explique Leite. “Ils doivent se relâcher afin que le sang puisse entrer; c’est ainsi que l’on obtient une érection: le sang afflue et reste prisonnier dans le pénis.”
L’érection se termine lorsque une substance appelée PDE-5 décompose la cGMP et retourne le pénis à son état flacide. Les traitements les plus en vogue contre les troubles de l’érection agissent en empêchant la PDE-5 de faire son travail.
Le venin de la fameuse araignée agit d’une autre façon et à une étape plus précoce: plutôt que d’empêcher la fin de l’érection, la toxine la provoque en haussant le taux d’oxyde nitrique dans le corps. La communauté scientifique espère que l’utilisation conjointe d’une version synthétisée de la toxine et des médicaments couramment utilisés permettrait de meilleurs résultats pour un plus grand nombre.
“Les deux traitements pourraient être une solution plus efficace pour les patients qui ne réagissent pas au Viagra,” explique Leite.
Source : LiveScience.com