Cacher Qui ? Mieux vivre sa séropositivité avec Gayvox

Publié le 10 novembre 2009 par Gayvox

Gayvox remercie le laboratoire Abbott et partenaires Santé, dont la contribution et les conseils ont permis la réalisation de ce dossier.

Cachez ce sein que je ne saurais voir…

Autrement plus glamour que l’idée de cacher sa lipodystrophie. Sous le vêtement, la peau cachée, tendue ou flasque. Creuse ou saillante la joue ? Des signes, rien que du signifiant. Et à part ça, ça vous intéresse ce qu’il y a dans la tête ?

L’animal que nous sommes n’est pas qu’apparence. On voudrait nous faire croire le contraire dans les temples de la mode. « So cut ma chérie cet ensemble te va si bien ! » Et une fois qu’on a formulé ça, on peut creuser ? Non, parce que le vêtement ne représente rien sans la personne qui le porte. Malade ou pas, ce qu’il ou elle est apte à en dire vaut bien plus que ce qu’il ou elle en montre. Volontairement ou pas. Or, si la façon de se présenter peut être une question de volonté, elle est aussi parfois une figure imposée.


Mon ami a contourné l’obstacle. Il ne se laisse rien imposer. Chétif à souhait, peau flasque et yeux creux à une époque, il imposait son image. Du coup, il parvenait à parler de ça. De cette peur qu’il inspirait. Chemin faisant, il finissait par faire entendre ses fragilités. Il parvenait même à convaincre qu’il était fréquentable. Des amitiés fortes sont nées de cette époque. Aujourd’hui, toujours vivant, de temps en temps fatigué, il est entouré comme un bien portant. Une victoire. Après avoir été entendu, il est reconnu. Ça change tout la reconnaissance. Tant d’entre nous la recherchent, sans être malade pour autant.


Si vous tenez aux apparences, ne vivez pas que pour elles. Le drame, c’est l’autre. Son regard se posera sur le bouton, la ride ou le bourrelet. Difficile de se faire entendre sans se montrer. C’est comme un passage obligé. La maladie nous oblige. Mon ami dit qu’il faut retourner l’obligation. Dépasser les apparences de la maladie pour indiquer ce qu’elle n’atteint pas. Pour peu qu’on le veuille et qu’on le décide. Tordre le coup aux perturbations physiques pour sauvegarder et mettre en avant l’esprit qui dirige. C’est votre arme !


La pensée du prochain sur ce qui dépasse, déborde, fait tâche ou désordre, ne doit pas vous envahir. Pour décoincer tout ça ? Jongler avec ce qu’on porte pour rendre grâce au disgracieux et permettre à l’autre d’en causer avec moi. Il a moins peur de moi si je soigne mon apparence. C’est un bon compromis, je crois.


Lionel Duroi pour Gayvox.fr

Mise en ligne le 9/11/2009

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