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"La 3 D envahit le X !" L'Interview stratégique de Gregory Dorcel

Publié le 02 mars 2010 par Darkplanneur @darkplanneur

 La 3 D est le nouvel opium du peuple. C'est au tour du monde du X de s'essayer au relief, avec une première production Dorcel, "Kamasutra". Gregory Dorcel nous a accordé une interview stratégique, autour des nouvelles technologies et du Porno.


Darkplanneur : "Que va apporter la 3D aux productions Dorcel ? Est-elle un atout par rapport à votre positionnement de « haute couture du X » ?"

Gregory Dorcel : "Cela va apporter beaucoup au spectateur car la promesse de la 3D, en matière de charme, cela fait fantasmer. La 3D permettra également de rapprocher le public et les spectateurs de nos charmantes actrices ou acteurs. Elle va amener encore plus de réalité au contenu, soit encore plus de surprise et d’excitation.

En ce qui concerne Marc Dorcel, il a toujours eu l’habitude d’être en avance et précurseur sur les nouvelles technologies. On se doit d’être précurseur en la matière,  et de mettre la 3D en place, à la fois pour acquérir un savoir-faire sur le plan technique mais aussi pour apporter un maximum de plaisir à notre spectateur.

Par rapport à l’aspect haut de gamme, la 3D en tant que telle  n’est pas haut de gamme. Tout dépent de ce que l’on filme, à nous ensuite de faire en sorte que le film en 3D soit dans l’esprit Dorcel et reste dans ce qui nous semble clé dans l’esprit du spectateur. D’autant plus que connaissant bien le milieu du X, quand la 3D sera banalisée, on retrouvera des logos 3D sur tout et n’importe quoi et ça ce n’est pas notre créneau."

 
D : "La 3D a fait revenir le public dans les salles avec le succès d’Avatar, est ce qu’on peut penser que la 3D dans le X puisse faire revenir le public dans les salles de cinéma ?"

GD : "Non, cela n’est pas possible pour une raison simple : dans le X on bénéficie d’une « sanction fiscale » et on a une fiscalité applicable à la projection des films en salle de cinéma, qui rend impossible toute exploitation. Il ne s’agit même pas de rentabilité, mais cela couterait beaucoup plus cher que cela ne pourrait jamais rapporter.

Donc même si évidemment cela pourrait être un immense succès et répondre à l’attente du public, aujourd’hui dans le cadre légal existant, on ne peut pas le faire."

D : "Que pensez-vous, du buzz autour des films érotiques en 3D comme le retour de Tinto Brass et le futur Tarantino ?"

GD : "Je trouve ça bien à partir du moment où c’est bien fait, et que les producteurs de la planète se cassent la tête pour faire des productions de qualité, et qui fassent plaisir au spectateur. C’est un peu notre rôle à tous. Donc à partir du moment où ce ne sont pas juste des gadgets ou encore un logo 3D posé sur n’importe quoi, c’est  parfait. Après effectivement, il va falloir s’attendre à cette banalisation, la 3D va bientôt  se retrouver  partout , donc il  va falloir essayer de faire le distinguo entre les effets d’annonce et les bons programmes et ca en général les spectateurs savent bien s’y retrouver."

D : "C’est imaginable un érotique 3D Dorcel en salle ?"

GD : "Aujourd’hui, dans le contexte actuel, un érotique en salle de cinéma, c’est déjà selon moi impossible. Les mœurs de la population française se sont libérées et les tabous se sont très largement élevés et à l’encontre de cela, les autorités quelles qu’elles soient, y compris le CNC, sont plutôt rétrogrades. Des films comme Emmanuelle, Les Valseuses ou Le Dernier Tango, aujourd’hui je ne pense pas qu’ils pourraient être diffusés dans les salles de cinéma, à mon avis, ils ne pourraient même pas du tout être exploités. Il y a d’une part la commission du CNC, qui est quand même assez intransigeante en la matière, et d’autre part je ne suis pas sûr que les exploitants en salle prennent ce risque aujourd’hui."

D: "Quelles sont les applications 3D dans l’offre Dorcel ?"

GD : "A partir du moment où la 3D s’applique à l’image vidéo, évidemment notre métier c’est qu’elle soit accessible au plus grand nombre et donc accessible par le plus de médias et de réseaux possibles. Les premiers auxquels on pense immédiatement c’est le DVD, la VOD, après la télévision. Le mobile ca parait encore compliqué pour une question de définition d’image, il faut quand même pour avoir un effet 3D qui puisse être satisfaisant au niveau qualité, une image HD de qualité à la base et pour le mobile ce n’est pas encore le cas."

D: "Vous sortez Kamasutra, une double  originalité à la fois 3D et vraiment un film qui est pensé pour le couple ?"

GD : "C’est pensé pour le couple, oui, c’est pensé pour les hommes et pour les femmes, maintenant ce programme a été produit il y a 3 ans de mémoire sur une version 3D. Nous avons enclenché la production d’une quarantaine d’heures de programme qui elles, sont produites avec les dernières technologies 3D, tout comme les films Avatar et les prochains qui suivront."

D : "Dorcel pense t'il à l’Ipad comme outil de diffusion ?"

GD : "Pour nous c’est un support comme un autre, c’est ce qu’on appelle un "device". Notre métier c’est de produire une image qui soit aussi belle et excitante que possible, évidemment c’est de la rendre encore une fois la plus disponible possible au public, et ensuite on essaie de faire en sorte à ce que ce soit accessible sur tous les réseaux et tous les devices, l’Ipad en fait partie. Jusqu’à présent, Apple, assez bizarrement, un peu à l’encontre de leur image, est on va dire le constructeur le plus puritain de la planète. A ce niveau là c’est de la censure, de mémoire il y a plus de 5000 applications « sexy » qui ont été supprimées, car il n’y avait pas de X autorisé et juste pour vous donner un peu le ton, le Bikini a été interdit. Pour faire des films érotiques en pull à col roulé ca va être un peu compliqué, donc on va peut être encore attendre pour l’Ipad, qu’Apple évolue un petit peu.

D: "Le cabinet des Curiosités Dorcel vient de dépasser 500 000 vues en deux mois de diffusion, quel est votre avis sur l’émission ?"

GD : "Vous savez , nous sommes producteurs et notre métier c’est de se casser la tête en permanence pour apporter le plus de satisfaction possible au spectateur, et très franchement quand on a des personnes qui travaillent également dans l’audiovisuel qui nous donnent l’impression de se casser la tête et de sortir des choses qui sont différentes, novatrices et qui obtiennent de bons résultats, ca nous fait vraiment très plaisir parce qu’on a l’impression de faire la même chose. Ça fait du bien qu’il y ait des programmes qui soient différents et des tons qui soient différents, et qu’il y ait encore des gens qui se prennent la tête pour innover et qui prennent des risques."


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