11/07/2009 à 17h12 | vues | réactions
... ... ... ... Vous entendez ??... ... ... ... Non ? Mais si... Tendez bien l'oreille... ... ... ... Vous n'entendez pas ce silence ? Cela fait maintenant plus de trois jours que Le Parisien a révélé les violences homophobes dont ont été victimes Cynthia et Priscilla. Depuis, à notre connaissance, aucune personnalité politique n'a dénoncé publiquement ces actes homophobes intolérables. Aucun médias télé....
Aujourd'hui, 11 juillet 2009, s'indigner contre l'homophobie en France ne semble toujours pas " politiquement vendeur "...
Les ennuis de Cynthia et Priscilla ont commencé dès leur arrivée dans la cité des Gerbaux, en janvier. " Le jour du déménagement, alors qu'on déchargeait les cartons de ma voiture, un gamin est venu me dire : Vous avez pas honte d'avoir une fille lesbienne," raconte Micheline, la mère de Priscilla. Et des garçons ont carrément dit aux filles : " On veut pas de gouines ici, on va vous faire partir. " Sur les conseils de leurs proches, Priscilla et Cynthia ont fait le dos rond, tentant d'ignorer les remarques et les quolibets. " On s'est dit qu'ils allaient s'y faire, se rendre compte qu'on est comme tout le monde et nous laisser tranquilles ", sourit la frêle Cynthia. " On faisait attention, on ne se tenait pas la main quand on promenait les chiens, on ne s'embrassait jamais en public ", précise sa compagne.
Des précautions inutiles. Car loin de diminuer, le harcèlement n'a fait qu'empirer. Allant jusqu'aux menaces " On va vous faire l'appartement " et à l'inscription " Les gouines " sur leur immeuble. " Les insultes venaient toujours de gens différents, même de filles. Ils nous disaient qu'ils ne voulaient pas de lesbiennes ici, que c'était péché ", confient les deux femmes.
Et puis, il y a eu l'agression de jeudi dernier. Alors que Cynthia et son amie étaient sorties chercher leur chat, qui avait fugué, elles ont une fois de plus été prises à partie par des jeunes. Cynthia, excédée, leur a demandé d'arrêter. En retour, elle s'est pris un violent coup de poing sur la tempe. Priscilla, qui a tenté de s'interposer, a elle aussi été frappée. Résultat : quatre jours d'incapacité totale de travail pour chacune. Et un traumatisme terrible. " Je n'arrive plus à dormir malgré les cachets et Cynthia fait des crises d'angoisse ", glisse Priscilla.
La police a retrouvé les quatre agresseurs. Un jeune majeur " très connu " de leurs services pour des affaires de violence et d'outrage, et trois mineurs de 17 ans. Placés en garde à vue, ils ont été remis en liberté et seront jugés ultérieurement. Mais le calvaire des jeunes filles ne s'arrête pas pour autant. " On ne peut pas retourner là-bas, ils vont continuer à s'en prendre à nous. Ils ont même continué à nous menacer à la sortie du commissariat " s'indigne Cynthia. Réfugiées chez des proches, les deux amoureuses vivent très mal cet exil forcé. " Nous n'avons rien fait de mal, notre sexualité ne regarde que nous, c'est très injuste d'être obligées de tout lâcher comme ça. "" L'homosexualité est souvent difficile à vivre dans les cités, il y a une très grande intolérance ", dénonce Micheline, la mère de Priscilla. Et les deux jeunes filles d'espérer que les mentalités " finiront par changer ".
Source : leparisien.fr
Mise à jour : Dans un communiqué publié sur son site, SOS Homophobie dénonce cette agression et en appelle au Président de la République Nicolas Sarkozy qui, selon l'association, " avait pourtant, parmi ses nombreuses promesses, affirmé qu'il remettrait les valeurs de la République au sein des cités ". SOS Homophobie constate qu'une fois encore " ce sont des jeunes, imbibés de discours religieux sexistes, machistes et homophobes, qui font la loi dans certains quartiers ". L'association de lutte contre l'homophobie demande que " la justice protège les victimes et appelle les plus hautes autorités de l'Etat à réaffirmer les valeurs laïques de la République partout sur le territoire et à ne plus tolérer les discours discriminants et intolérants de beaucoup d'autorités religieuses ".
Des actes d'une lâcheté sans nom qui ne sont pas sans rappeler ceux qu'ont subis Jessica et Virginie, deux habitantes de la ville de Segré.
Actualités Gayvox.fr