Patrice Very, nous fait découvrir une femme fatale sortie d'un roman de Nabokov : Linda Hayden.
LINDA HAYDEN, blond baby love…
Depuis quinze ans à raison d’une fois tous les cinq ans, votre hôte rend hommage à la croustillante Linda Hayden…le temps passe, ma surface capillaire grisonne alors que le souvenir des films et de nos starlettes semble éternel. Vision d’un temps, des temps…Autrefois appelée « l’ingénue perverse », aujourd’hui elle pourrait être notre « baby love » en hommage à son premier film éponyme. Petite incursion dans la carrière de Linda Hayden…
Tourné en 1968 par Alastair Reid, elle incarne dans Baby Love une écolière lolita – jupette et longue chevelure blonde au vent – dont la mère vient de se suicider. Dans sa « nouvelle » famille cette « garce » aguiche le père, la mère et le fils. Cocktail explosif aux relents dramaturgiques saupoudrés d’un soupçon de saphisme. Linda retrouvera Reid quatre ans plus tard pour le tout aussi inquiétant Quelque chose à cacher (Something to Hide).
Entre temps celle qui pourrait être entre la « nymphette et l’allumeuse experte », pour reprendre la définition de Gérard Biard, se fait les dents au cours d’une échappée Hammer dans Une messe pour Dracula (Taste the Blood of Dracula, Peter Sasdy, 1970) où elle côtoie le prince des ténèbres aka Christopher Lee. Après cette bouffée de sang gorgée d’innocence, elle joue à 18 ans dans La nuit des maléfices (Blood on Satan’s Claw, 1971) dont l’action se passe dans un 17è siècle alors en proie à la sorcellerie et donc aux croyances démoniaques. Possédée provocatrice et peu avare de ses charmes lorsqu’elle se dévêt dans l’église pour tenter le curé du village : « Ce que vous voyez vous plait-il ? Voulez-vous venir partager nos jeux…. ?».
Pour être aux côtés d’Elisabeth Taylor elle accepte d’être créditée comme la « girl in a car » dans Terreur dans la nuit (Night Watch, 1973), puis rejoint Val Guest pour Confessions d’un laveur de carreaux (Confessions of a Window Cleaner, 1974), premier film d’un filon à succès sexy british - on la reverra dans Confessions from a Holiday Camp (977). Coquette et coquine dans des aventures loufoques.
Elle est engagée dans une production Amicus (firme spécialisée dans les films à sketches à tendance horrifique) Madhouse (1974) aux côtés de Vincent Price et de Peter Cushing…La même année elle est dans la comédie fantastique Les temps sont durs pour Dracula (Vampira) de Clive Donner….quand Dracula décide de redonner vie à sa compagne tout devient possible. Mordu, Helga (Linda) devient vampire…ahahaha.
Son rôle le plus marquant est sans doute dans le culte Exposé de James Kenelm Clarke (1975). Joli casting avec Udo Kier, et la sex-symbol Fiona Richmond. Linda avec son joli chemisier tendancieux (donc plutôt entre ouvert) joue le rôle d’une dactylo qui pratique l’onanisme dans ces moments de solitude. Rien ne laisse supposer du cauchemar à venir. Sexe, sang et folie font bien bon ménage. Elle jouera à nouveau dans Let’s Get Laid (1978) du même Clarke…et avec Fiona !
Une petite pause s’imposait et se fut dans, tenez-vous bien, Queen Kong (en pleine époque du King Kong de Dino De Laurentiis). Tout est bien entendu aberrant, mais pour la voir en nonne et l’entendre fredonner quelques ritournelles dans un avion qui pique du nez vous n’aurez pas le choix ! Extrait choisi : « I like flying big plane, little plane…. ». Vous étiez prévenu !
Nous le disions, le temps passe, et comme beaucoup sa carrière s’essoufle…petit rôle dans Ces garçons qui venaient du Brésil (The Boys from Brazil, 1978), elle « s’enchaine » dans des séries Tv ; remarquons l’épisode Black Carrion de la série Hammer House of Mystery and Suspens…
Mariée à un producteur elle aurait aujourd’hui deux enfants…la suite est une autre histoire….
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