L’Afrique homosexuelle a toujours existé, mais aujourd’hui les mots lui manquent, son silence l’étouffe, elle cherche ses repères et surtout une reconnaissance. Là où elle est muselée ou brutalement réprimée, comme au Zimbabwe, elle prend place dans les bas-fonds de la société, se fait fantomatique. Mais elle n’est pas partout condamnée à cette marginalité, elle est en Cote d’Ivoire plus qu’ailleurs, intimement intégrée et sublimée dans la vie quotidienne jusqu’à en devenir l’une des composantes. Silencieuse, quasiment invisible, excepté pour ceux qui la cherchent. C’est cette réalité-là que raconte Woubi chéri, un documentaire qui nous fait partager la vie amoureuse de quelques homosexuels de Côte d’Ivoire. On y rencontre des personnages hauts en couleur, de Vincent, conteur et griot traditionnel, à Barbara, l’exubérante présidente de l’association des travestis d’Abidjan. En leur compagnie, nous voyageons entre la capitale ivoirienne, et de petits villages de l’arrière-pays.
Teinté de grands éclats de rires et mouillé de quelques larmes, Woubi chéri nous fait découvrir une Afrique homosexuelle qui, pour la première fois dans un documentaire, rompait son silence : c’était en 1998.
Depuis, en Côte d’Ivoire, l’homosexualité est discrètement sortie de l’illégalité depuis que le code Napoléon a été révisé. Au Cameroun, des hommes politiques, des sportifs et de simples particuliers ont été victimes d’une série d’« affaires », sorte de chasse aux sorcières, visant à décrier l’homosexualité. Au Sénégal, plusieurs journaux ont publié sans autorisation des photos privées de « mariage homosexuel », exposant les personnes photographiées à des poursuites judiciaires, à de lourdes sanctions pénales et les contraignant souvent à l’exil. A l’inverse, l’Afrique du Sud est aujourd’hui le premier pays au monde à avoir fait figurer le droit des homosexuels dans sa constitution tout en accordant le droit au mariage et à l’adoption aux couples de même sexe.
La projection de Woubi chéri sera suivie d’une rencontre avec son réalisateur, Laurent Bocahut, quelques un des personnages du film dont la flamboyante Barbara, ainsi qu’avec des spécialistes du cinéma africain. La discussion portera sur le film bien sûr mais, au-delà, sur les images cinématographiques si rares des gays en Afrique et des gays africains. Le débat s’intéressera aussi à nos expériences personnelles, que nous soyons Africains, Afro Européens ou proches de cette « communauté » en France.
Date : jeudi 17 septembre 2009
Heure : 20:00 - 23:00
Lieu : Centre LGBT Paris IdF
Adresse : 63 rue Beaubourg / Paris
Magazine Gay
Homo d’Afrique / Homo Africains en France : le film et le débat (En attendant le festival Chéri-Chéries...)
Publié le 17 septembre 2009 par VeryfriendlySes derniers articles
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