Les sportifs sont-ils homophobes?

Spécialisé en psychologie du sport, le Cabinet MB (Anthony Mette et Grégoire Besnard) a proposé d’étudier l’homophobie dans le sport à l’aide du concept d’attitude. Une attitude se définit comme un état d’esprit, ce qui détermine un individu à formuler une opinion, à agir d’une certaine façon à l’égard d'un objet social, cet objet social pouvant être l’argent, la politique ou ce qui nous intéresse ici, l’homosexualité. L’objectif de l’étude, menée par le Cabinet MB, était ainsi de vérifier l’idée d’un environnement sportif globalement hostile aux homosexuels en comparant les attitudes des sportifs envers les gays et les lesbiennes à un groupe de non-sportifs.

Trois cent vingt-deux personnes dont 162 femmes (50.3%) et 160 hommes (49.7%) ont accepté de répondre au questionnaire mis en ligne sur le site www.cabinet-mb.fr. La moyenne d’âge était de 26.84 ans ± 4.45. Deux cent quarante-deux se définissaient comme « sportif » et 80 comme « non-sportif ». Ce questionnaire était également en ligne sur le site de very friendly.

Les résultats principaux de cette étude montrent que les sportifs présentent bien des attitudes plus négatives envers l’homosexualité que les non-sportifs, notamment envers l’homosexualité masculine. Les gays sont la population la plus discriminée dans notre étude, les lesbiennes étant relativement bien acceptées par les sportifs, hommes et femmes. Enfin, nous n’avons observé aucun effet du type de sport, les sportifs évoluant en collectif ne sont pas apparus plus homophobes que les sportifs évoluant en individuel.

L’ensemble de ces résultats corrobore les précédentes études nord-américaines effectuées auprès de populations générales, d’étudiants en sport et de sportifs tout venants (Roper & Halloran, 2007 ; Southall et al., 2009). Cependant, nous regrettons que la distribution de notre population ne nous ait permis d’effectuer des analyses statistiques comparatives plus précises entre les différents sports. C’est pourquoi, en partenariat avec la DRJSCS Aquitaine, le Cabinet MB met en place une seconde étude, qui aura pour objectif d’étudier un éventuel effet du sport, du type de sport et du niveau de pratique. La juxtaposition de ces deux études devrait permettre d’élaborer un état des lieux significatif des attitudes homophobes dans le sport français.

Anthony Mette