Technicien de maintenance dans un établissement public de l’agglomération d’Orléans, Michel Phylos, 59 ans, aime s’interroger sur le sens de la vie et de la sienne en particulier. Il semble avoir trouvé dans le bain de jouvence de son cercle d’amis, une nouvelle raison d’être.
Séparation. Michel Phylos, Michmich ou Michou pour les intimes, est un peu tout cela. Passionné d’informatique – « mon pc a toujours le ventre ouvert », en quête d’une éternelle et inaccessible jeunesse, il a déjà vécu plusieurs vies. Celle d’homme marié et de père de famille, pendant quatorze ans, qui a donné naissance à deux enfants aujourd’hui adultes. Si sa fille de 25 ans habite dans un appartement qu’il a aménagé au sous-sol de sa maison à Saran, tous les ponts sont désormais rompus avec son fils de 29 ans, qui, après une période où il a accepté la sexualité de son père, a fini par « mélanger homosexualité et pédophilie » explique Michel qui ajoute tristement : « Je le vis mal ».
Depuis sa séparation, il y a quinze ans, Michel tente de vivre au mieux avec une sexualité qu’il n’a pas toujours assumée « A 20 ans je me sentais anormal, je n’acceptais pas le regard des autres, se souvient-il. J’ai fait une psychothérapie pour me débarrasser de ça ».
Et puis il a eu ce jour de Pâques 1998. Michel a alors 48 ans. L’homme – marié – dont il est amoureux et qu’il a un temps hébergé chez lui, se suicide à l’âge 33 ans. Dès qu’il évoque ce moment douloureux, des larmes montent instantanément aux yeux de cet homme qui semblait serein quelques instants auparavant. Plus de dix ans après ce drame, la plaie reste vive. Il y a, indéniablement, pour Michel, un avant et un après le suicide de celui qui était aussi son collègue de travail. Ce sera la goutte qui fait déborder le vase d’une vie sentimentale faite de beaucoup de souffrances. Quatre ans de thérapie seront nécessaires pour qu’il parvienne à remonter la pente, avec des périodes où, il le reconnaît, il a parfois songé au suicide.
« Je me sens beaucoup mieux aujourd’hui. J’ai l’impression d’avoir retrouvé un certain équilibre » se réjouit l’homme assis ce jour là en débardeur à la terrasse du Sweet and Co. Mais cette proximité juvénile n’est pas sans risque. Le bientôt sexagénaire est tombé amoureux d’un de ses jeunes amis, de 40 ans son cadet, avec lequel il cultive « une amitié complice », sans que pour autant le jeune homme ne partage des sentiments équivalents.
« Je suis un homme qui a toujours 20 ans de cœur et un peu fleur bleue, bien dans sa peau, mais à qui il manque un petit ami pour lui offrir tout l’amour qui déborde de moi. » confie Michel sur son skyblog.
Autant dire que sa proche retraite l’angoisse parfois. « J’ai peur de vieillir seul » reconnaît-il. Il est cependant bien décidé à ne pas se laisser aller. Il envisage ainsi de s’investir plus activement dans le GAGL dont il est adhérent. Michel souhaiterait faire de l’écoute téléphonique. « J’aurai aimé être psy… pour aider les autres ».
Ses films préférés : les dessins animés (Walt Disney, Astérix, etc.), Harry Potter, Independance Day, Le 5e élément, Star Wars, Le Nom de la Rose, Men in Black, Bienvenu chez les Chtis.
Son plat préféré : pavé de saumon sauce Roquefort et tagliatelles (sa spécialité)
Il sort au Cercle, au Sweet And Co, au cinéma, avec des amis
Il est fan du Dalaï Lama