La loi a, selon les observateurs politiques, de fortes chances de passer. Le président Yoweri Museveni a, dans des propos rapporté par les médias ougandais, estimé que l'homosexualité était une importation de l'Occident, reprenant à son compte l'opinion de certains dignitaires religieux ougandais et africains sur son aspect "non-africain".
Le texte, critiqué par les défenseurs des droits de l'homme, "préoccupe" également l'UE et les Etats-Unis. Washington appelle le président ougandais à "faire tout ce qu'il peut" pour empêcher l'adoption du texte. Et le parlement européen a adopté jeudi une résolution d'urgence, pour "demander aux autorités ougandaises de rejeter le projet de loi", "réviser sa législation nationale et décriminaliser l'homosexualité", se déclarant "préoccupé par le fait que certains donateurs internationaux et organisations non gouvernementales et humanitaires pourraient reconsidérer ou cesser leurs activités, au cas où ce projet de loi serait adopté".
Lundi dernier déjà, un responsable des Nations unies a indiqué que l'Ouganda pourrait perdre l'implantation d'une institution de recherche sur le sida, soutenue par l'ONU, s'il adopte la loi. "Criminaliser des relations sexuelles consenties n'est pas seulement une question qui regarde les droits de l'Homme, cela va à l'encontre d'une bonne stratégie sur le sida", a souligné la principale conseillère scientifique de l'Onusida qui soutient, avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'AAVP. "Si la loi passe, l'Onusida et l'OMS devront décider de ce qui se passera et examiner si Entebbe est le lieu approprié" pour implanter l'AAVP, a-t-elle ajouté.
Autre réaction, encore plus provocante, celle de la BBC qui a carrément posé à ses internautes la question : "Les homosexuels doivent-ils risquer une exécution ?", disant "assumer le fait qu'il s'agisse d'une question dure et perturbante"... avant de changer les mots de la question en : "L'Ouganda doit-il débattre de l'exécution des gay ?", suite à de nombreuses réactions d'internautes et au sein même de la rédaction de la chaîne.
Via LCI.fr