Je suis une lamentable copieuse. Je copite ma cop’s Princesse Soso (dont c’est l’anniversaire today !) qui elle même a lamentablement copité notre cop’s LMO. Le concept? très simple: Comme vous n’ êtes pas né(e) avec une cuillère d’argent dans la bouche vous avez, comme beaucoup d’étudiants exercé de nombreux petits boulots à la mord moi le noeud (quand j’y pense, mon dieu que cette expression est atroce !) Ainsi notre amie Soso nous a conté son expérience en gériatrie, puis à l’OFUP et plus récemment au rayon boulangerie d’une grande surface… Notre chère mite quant à elle, nous a relaté les délices du boulot de chargée de clientèle chez SFR…
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A mon tour de faire un petit saut en arrière et de reparler avec nostalgie (quoique) de tout ces petits jobs merdiques comme un prime de la nouvelle star et ingrats comme un fan de Tokio hotel, qui m’ont rendue trop strong inside moi même et qui ont fait de moi une future productrice pleine de cigares hyper polyvalente… Je commencerai donc par le commencement, le premier boulot que j’ai exercé ( également que j’ ai exercé le plus souvent…) celui de serveuse.
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C’est quand même assez marrant de voir de quel manière le job de serveuse résonne dans l’imaginaire collectif. En écrivant cet article,et de ce fait, en faisant mon habituelle recherche iconographique, j’ai été finalement assez peu surprise en tapant serveuse dans google image, de tomber en premier sur ces images là:(allez vérifier vous verrez si j’exagère)
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Mais oui car qui dit serveuse dit créature de rêve moulée dans un jean taille basse, qui passée une certaine heure se met à jongler avec les bouteilles de bière et monte sur le bar pour faire des chorégraphies à la limite du strip tease comme dans ce navet interstellaire : Coyote Ugly. Aucune de mes expériences ne se rapproche un tant soit peu de cette description (sauf peut être pour la partie jean taille basse, car je reconnait être passée par là, hélas, mille fois hélas) …
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La première fois
Il avait 20 ans, on était à la plage et puis… Non je me trompe d’histoire. La première fois: restaurant familiale, ouvert uniquement le midi et en semaine (vu ces horaires ridicules soit ils n’ avaient rien capté à la restauration soit zavaient pas besoin de fric et faisaient ça juste pour le fun) A raison de 2h30 de travail tous les midis, je pouvais, en fin de mois payer mes bouquins, mes sorties ciné et mes cours de danse. J’y ai appris pas mal de trucs comme…
* ben déjà être serveuse …car malgré ce que disait mon CV je n’avais jamais fait ça avant (mais avec un peu de bonne volonté, de la débrouille et un popotin bien ferme on peut faire gober n’importe quoi aux gens)
* j’ai également compris la différence entre travail légal et travail au noir. Le jour ou mon père s’est rendu compte que j’ étais payée en liquide et que j’avais pas de fiches de paies, il a menacé d’aller les dénoncer au prud’hommes.
* J’ai supporté les propositions salace d’un vieux galeriste obsédé sexuel qui me proposait de poser nue pour un ami photographe et qui griffonait des poèmes cochons sur les nappes en papier…
* j’ai appris que les plongeurs indiens étaient fiancés avec des filles mais qu’en attendant le mariage c’était pas touche le slip et que du coup ils se débrouillaient entre eux…c’est bien connu, une expérience gay, c’est pas tromper…
*J’ai appris à compenser un bas salaire en récupérant tous les invendus du buffet dessert. Et par la même occasion appris que oui, la tarte aux poires c’est calorique.
* enfin j’ai appris à gérer un rang bien rempli tout seule, à ne pas me démonter du haut de mes 17 ans face à un groupe de 25 mecs en cravate et dej d’entreprise qui pensent que la vanne “je vous prendrai bien en dessert” est originale.
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La deuxième fois
On passe aux choses sérieuses. Un gros restaurant à double terrasse dans un endroit hyper touristique du 12ème que je ne citerai pas -non loin du parc de Bercy et d’un cinéma UGC… Là c’était plus de la rigolade, fini les service en solo, on passe au mode pyramidal: serveurs/barmans au dessus, chef de rang, au dessus, directeur et au dessus big boss… là encore j’ai enrichi ma culture du travail ( et mon potentiel patience-résistance) voyez plutôt l’ambiance :
* Armée d’une double couche de gants en latex et d’un litre d’eau de javel, J’ai mis fin à une rave party organisée par une tribu de cafards sur un vieux carpaccio qui pourrissait dans un local poubelle.
* J’ai suivi tous les matchs de la CAN (la coup d’afrique des nations) avec le patissier ivoirien
* Je me suis fait bizuter par les barmans et j’ai du chaque soir pendant quelques jours leur envoyer des bouteilles de bière incognito via le monte plat.
* J’ai remplacé au pied levé un cuisinier malade
* j’ai appris que malade dans le language cuisine voulait dire bourré. Et qu’en général ils se réglaient leur propre compte à coup de louche de vin blanc (vous savez celui qui est en bidons de 3 litres pour les cuissons de foies de veau…)
* Je me suis initiée au combat de catch féminin avec une serveuse un peu mal embouchée qui s’appliquait à me chourer systématiquement mes pouboires et qui en plus avait une haleine de chacal (ce que je ne me suis pas privée de lui dire en face, et devant 56 clients médusés)
* J’ai fait l’expérience des journées de 17h avec au milieu une demi heure pour déjeuner. Début de la journée à 9h puis service du midi puis limonade, puis service du soir…
*J’ai bien pété mon cota de blagues pourries avec le téléphone reliant la cuisine à la salle: “allo c’est qui? -c’est ta mère ! (variante, c’est la police) ou encore E.T téléphone maison et voudrait un foie de veau rosé AVEC haricots verts…
*J’ai enchainé les services du soir avec les soirées ragga au madeleine plazza, et j’ai mis la féssée à des mama qui croyaient que les petites blanches ne savent pas remuer du couscoussier.
* J’ai appris à combler les trous en faisant les rapports de caisse.
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La troisième fois
c’était il y a quelque années et c’était une petit café tranquille de 5 ème arrodissement. J’y ai débarqué un matin et on m’ a embauchée. Je n’y ai pas appris grand chose parce que question restauration j’avais un peu fait le tour, dans les grande lignes. En revanche j’y ai fait connaissance d’un client régulier, qui très vite, devint plus qu’un client régulier et qui s’appelait monsieur O. Mais ça c’est une autre histoire…