La journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation a lieu chaque année le dernier dimanche d’avril. A cette occasion, des cérémonies officielles de commémoration sont organisées un peu partout en France. Les associations homosexuelles ne sont pas toujours invitées à ces cérémonies.
De plus, même lorsqu’elles sont invitées, ces associations et leurs sympathisantEs ne sont pas toujours bien acceptéEs par l’ensemble des autres participantEs.
En 2001, Lionel Jospin, Premier Ministre, déclarait : " Il est important que notre pays reconnaisse pleinement les persécutions perpétrées durant l’occupation contre certaines minorités, les réfugiés espagnols, les tziganes ou les homosexuels."
En 2005, Jacques Chirac, Président de la République, déclarait : " En Allemagne, mais aussi sur notre territoire, celles et ceux que leur vie personnelle distinguait, je pense aux homosexuels, étaient poursuivis, arrêtés et déportés."
La Ville de Toulouse a honoré en février 2008 la mémoire de Pierre Seel, disparu le 25 novembre 2006, en baptisant une rue de la ville du nom du seul déporté français pour motif d'homosexualité à avoir témoigné publiquement.
Ces déclarations d’éminents représentants de l’Etat sont des actes politiques d’importance, mais ne sauraient toutefois constituer à elles seules les actes officiels par lesquels la République Française reconnaîtrait la déportation pour motif d’homosexualité. Les ministres des anciens combattants diffusent des directives variables selon les années, et les associations de déportés s'opposent parfois à la présence des LGBT lors du dépôt de la gerbe unique, c'est le cas à Marseille.
Depuis Ainsi depuis 1995, les homosexuels sont souvent tenus à l'écart de la cérémonie officielle et sont contraints de déposer leur propre gerbe. Parfois, comme à Marseille, ils sont officiellement invités, y compris en Préfecture pour la préparation des cérémonies commémoratives, mais demandent davantage : être associés au dépôt de la gerbe unique, et non plus seulement tolérés, assignés au dépôt d'une gerbe spécifique, après la cérémonie officielle.
Il est temps que la République reconnaisse officiellement la déportation pour motif d’homosexualité durant la seconde guerre mondiale, sans laisser cela au libre arbitre des uns ou des autres.