JG : "Chez Moune a été créé en 1936 par Madame Moune. C'est parce que les réunions de femmes lesbiennes (très tabous à l'époque), et qui se déroulaient dans les appartements privés, devenaient très prisées, et il fallait un espace plus grand.
Madame Moune a eut l'idée (et le cran !) de créer un lieu pour elles, et pour que cela ne choque pas trop, il y avait une tolérance très privilégiée aux hommes.
Ce fonctionnement a toujours existé depuis 73 ans.
A l'époque il y avait un orchestre féminin, les femmes "garçonnes" portaient le tailleur-jupe-cravate (le pantalon pour les femmes est arrivé juste après par Coco Chanel) et les "féminines" la robe de soirée. Les androgynes n'existaient pas, elles sont arrivées plutôt fin années 80-début 90.
Chez Moune fût aussi précurseur en étant l'un des tout premiers lieux a lancer le jazz en France.
Tous les soirs, il y avait des numéros cabaret en alternance de la piste de danse (magie, portée, roller, ventriloque, danseuses etc....)
C'était le "VIP Room" de l'époque.... Régine (la reine de la nuit) est venu danser dès ses 18 ans Chez Moune, sa 1ere boîte de sorties !, il y a eut aussi Piaf, Suzy Solidor, Nicoletta, Véronique Sanson, etc ... pour les femmes, et Claude Brasseur, Jacques Brel, Jacques Villeret, .... et plus récemment, dans mes soirées mixtes Etienne Daho, Benjamin Biolay, Philippe Manoeuvre, Juliette Binoche, Melanie Laurent, Shirley Bousquet, Sagamore Stevenin etc.....
Le Cabaret fût vendu il y a 45 ans à mon ancien boss qui a gardé Moune pendant tout ce temps.
Cela faisait 1 an et demi avant le rachat en Juin 2008, que j'avais eut le feu-vert de mon boss pour relancer le cabaret qui était très mal dirigé par la directrice en place depuis 18 ans, en faisant entrer n'importe qui aux soirées du samedi, pourtant "lesbiennes" (des mecs hétéros bourrés au comportement irrespectueux, tu vois le style !), avec des hôtesses de quartier au bar, et une communication inexistante. Du coup les filles ont fuit Chez Moune qui a eut très mauvaise réputation pendant un moment, et une clientèle devenue très rare (soirées entre 0 et 20 personnes).
Si Moune est resté ouvert malgré le peu de recette c'est par loyauté de mon boss qui avait promis à Madame Moune de ne jamais le fermer, et de garder le côté lesbien.
Avec ce "feu-vert", j'ai mis en place la communication de Moune via internet, viré les hôtesses du bar, et les hommes le samedi, pour organiser des soirées mixtes du mardi au vendredi, et filles uniquement le samedi (à part quelques amis gays).
Cela a redonné du souffle au cabaret, financièrement et au niveau de la réputation. La clientèle mixte venait du monde de la mode, de la communication, du milieu gay & lesbien, et surtout, c'est une clientèle qui fuyait le Baron, le Paris Paris etc... car trop superficiels, microcosme de gens du paraître au détriment de la simplicité et du convivial, qu'ils aimaient trouver Chez Moune."