Je vais commencer à croire que les gens qui maintiennent que l’homosexualité est un choix, en viennent à cette conclusion parce qu’ils sont gais eux-mêmes. Les hétéros n’ont évidemment pas ce concept de "choix".
Le sénateur Républicain Roy Ashburn, qui a toujours voté contre les droits des homosexuels, s'est fait prendre avec un large taux d'alcool dans le pif au volant de sa voiture cette semaine. Comme il sortait d'un bar gai, il est alors devenu d'intérêt public, surtout pour un homme si farouchement opposé aux droits des gais, de s'expliquer.
Ce qu'il a fait dans une station de radio où il a déjà été commentateur (à partir de 4:38 dans ce lien) : "I am gay, those are the words that have been so difficult for me for so long." Cette phrase de 400 livres a été prononcée par un homme qui devait vivre un véritable calvaire à garder un tel secret toute sa vie. Mon premier réflexe a été un total soulagement pour cet homme qui vivait une double vie qui devait tout simplement être étouffante de contrainte. Cet homme vivait dans une abnégation choisie et dans une prison mentale épouvantable. Quand il a dit les mots plus haut, je me suis dit "Enfin cet homme s'est libéré". Mais aussi que les gens férocement anti-gais doivent probablement d'abord et avant tout refuser certains élans intérieurs. Comme ce voisin militaire dans American Beauty (si vous n'avez pas vu le film, ne cliquez pas sur ce lien pour ne pas ruiner votre visionnement un jour).
Ce refoulement doit être tellement intense... Je ne peux même pas m'imaginer. Cet homme est probablement aujourd'hui léger comme un ballon à l'hélium. Quels horribles démons devait-il vaincre tous les jours ! Peut-être avec le même désarroi que celui de milliers de gens qui vivent, dans ce pays très paradoxal, exactement la même chose, c’est à dire concilier l’inconciliable: une église, une doctrine, une bible, une torah, le coran qui toutes démonisent l’homosexualité.
Ce qui doit être extrèmement troublant, ce doit être d'être sa femme ou l'un de ses quatre enfants... Cet homme a poussé le déni jusqu'à faire quatre enfants. Et ceux-ci doivent être déchirés aujourd'hui entre le mépris pour un mensonge qui dure depuis toujours venant d'un homme qu'ils ne croiront plus jamais sur rien si il était capable de mentir sur une telle chose. Mais aussi ils ne peuvent que l'aimer davantage car ce mensonge leur a donné le cadeau de la vie sur terre...
C'est le cas de le dire, cette famille vit une totale confusion des genres. Avouer son homosexualité à sa femme le 8 mars, journée internationale des femmes, c'est avoir le sens du punch en maudit...
Ce cas est aussi la démonstration de ce que tout le monde sait de manière intuitive : un hétérosexuel à l’aise avec sa sexualité ne se sent pas menacé par un homosexuel. Que cela serve de leçon aux conservateurs haineux.
Et à Claude Mailhot et Alain Goldberg.
Peut-être que ceux-ci nous réservent une surprise...