Magazine Erotisme

Manon

Publié le 18 mai 2009 par Lucrece

- Qu'est ce qu'un salaud demanda Monsieur Robert ? 13320031.jpg

- C'est Ange Paccini, M'sieur !

- Laissez-moi terminer ma phrase reprit-il

- Qu'est ce que le salaud  selon Sartre ?

Et là, un  silence religieux enveloppa la classe de première, dite aussi classe de rhétorique, si prompte d'accoutumée à s'enflammer…

 

Petit a parte … 

Si vous souhaitez connaître la réponse, à cette question vraiment existentielle, c'est là qu'il faut aller :

“Pour Sartre, l’adulte est un « salaud » : « Le salaud est celui qui, pour justifier son existence, feint d’ignorer la liberté et la contingence qui le caractérisent essentiellement en tant qu’homme », montre-t-il dans La Nausée (1938). Trois traits permettent de le définir : l’importance sociale, l’esprit de sérieux et la mauvaise foi.”

Sciences Humaines.com

 ”À côté des lâches, il y a ceux  que les existentialistes nomment « les salauds »   parce qu'au lieu d'assumer l'absolu contingence leur apparition dans le monde ils  pensent leur existence comme nécessaire et résorbent ainsi toute angoisse. Ce que le hasard d'une naissance a fait, ils le revendiquent comme allant de soi.

Le lâche et le salaud sont donc des anti-modèles dans la construction authentique de soi et Sartre souligne que nous nous  choisissons toujours en face des autres, pour nous et pour les autres puisque notre choix pose des valeurs que nous souhaitons universelles ; en ce sens il y a bien une forme de morale existentialiste, mais ce qui est terrible à assumer avec l’existentialisme c'est que toute la sagesse classique  n’est finalement d'aucun secours.”

Philosophil.com

Ce dialogue qui eut vraiment lieu en 1970, dans un honorable établissement scolaire de Marseille, n'en resta pas là.

L'enseignant sentit qu'il tenait ici une occasion d'associer le vocabulaire de la rue à la littérature en particulier et au savoir en général…

“Voyez comment une injure somme toute classique prend une autre dimension dans la bouche du philosophe”

A ce moment, on entendit   cette phrase sublime prononcée avec l'accent de Menpenti ou du Merlan ( quartiers ô combien emblématiques de la cité phocéenne) :

“Mais le Con de Manon restera le Con de Manon ! “

- Qui a dit ça ?…interrogea Robert

- Excusez moi M'sieur….C'est moi, Bonasse…

- Alors permettez-vos, Monsieur Bonasse, de rebondir sur votre Con…  

 Plus un bruit, pas même une cigale …cette classe n'avait qu'une seule oreille

Robert ne se fit pas prier pour enchaîner :

“Lorsque les légions romaines de ce cher Jules arrivèrent dans nos contrées, leur version Latine n'était ni du Ciceron, ni du Sénèque, mais un langage populaire, imagé voire argotique.

Prenez le mot français “tête”, il vient du latin testa qui signifie coquille, carapace, tuile, récipient en argile et par extension bouilloire en bas latin  ; ainsi les légionnaires pouvaient s'écrier :”il a une bonne bouille !”.

De la même façon, la préposition ou conjonction  latine, cum qui signifie avec donna naissance au mot français con, qui désigne le sexe de la femme, bien que certains voient les origines de l'insulte dans le mot latin cunnus, vulve en français…”

Et voilà comment une classe de quarante élèves retint son souffle durant une heure.. 

A Marseille et dans ses environs, le con de Manon, selon Robert Bouvier, expert du Parler Marseillais, est une expression qu'on emploie pour exprimer le dépit ou l'irritation. 

 Le sexe de la femme se prête à de nombreuse dérives sémantiques. Mais savez-vous qu'une photographe s'est amusée à saisir sur son objectif, des visages de jeunes femmes en les associant à  leur sexe mitraillé en gros plan ?

C'est ce qu'on apprend sur le blog d'  Agnés Giard  (à déguster sans modération)

 “Les photos du sexe féminin en gros plan ont toujours quelque chose d’un peu frustrant. On voudrait voir «l’autre visage». C’est aujourd’hui possible avec un livre magistralement intituléPussy portraits : on voit le “petit chat” des femmes et… le sourire qui va avec. Frannie Adams, Américaine de 27 ans, gagne sa vie en photographiant des femmes et parfois leur vulve en gros plan …”

L'idée de déambuler le long du site Les 400 culs , la planète sexe vue et racontée par Agnés Giard, m'a été soufflée par Nathalie de Piment Rose…rendons à César ce qui appartient à Cléopatre. 


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