Lutte contre l’homophobie et hypocrisie

La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, a lancé lundi une première campagne d'affichage visant à lutter contre l'homophobie dans les établissements d'enseignement supérieur.

40.000 affiches seront diffusées au total : 20.000 dans l'ensemble des établissements universitaires, des CROUS, et des autres lieux d'accueil des étudiants (foyers, maisons des étudiants, etc.) et 20.000 autres seront mises à disposition des associations d'étudiants luttant contre l'homophobie.

Autant je suis d'accord pour dire que toute violence exercée à l'égard de quelqu'un en vertu de son orientation sexuelle représente un acte répréhensible, autant je trouve malvenue et très dangereuse cette campagne menée par un Ministère, et qui en réalité reflète les pressions exercées par les mouvements et associations gays et lesbiens.
C'est précisément cette influence grandissante qui m'inspire des craintes pour la société à venir. Leur céder aujourd'hui, c'est leur céder demain. Vers quel monde veulent-ils nous acheminer ?
Je reconnais que l'orientation sexuelle ne résulte pas du choix de l'individu, que l'on nait avec et donc par conséquent qu'il est stupide d'en vouloir aux gays, bi ou lesbiennes de ce qu'ils sont. Non mon propos s'adresse donc plutôt aux hétérosexuels, ou pour être plus précis, à la Société (celle qui est indistincte, neutre, indifférenciée, c'est à dire à tout le monde et personne, la Moyenne des gens…).
On peut certes tenir un discours tolérant à l'égard de l'homosexualité, comme le veut d'ailleurs l'époque actuelle, où il est de bon ton d'avoir un discours “gay friendly”…
Mais au-delà de la bien-pensance, combien sont ceux qui, parmi ceux qui prônent un message de tolérance et l'ouverture d'esprit, seraient déçus d'apprendre que leur enfant, fille ou garçon, a cette orientation ? Où passerait leur beau discours ? Ne serait-il pas tempérer par la brutalité de l'information qu'on leur assènerait ?
La plus que probable réaction des parents (quand ils réagissent bien..): “ils font ce qu'ils veulent, c'est leur vie.” Terrible constat d'amertume qui dissimule très mal une palpable déception…..

Pour en revenir à cette affiche, je trouve le message non pas compliqué (je l'ai compris en une minute) mais scandaleux et inexact.
Tout d'abord le choix des mots m'apparait inapproprié. Comment dire que “ce garçon qui aime les garçons” (donc un homosexuel, avec le sens amoureux du mot “aimer”) n'aime pas les garçons qui n'aiment pas les garçons (donc les hétérosexuels). Eh oui, pourquoi reprocher à un hétérosexuel de ne pas aimer les homosexuels ? c'est le sens même de l'hétérosexualité non ? c'est donc absurde de dire que ce garçon homo n'aime pas les hétérosexuels (”encore heureux qu'il m'aime pas” pourrait se penser le garçon hétéro), et pourquoi ce garçon homo devrait aimer les hétéros d'ailleurs ? Il a pas vocation à aimer tout le monde…. et l'hétéro n'a pas vocation à aimer un autre garçon non plus !

Simplifions le solgan pour mieux le comprendre:
1° “voici un garçon qui aime les garçons” = “voici un homo” (ils emploient bien le mot “aimer” comme définissant l'orientation sexuelle, donc on va toujours garder ce même sens du mot “aimer” pour les bouts de phrases suivantes)
2° “mais ce garçon qui aime les garçons n'aime pas” = “mais cet homo n'aime pas”
3° “les garçons qui n'aiment pas les garçons qui aiment les garçons” = “les garçons qui n'aiment pas les homo” = “les hétéro”

rétablissons la phrase dans toute sa simplicité:
“voici un homo, mais cet homo n'aime pas les hétéros”

Voilà où mène leur logique… Quoi de plus naturel qu'un gay n'aime pas un hétéro, et qu'un hétéro n'aime pas un gay ! pourquoi cela devrait choquer ? Depuis quand un hétéro doit nécessairement aimer un homo ? et depuis quand l'homo doit aimer lui aussi tout ceux qui ne partagent pas son point de vue ? D'ailleurs leur slogan, qui manque passablement de logique, n'est décidément pas juste du tout puisque l'homo peut très bien tomber amoureux de l'hétéro (toujours l'ambivalence du mot “aimer'), ce que ne fera jamais l'hétéro d'ailleurs…

Enfin je finirai par discuter de cette cultissime “réflexion” de Philippe Castel, porte-parole de l'inter LGBT : “Elle fait prendre conscience que finalement tout est plus compliqué quand on est un étudiant gay. Mais notre objectif n'est qu'à demi atteint (vous voyez, toujours là à pousser les pions chaque jour davantage). Nous aurions préféré une phrase moins compliquée, qui parle d'homosexualité en termes de normalité et non plus comme une différence. Finalement, l'hétérosexualité n'est pas normale, simplement majoritaire.”

Que ce monsieur le veuille ou non, l'homosexualité est bien une différence, quelque chose qui se démarque du fait généralement constaté. Il en vient même à se contredire complètement dans ses propos, puisque qu'il admet (encore heureux qu'il soit un minimum honnête..) que l'hétérosexualité est majoritaire. Donc c'est une règle, un fait généralement constaté, et donc c'est la norme. Est “normal” ce qui est dans la norme, donc, ne lui en déplaise, l'hétérosexualité est bien normale, contrairement à son assertion qui semble dire qu'elle n'est juste qu'une différence par rapport à l'homosexualité. En fait c'est en parlant de l'homosexualité (et non de l'hétérosexualité) qu'il dit qu'il ne faut pas la voir comme une différence, mais justement j'ose faire l'inversion de son raisonnement puisqu'il n'a pas le courage de dire ce que cache sa logique.
En vérité sa logique est une logique qui conduit à un renversement de l'ordre des choses en disant dans un premier temps qu'il faut “parler de l'homosexualité en terme de normalité”, tout en décrétant dans un second temps que “l'hétérosexualité n'est pas normale….”