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Bye Bye Bob….

Publié le 29 octobre 2010 par Lucrece

 C'est l'histoire de trois petits cochons : Hugh, Larry et Bob; pour les uns trois visionnaires qui ont fait souffler, sur une amérique dégoulinant de puritanisme un vent de liberté sexuelle, ou alors, pour les autres, trois pervers coupables de basses oeuvres pornographiques, qui ont détérioré l'image de la femme.

Hugh Hefner, tout d'abord, se veut esthète avant tout : il fera de son Playboy une vitrine du nu érotique, à l'image de notre Lido qui offre le strass et les paillettes, en étoffant le produit d'un fond culturel d'une rare qualité…le bunny pourra se vanter d'avoir ouvert ses colonnes aux plus grands ( Walk on the blue Line). Le magnat multimédia de la presse de charme saura occuper le devant de la scène comme l'explique la biographie proposée par la firme elle-même, donnant de sa personne pour honorer sa réputation quitte à risquer d'y perdre la vie….à cause de boules de geisha  .

Larry Flynt, ensuite, l'illustration du rêve américain, qui fut mis en images par Milos Forman, même si l'on se doit de formuler quelques réserves relatives à la moralité de son business. Sa vie  est un roman où le sordide côtoie la tragédie sur fond de religion. Une enfance difficile, un détour par la navy, et l'expérience acquise dans l'achat de quelques bars, sont les étapes qui précèdent l'ouverture du premier Hustler Club et la naissance d'un magazine, qui va se heurter à maintes reprises à la censure. Paraplégique à la suite d'un attentat, l'homme ne baisse pas les bras et reste toujours à l'affût de bons coups. Celui qui avait réalisé un énorme scoop en publiant les photos de Jackie Kennedy Onassis, fit parler de lui en tournant un porno mettant en scène un sosie de la gouverneure de l'Alaska Sarah Palin.  

Bob Guccione, enfin, baigne dans un catholicisme sicilien dès son enfance, ce qui, un temps le poussera à songer à devenir prêtre, mais il renoncera pour un autre sacerdoce : le sexe. Fondateur de Penthouse, il lancera son mensuel, en imposant la nudité intégrale et en initiant quelques scoops, tel que les clichés de la première Miss América “noire” Vanessa Lynn Williams. C'est également lui qui publiera la sex-tape de la nuit de noces de la patineuse Tonya Harding. 

Producteur du Caligula de Tinto Brass, il y ajoute des scènes explicites qu'il tournera lui-même assisté de Giancarlo Lui. Le film est à tort présenté sur la toile comme un cuisant échec : on ne peut évoquer une telle saga en trois lignes dans un article. Une petite recherche sur le net permettrait de s'en convaincre.  

L'empire Penthouse, il est vrai, fut fragilisé par des erreurs de stratégie et des investissements aventureux, que Guccione dut éponger en vendant ses biens. 

C'est le cancer qui finalement aura eu le dernier mot le 20 octobre 2010, le patron de presse aurait eu 80 ans en décembre prochain. Ce petit cochon ne verra plus le loup….  


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