Chère Karine

Publié le 20 août 2010 par Julianomessoa
Tu dois encore te demander si notre rencontre a eu lieu ou pas, si j'étais bien réel et le pourquoi de ce silence depuis. Tu me demandes discrètement des nouvelles et je reconnais là ta délicatesse, comme je constate aussi ma grossièreté d'avoir interrompu brutalement nos échanges. Je suis dans la plus totale incapacité de te donner une réponse précise. Tout se bouscule pas mal là-dedans et j'ai peut-être voulu te préserver de mes états d'âme pas très reluisants comme tu t'en rendras compte par la suite. En effet, pour tenter tout de même une explication, je vais être obligé d'employer un vocabulaire cru que tu n'apprécieras peut-être pas ou qui te choquera mais qui est pourtant le reflet exact de ce que je peux ressentir actuellement. Je t'ai dit que j'avais quitté une femme il y a quelques mois, sans espoir de retour - je sais qu'il serait voué rapidement à l'échec - et cela m'a laissé sans force depuis. Sans plus de force pour bander. Les quelques rencontres faites depuis ont été catastrophiques. Je n'avais jamais connu ça de ma vie. L'impuissance n'était qu'un mot pour moi, elle est devenue réalité, omniprésente, envahissante, moi qui ai toujours placé haut les relations sensuelles dans un couple. Quel rapport avec toi ? Aucun à bien y regarder. Nos échanges n'ont pas été de ce niveau et m'ont plu réellement mais cette question se serait peut-être posée, ou pas du tout, mais je pense l'avoir fui quand même. Voilà, je n'essaie pas de me justifier, juste t'avouer mon état d'esprit actuel, le plus sincèrement possible, et pour être encore plus honnête avec toi je te donne l'adresse d'un blog anonyme que je viens d'ouvrir et qui me sert d'exutoire. Tu es la seule à savoir (j'espère que tu resteras discrète la-dessus) et peut-être qu'à sa lecture tu prendras peur et tu jetteras jusqu'à la moindre trace électronique de mon existence ! Tant pis, je prends le risque, parce que c'est la seule chose qui me tire un sourire de temps en temps, étant le seul à connaître l'étendue du second degré... mais peut-être n'y en a-t-il pas et le trouveras-tu pathétique. Tant pis. Bisou en espérant que tout va bien pour toi. Je t'envoie le lien du blog par mail... l'anonymat étant paraît-il peu préservé par ici.