Veuve noire, Linda Fiorentino a hanté de sa beauté glaciale, les meilleurs films noirs des fins 80's- 90's ( After Hours, Last Seduction, Jade), Patrice Verry nous fait redecouvrir cette Pre Cougar.
En quelques mots, quelques films, quelques oublis et quelques tentations…
Tout commença en mars 1958. Le 9. Les années passent….les tentations se font pressantes. Les rôles s’offrent à elle…Brune incendiaire, devenue l’archétype de la femme fatale depuis son rôle dans The Last Seduction (John Dahl, 1994), cette veuve noire traine une réputation de « hard boiled ». On peut lire, ici et là, mais surtout là, que Linda est parfois versatile, instable,…peu loquace….dans les bonus du DVD de Dogma (1999), le réalisateur Kevin Smith se souvient que Linda ne lui adressait parfois plus la parole pendant plusieurs jours ! Il avoue avoir des regrets de ne pas avoir plutôt choisi Janeane Garofalo ! Un autre aspect de son franc parlé ?....Après son divorce, elle clame : « Le mariage c’est juste un type de contrat, pour ma part j’en ai déjà assez ». Femme de caractère, elle déstabilise ses partenaires…regard déjà malicieux dans Gotcha ! (1985)…cigarette à la main, prémisses d’ultime séduction aux cheveux courts.
Chambre n°7 corps à corps soyeux, position dominatrice. Kiki, artiste aux mains habiles dans l’After Hours de Scorsese (1988) - minute 19 et une poignée de secondes, le regard de Griffin Dunne face à Linda au pied de la porte laissant glisser son soutien-gorge. Petits seins, doux seins, par tous les saints Griffin what the fuck’re u doin’ ? 1988.
Milieu artistique des années 20, les années « folles », The Moderns (Alan Rudolph), on y croise même Charlélie Couture, les cheveux de Linda ont poussé, son visage murit, son regard gagne en intensité. Linda prend son bain, fait l’amour dans la mousse. Mouillée, torride. Saut dans le temps, le succès de Basic Instinct entraine une vague de thriller aux allures « érotiques »….
Linda abuse du sexe, et manipule avec grâce dans le thriller charnel du réalisateur de L’exorciste, Wiliam Friedkin : Jade (1995). Après une nouvelle collaboration avec son réalisateur fétiche John Dahl pour Mémoires suspectes (Unforgettable, 1996), elle connaît le succès dans le blockbuster de Barry Sonnelfeld Men In Black (1997)… et joue une infirmière aguicheuse avec Paul Newman dans En toute complicité (Where the money is, 2000).
Les années 2000 seront bien plus sages, peu de rôles…trois, quatre….Linda s’efface, sa réputation se ternit,…aujourd’hui à 52 ans ne risque t-elle pas (malheureusement) de subir les sentences d’Hollywood où la jeunesse dorée laisse si peu de place aux femmes mûres…pourtant souvent si désirables….si expressives... Express yourself...