Notre ministre de la santé maintient
l'interdiction de don du sang pour les homosexuels masculins, affirmant que cette interdiction ne sera levée que lorsque le taux d'infection par le virus du sida dans cette population
se rapprochera de celui des hétérosexuels, à l'heure où des appels au don sont lancés partout en France pour répondre à un manque de sang.
La population homosexuelle est plus exposée au risque de sida c'est vrai, mais elle est aussi plus prudente justement parce qu'elle connaît le problème, et que dire de certains hétérosexuels qui
ont des comportements parfois plus dangereux.
En pratique, le don du sang commence par un questionnaire comportant une série de questions comme par exemple si l'on s'est déjà drogué, si on suit un traitement médicamenteux particulier, si on
a déjà eu telle ou telle maladie, et, parmi ces questions, si on a déjà eu des relations homosexuelles ; la seule réponse oui à la question empêche de donner son sang, mais il suffit simplement
de cocher non pour pouvoir faire un don de sang, personne n'allant ensuite enquêter sur la véracité de vos déclarations. Et nul doute que de nombreux homosexuels, se sachant sains car ayant déjà
fait des tests, vont donner leur sang en répondant non à la question les concernant.
De plus, le sang donné est systématiquement analysé, et l'Etablissement Français du Sang (EFS) n'a sans doute pas envie d'un deuxième scandale du sang contaminé, ce qui l'oblige (du moins
espérons-le) à la plus grande vigilance.
Cette décision est aussi comme une façon de prendre les gens pour de gros bébés complètement irresponsables : même s'il y a des "cas", des irresponsables, les gens savent quand même dans
l'ensemble ce qu'ils font : beaucoup, homos comme hétéros, vont donner leur sang parce qu'ils se savent sains, et à l'inverse, de nombreux séropositifs vont s'abstenir de donner leur sang. La
démarche de donner son sang traduit avant tout une volonté d'aider les malades, et la confiance que l'on accorde aux hétéros, il n'y aucune raison de ne pas l'accorder aussi aux homos.
Bref, je trouve que c'est une décision hypocrite, qui cache avant tout des raisons purement économiques pour éviter à l'EFS d'avoir un trop grand nombre de poches à traiter. Mais c'est aussi une
décision inutile, car comme l'a souligné un homosexuel qui témoignait sur Europe 1 dimanche matin, les homos quand même donner leur sang en répondant non au questionnaire tout
simplement. Cet homme qui a témoigné, cela fait des années qu'il donne son sang, parce qu'il sait, par les tests qu'il a fait, qu'il est sain.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 14 août à 17:45
je suis tout à fait d'accord avec toi, de quel droit se permet-on de faire du tri dans la générosité des gens et dans leur envie de participer à l'aide collective que représente le don du sang?? par contre je tiens à dire que la plupart des articles que j'ai lu sur le sujet s'accordent à dire qu'affirmer que les homosexuels sont plus exposés au virus du SIDA est faux. ce serait même les hétérosexuels qui constituent aujourd'hui une majorité des nouveaux cas recensés chaque année. et hétéro ou homo, avec la batterie de test qu'ils sont supposé faire, l'orientation sexuelle ne devrait pas constituer un obstacle au don du sang