Trois garçons qui n’ont pas vingt ans les abordent, l’un deux leur demande : « Tu crois que je suis PD ? », Thierry répond, « je n’en sais rien ! ». Grave erreur, il suppose aujourd’hui qu’il aurait dû répondre non car alors, une pluie de coups de tête, de poings et de pieds s’abat sur eux. S’en suivent des menaces, les agresseurs faisant mine de porter des couteaux.
Séparés, ils se retrouvent quelques minutes plus tard au « 3ème Chinon », un établissement voisin du lieu de l’agression ; le patron leur apprend alors que ce n’est jamais que la troisième fois ce mois-ci que des gens agressés et menacés se réfugient chez lui !
La police du 4ème appelé par Thierry et Corentin arrive sur les lieux et ensemble ils tentent de retrouver les agresseurs dans le quartier, mais sans succès.
Les deux garçons décident de porter plainte, également par solidarité envers d’autres gays et lesbiennes qui pourraient être à leur tour agressés, ils entrent en contact avec le Centre LGBT Paris IdF, situé à l’orée du Marais, dans le 3è arrondissement où Thierry passe témoigner samedi ; nous lui conseillons aussi d’appeler la ligne de SOS homophobie afin que cette agression homophobe soit consignée et comptabilisée.
En avril 2009 déjà, trois gays avaient été victimes d’une violente agression physique homophobe alors qu’ils se promenaient à 23h50, dans le 3è arrondissement de Paris. L’agression s’était produite devant la Mairie du 3è arrondissement. Le groupe d’agresseurs était composé de 15 individus, âgés entre approximativement 17 et 21 ans. Après avoir traité les trois hommes de sales pédés, ils les avaient encerclés puis leur avaient porté des coups de poings et de pieds.
Dans les deux cas, les personnes agressées avaient souhaité porter plainte et surtout alerter les autorités et les populations LGBT afin de prévenir de futures agressions. Leur démarche mérite d’être saluée et reconnue à sa juste valeur.
Selon ce dernier témoignage, les agressions homophobes dans le Marais sont toujours d’actualité. Les autorités locales doivent apporter une réponse efficace à ce type de délinquance homophobe. Elles pourront prendre des mesures répressives et préventives, mais la lutte contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie passe avant tout par l’éducation et ce dès le plus jeune âge. Le ministre de l’éducation, lorsqu’il refuse la diffusion du court métrage « Le baiser de la lune » dans les écoles primaires, se rend indirectement complice de ses agressions homophobes commises par de très jeunes hommes !
Pourquoi interdire aux élèves du primaire cet attendrissant outil éducatif qui incite au respect des différences en montrant deux petits poissons, un poisson-chat et un poisson-lune, qui s’aiment tendrement ? L’homophobie n’est-elle pas pénalisée par les lois françaises ? Comment l’éradiquer si ce n’est en éduquant dès le plus jeune âge ? Luc Châtel, Christine Boutin et tous les réactionnaires qui alimentent cette polémique d’un autre âge font le lit d’une homophobie primaire, encouragée par un système éducatif qui fuit ses responsabilités. Ce n’est pas tout de prétendre lutter contre les LGBT phobies encore faut-il s’en donner véritablement les moyens...