Synopsis :
L'histoire vraie d'un ex-flic, ex-mari, ex-arnaqueur aux assurances, ex-prisonnier modèle et éternel amant du codétenu Phillip Morris. Steven Russell est prêt à tout pour ne jamais être séparé de l'homme de sa vie. Ce qui implique notamment de ne pas moisir en prison. Jusqu'où peut-on aller par amour ? Très loin si l'on en croit l'histoire incroyable de Steven Russell, un génie de l'évasion rattrapé par son romantisme.
Critique :
Parce que l’affiche officielle française est hideuse, je préfère orner mon article de la version US, nettement plus intéressante (et pourtant si simple).
I Love You Phillip Morris (n’y voyez aucun lien avec les cigarettes) est un projet brûlant qui faillit ne jamais se concrétiser à cause de son sujet : l’homosexualité. Et oui, dans une Amérique puritaine, une histoire d’amour entre deux hommes n’est pas forcément simple à défendre (même après Brockback Mountain)… Il fallut donc près de deux ans aux réalisateurs Glenn Ficarra et John Requa pour mettre en place le film, qui fut financé par notre Luc Besson national.
Le film traite donc de l’homosexualité mais bien plus. En effet, la force de cette comédie réside dans le fait que la question de l’homosexualité passe au second plan, derrière les nombreux gags visuels portés par Jim Carrey, une nouvelle fois en grande forme. L’histoire narre comment un homme, Steven Russel, va faire un virage à 180° dans sa vie parfaite d’hétéro (marié, une petite fille) pour finalement assumer ses véritables envies.
Le premier tiers du film est d’ailleurs consacré à cette prise de conscience et se révèle être la meilleure partie du long métrage, ne reculant devant aucune impertinence dialoguée ou visuelle.
Mais la nouvelle vie de Steven coûte cher, très cher, d’où une chute progressive vers quelques opérations illégales qui le conduiront en prison, et lui permettront de fait de rencontrer le fameux Phillip Morris (Ewan Mc Gregor)
En abordant ce sujet toujours sensible sans complexité, tout en restant très honnête, les réalisateurs parviennent à rendre ce couple improbable au cinéma totalement crédible aux yeux des spectateurs. Malgré l’éternelle douce folie de Carrey et le caractère plus réservé de Mc Gregor, la symbiose fonctionne et évite avec talent les clichés du genre.
Le problème du film vient de mon point de vue de sa difficulté à se renouveler. En effet, à partir du moment où nos deux personnages principaux démarrent leur vie commune, I love you Phillip Morris peine maintenir l’attention. Les situations se ressemblent, les issues sont les mêmes bref, on flirte plusieurs fois avec le déjà vu au sein du même film, sentiment relativement désagréable d’autant que le début était excellent.
D’un coup, le film tombe dans des situations routinières pour finalement retrouver un gain d’intérêt lors du final (que je ne dévoilerai pas). Encore une fois (et ce n’est pas pour faire mon râleur) je dois admettre être déçu par la manière de conclure le film. Tout est expliqué en détail alors que l’histoire aurait pu laisser un minimum de suspense sur le pourquoi du comment... Une explication capilotractée inutile qui ne sert qu’à quitter la séance sans se poser trop de questions.
I Love You Phillip Morris vaut pour ses deux acteurs principaux et sa première partie, réellement drôle et surprenante. Pour le reste, bien qu’il faille admettre le talent certain des réalisateurs pour maîtriser un scénario pas si évident que cela (adapté d’une histoire vraie est-il besoin de le préciser), je dois dire que le film s’est montré légèrement en deçà de mes attentes.
Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une belle comédie qui méritera votre attention le 10 février prochain.
Sortie officielle française : 10 février 2010