Le public a plutôt tendance à penser que l’addiction au sexe n’existe pas, d’autant que l’annonce de cette maladie étrange semble souvent tomber au bon moment pour les people. De nombreux experts en addictions partagent également cet avis, et les plus radicaux estiment que le terme «addiction» ne se réfère qu’à l’ingestion de certaines substances comme l’alcool et les drogues. D’autres encore apparentent un trop grand besoin de sexe à un trouble obsessionnel compulsif (toc) ou considèrent l’addiction sexuelle comme un mythe.
Malgré toutes ces réserves, certains ont décidé d’exploiter le filon. Le docteur Patrick Carnes a ainsi écrit une demi-douzaine de livres sur le sujet, et tient la clinique dans le Mississippi où le sportif le mieux payé au monde est en train de suivre un programme de six semaines (à 40.000 dollars) dans une tentative de sauver son mariage. Au menu: le célibat pendant toute la durée du programme, des consultations psychiatriques, de la thérapie comportementale, de la «prévention de la rechute» et un «jour de la révélation» au cours duquel Woods devra raconter à sa femme Elin toutes ses aventures extraconjugales.
Selon le docteur Carnes, 3% à 6% de la population américaine serait atteinte d’addiction au sexe. Sur son site internet, il propose deux tests: «Suis-je un accro au sexe?» et «Êtes-vous le partenaire d’un accro au sexe?». Une citation sur la page d’accueil résume l’esprit de la thérapie: «Se faire des promesses à soi-même ne marche pas. Dire la vérité marche. La guérison commence avec la réalisation de cette réalité ultime.»
Mais il ne s’agit pas d’un phénomène purement américain. En France, le service d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse à Paris propose également des traitements pour addiction au sexe. Dans une interview à 20 Minutes, le responsable des consultations du service décrivait les patients qu’il reçoit: « Plutôt des hommes, pour le porno ou le recours aux prostituées. Mais les femmes viennent aussi pour des comportements de séduction, et des habitudes liés à la fréquentation des réseaux sociaux pour solliciter des partenaires. Tous veulent se débarrasser d’une souffrance. Mais ce type de prise en charge est très récent en France. A ma connaissance, notre consultation est la seule qui y soit véritablement dédiée. Elle a un an d’existence et nous avons vu une trentaine de personnes.» (Source: slate.fr et guardian.com)