VERYFRIENDLY.FR : Pouvez vous nous raconter votre première rencontre avec Claude Nougaro ?
MAURANE : Alors, ça dépend il y a plusieurs phases, c’est-à-dire, la première ce n’est pas une vraie rencontre, c’était à chaque fois des ratages en boucle à chaque fois que je me présentais en face de lui je me faisais jeter… Je trimbalais mes cassettes, mes pauvres chansons, mes petits cadeaux ridicules pour Claude et bon, il s’en foutait un peu. Ce n’était pas très bien, jusqu’ au jour où la fameuse cassette, il l’a écoutée grâce à mon papa qui lui a remis en mains propres alors que Claude passait au Grand théâtre de Verviers en Belgique. Mon père était directeur du conservatoire de Verviers. Suite à cela, j’ai reçu une lettre de Claude me disant tout ce qu’il pensait de moi, de ce qu’il avait écouté , avec les critiques, les coups de poing mais aussi les encouragements. On s’est vraiment rencontrés après l’un de ses spectacles. Nous avons passé la soirée ensemble, on est allés dîner ensemble et là on s’est aperçu qu’une vraie amitié naissait…
V : Nous avons bien compris que Claude Nougaro pour vous est très important, mais que représentait Claude Nougaro à l’époque ? Était-il déjà une grande vedette comme il est devenu plus tard ?
M : J’ai jamais personnellement, maintenant je dirais aujourd’hui, j’ai envie de dire que je ne comprends pas pourquoi il n a pas été plus populaire. Ca tenait peut être un peu à son caractère, ce n’était pas quelqu’un de tiède donc, des fois il fallait se le farcir ! Peut être ça venait de lui mais par contre pour moi qu’il soit connu ou pas , je l’aimais, j’aimais ce qu’il dégageait , j’aimais ses chansons, j’aimais tout : j’aimais le coté poétique , homérique, ce qu’il racontait, les musiciens qui l’accompagnaient, les mélodies, le swing, le rythme, la présence scénique , le charisme, enfin j’aimais tout ça quoi !