Yagg fait tout et le fait plutôt bien. Mais ça ne suffit pas à durer. D'autres s'y sont cassés les dents avant. L'audience LGBT francophone n'est pas extensible (à part aux friendly... d'où Veryfriendly !) et les annonceurs encore frileux à s'aventurer chez des sites gays. Yagg est donc "en danger". C'est le cri d'alerte poussé le week-end dernier par la rédaction
Au moment où elle s’apprête à clore son deuxième exercice comptable, l’entreprise LGNET fait face à des problèmes immédiats de trésorerie qui hypothèquent sérieusement son avenir.
Sa disparition serait un drame, car yagg commençait à s'inscrire dans le paysage médiatique français, comme une voix libre et passionnée, avec ses défauts et ses qualités certes (comme tout à chacun) mais indispesable sur bien des sujets, innovants parfois, drôle souvent....
Discussion avec son fondateur Christophe Martet :
Veryfriendly : Pouvez vous rappeler ce qu'est Yagg avant tout et son ambition?
Christophe Martet : Yagg est à ma connaissance le seul média global pure player totalement LGBT en France. On y trouve à la fois des infos, un réseau social communautaire avec plus de 6000 membres ainsi qu'une plateforme de blogs, avec plus de 400 blogueuses et blogueurs actifs.
Vous avez annoncé il y a quelques jours de graves difficultés financières pour la société éditrice de Yagg ? C'est à dire ?
Pour nous développer et lancer de nouveaux services et contenus, nous investissons beaucoup et le retour sur investissement est parfois plus long que prévu. Nos revenus pâtissent en particulier de la baisse des revenus publicitaires. Dans ces temps de crise, une chose est sûre: une PME qui travaille sur internet, qui plus est identifiée comme homo, n'a pas beaucoup de chances de trouver un banquier compréhensif !
Le site est-il vraiment en danger ? Dans combien de temps ?
La situation reste tendue, même si les informations de ces dernières 48 heures auxquelles s'ajoute le grand élan de solidarité des ami-e-s et supporters de Yagg ont permis de redresser la tête et de voir l'avenir un peu plus sereinement.
Quelles sont les autres options ? Rejoindre un groupe ? Vendre ?
Nous ne sommes pas à vendre pour l'instant. Et Yagg, qui n'a pas encore deux ans, est encore un peu jeune pour intéresser un groupe de presse. Nous devons encore faire nos preuves. Et puis, nous aimons notre indépendance.
Les levées de fonds et projets de prévention ne suffisent pas à subvenir à vos besoins ?
Je vous rassure, nous ne jetons pas l'argent par les fenêtres. Mais publier près de 4000 articles et 350 vidéos originales, proposer un réseau social performant, offrir la possibilité aux internautes de créer leur propre blog, tout cela a un coût. Connaître des difficultés de trésorerie est malheureusement assez fréquent dans le milieu de l'entreprise, surtout en temps de crise.
>> LIRE LA SUITE EN PAGE 2