Le dernier roman de Caroline Ellen : "Le Dernier Chaos" !

Par Veryfriendly
Le Dernier Chaos c'est la légendaire histoire d’amour de deux guerrières celtes. C'est aussi un grand roman historique pour une aventure inoubliable !
Avec un peu de chance, on va vers les beaux jours. Avec un peu de chance, on va avoir des week-ends rallongés, et peut-être même des vacances. Alors, profitons-en pour vous faire encore plus plaisir que prévu !

D’abord, moi, les Celtes, je ne savais pas trop ce que c’était. Vaguement, j’imaginais Vercingétorix qui balance son bouclier aux pieds de Jules César. Et puis, y avait aussi Astérix, Obélix, Idéfix et la potion magique qui rend super fort. (Y a pas de fumée sans feu). A mon avis, ces gens-là, ils avaient des super pouvoirs et ils devaient être super intelligents, me disais-je, il y a quelques années, quand je lisais « Le domaine des dieux » ou « La grande traversée » .
Et ben, je suis contente parce que j’avais tout compris !
Je viens d’en avoir la confirmation en lisant « le Dernier Chaos ».
Qu’apprends-je de plus que dans Astérix?
D’abord, chez eux, les Celtes, il n’y avait pas de discrimination entre les filles et les garçons.
Pas de discrimination entre les homos et les hétéros. Là, je suis scotchée.
C’est bêta, mais c’était bien avant notre début de troisième millénaire.
Et « avant », pour Caroline Ellen, c’est le début du IIIe siècle avant Jésus-Christ… Avec un travail de recherche magistral (il paraît qu’elle a passé dix ans sur ce bouquin), elle a tellement bien recréé la vie des Celtes, qu’on s’y croirait. (En tout cas, avec moi, ça a super bien fonctionné).
Bilan des courses « Le Dernier Chaos » nous raconte l’histoire de Caer, une jeune celte qui voulait devenir orfèvre et qui tombe amoureuse d’une guerrière. Pour elle, tout va changer. Le genre love story qu’on aimerait voir plus souvent.
Pour vous donner une idée, j’ai choisi l’extrait de LA rencontre.
Un plan de folie où la pauvre Caer tombe raide dingue amoureuse de Laegda juste le jour où elle est victime d’une imparrable humiliation publique en présence de ladite Laegda.
Tout commence dans la forêt d’Armorique.

« Son cavalier ralentit un peu l’allure en entrant dans la forêt. Il fut aussitôt rejoint par les autres.
Caer essaya de se dégager et reçut, sur l’arrière du crâne, un coup qui l’assomma à moitié.
Elle ferma les yeux.
Elle sentait l’avant-bras du cavalier appuyé sur son dos pour l’empêcher de glisser et son poing solidement fermé sur le haut de ses braies. Il ne voulait sûrement pas perdre de sitôt une proie aussi facile.
Maintenant, les chevaux allaient au trot. Caer n’entendait plus crier, ni rire, ni même parler. D’ailleurs, elle n’entendait plus rien et tout s’embrouillait horriblement dans sa tête. Elle avait du mal à respirer. Puisqu’elle ne pouvait pas se battre, elle se demanda s’il ne valait pas mieux, finalement, mourir étouffée tout de suite. Elle eut l’impression, heureusement fugace, qu’elle allait vomir tous les repas qu’elle avait absorbés depuis sa naissance.
Tout d’un coup, les cris reprirent de plus belle. Amplifiés par d’autres.
Caer pensa, c’est la fin.
Et pour la seconde fois elle regretta de ne pas avoir appris à contrôler son don et à l’utiliser autant qu’elle le souhaitait, comme elle le souhaitait.
Elle aurait conduit le cheval et son ravisseur, malgré eux, vers la Forteresse du Milieu. Ensuite, elle se serait personnellement occupée du cavalier avant de faire subir le même sort à ses compagnons.
Elle aurait soigneusement coupé la tête de celui qui l’avait emportée sur son cheval et l’aurait placée dans une jarre pleine d’huile de cèdre.
Pour la conserver le plus longtemps possible et parfois la présenter à ces amis. Les autres, leurs têtes, elle les aurait accrochées aux piliers du sanctuaire des Coriosolites. Et pendant des générations, les guerriers auraient regardé avec admiration les victimes de Caer, la guerrière aux yeux verts.
Elle en était là de ses regrets quand le cheval se cabra avant de s’arrêter net.
Elle ouvrit les yeux, prête à bondir à la première occasion et sentit la poigne de fer la déposer brusquement sur le sol où elle s’effondra, pratiquement à quatre pattes.
Elle vacilla un peu en se redressant et dut se raccrocher à la botte de cuir qui recouvrait la jambe du cavalier. Qui en fait était une cavalière et l’observait en riant, entourée de guerriers hilares et radieux.
Elle regarda autour d’elle et reconnut, dans l’ordre, la grande esplanade de la forteresse, Leonnorios et Iavos qui la dévisageaient les yeux écarquillés, et tous les guerriers qui venaient saluer les nouveaux arrivants.
Effroyablement mortifiée, Caer lâcha la botte, comme si elle s’était brûlé la main, et recula en vacillant sur ses jambes un peu affaiblies. Leonnorios s’approcha pour la soutenir.
- Ne me touche pas !
Elle savait déjà que toute la forteresse allait faire des gorges chaudes de son retour d’expédition, et que Leonnorios ne serait sûrement pas le dernier à en rire. « Caer aux fesses en l’air » ou « Caer aux fesses légères » voilà ce qu’il dirait. Et ce n’était pas la légende qu’elle voulait laisser derrière elle. Elle ignora dignement sa compassion et regarda mieux la fille qui descendait de cheval, pour bien se graver dans la mémoire le visage de sa pire ennemie.
Elle eut un moment de flottement.
La fille dans sa tenue de guerrière était plutôt séduisante. Comme tous les guerriers galates et celtes, elle portait les cheveux longs, très blonds, presque blancs, coiffés en plusieurs tresses fines qui descendaient tout autour de son visage et tombaient sur ses épaules, comme des branches de saule.
Elle triomphait au milieu du respect des guerriers.
De tous les guerriers. Même ceux de la Forteresse du Milieu.
Elle disparaissait sous une avalanche d’accolades et d’embrassades. La foule grossissait peu à peu, mais lorsque le chef de la forteresse, Adacrios au regard d’aigle, approcha, tout le monde s’écarta.
- Rhionna, fille d’Iccia, reine des Vénètes, te voilà enfin revenue !
- Pour te servir, Adacrios.
Caer ravala sa rage.
Non seulement sa pire ennemie était une guerrière, mais en plus elle était fille de la reine des Vénètes. Peu importait. Et finalement mieux valait une véritable guerrière pour ennemie fatale.
- On faisait une belle course avec mes guerriers. J’ai gagné et, en plus, je crois que j’ai ramassé un de tes éclaireurs !
Caer crut qu’elle allait mourir de honte quand elle vit tous les visages se tourner vers elle et qu’elle entendit les éclats de rires tonitruants des guerriers qui se tapaient sur les cuisses tellement c’était drôle.
Elle eut un moment de flottement. Elle sentit une main amicale se poser sur son épaule. Elle tourna légèrement la tête vers une guerrière qui faisait partie de la troupe de Rhionna et qui était restée à l’écart.
Caer sombra dans un regard au bleu immense. Un bleu qu’elle n’avait encore jamais réussi à créer sur ses perles de verre.
C’était comme plonger dans un ciel d’été à Luhis, l’heure du sorbier.
C’était comme devenir un faucon rapide qui se noyait dans le bleu d’un ciel trop pur, juste avant Nhionn, l’heure du frêne.
Contrairement aux autres guerriers, la femme aux yeux d’un bleu si profond, avait les cheveux très courts. Très clairs aussi. Mais si courts qu’on aurait dit un petit champ de blé après la moisson.
Quand les épis sont coupés à ras du sol.
Sans savoir pourquoi, Caer sourit. Puis, elle se mit à rire, aussi fort que les autres. Finalement, dans sa situation, c’était le seul moyen de s’en sortir la tête haute.
Maintenant, elle riait aussi fort que la guerrière aux cheveux coupés qui portait deux épées.
L’une au côté droit, et l’autre dont la lame semblait plus longue, accrochée dans le dos.
Tout en riant aux larmes en face de la guerrière aux cheveux coupées qui venait de lui poser une main sur l’épaule, Caer remarqua le torque magnifique qui lui entourait le cou et sur lequel un rayon de soleil s’était mis à jouer. C’était un torque torsadé, fermé par des têtes de chevaux. Caer éprouva un étrange sentiment. Son épée à elle, et son couteau, ceux que Keruann lui avait offerts et que Ruadann avait dessinés, étaient aussi placés sous le signe du cheval.