L'une des organisatrices du défilé, Dragana Vuckovic, a expliqué que le Premier ministre serbe, Mirko Cvetkovic, les avait informés que le rassemblement homosexuel pouvait se tenir à Usce, un grand espace vert séparé du centre ville par le fleuve Sava.
"C'était pour nous inacceptable. Nous avons en conséquence décider de renoncer à son organisation", a ajouté Dragana Vuckovic. Le premier ministre leur avait fait savoir, lors d'un entretien, que la tenue du défilé dans le centre de Belgrade présentait des dangers trop élevés.
Tenir un rassemblement " dans un champ" à Usce, éloigné du centre ville, n'a aucun sens pour un rassemblement visant à revendiquer l'égalité en matière de droits, a-t-elle souligné.
Dragana Vuckovic a indiqué à la télévision B92 que les organisateurs exigeront que les autorités ouvrent une enquête "dans les prochains jours afin de déterminer la responsabilité pénale de tous ceux qui ont menacé le déroulement" du défilé.
Tout en soulignant que les autorités avaient adressé des "messages de soutien" aux organisateurs de l'événement, elle a déploré des actes "d'obstruction opérationnelle" pour mettre au point la manifestation depuis 48 heures. Plusieurs groupuscules ultra-nationalistes avaient exprimé récemment leur désir d'en découdre contre les manifestants, le secrétaire général du mouvement ultra-nationaliste "Obraz" (Honneur), Mladen Obradovic, affirmant que les organisateurs de l'événement seraient les "uniques responsables" de ce qui pourrait se passer.
Un autre mouvement ultra-nationaliste, le Mouvement populaire serbe (SNP) 1389, a vu samedi, dans l'annulation de la Gay pride une "victoire de la Serbie normale".
Dragana Vuckovic a espéré néanmoins qu'une Gay pride pourrait se tenir l'année prochaine à Belgrade, "les messages de soutien reçus constituant une bonne base" pour organiser un tel événement.
Le premier rassemblement LGBT à Belgrade, en 2001, s'était soldé par des heurts et les policiers n'avaient pas été en mesure de contenir des supporteurs de football, ultra-nationalistes et autres skinheads, bien résolus à s'en prendre aux manifestants.
Via AFP