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Bondage et discipline, domination et soumission et sado-masochisme

Publié le 24 décembre 2010 par Zebiz Net

Les termes sadomasochisme, domination/soumission sexuelle et BDSM (pour « Bondage et Discipline, Domination et Soumission et Sado-Masochisme ») représentent un ensemble de pratiques utilisant la douleur et l’humiliation dans un but érogène, permettant à ceux qui y sont sensibles de vivre plus intensément leur sexualité. Ces relations sont contractuelles et n’ont donc rien à voir avec le sadisme qui n’est jamais consensuel. « Jamais un vrai sadique ne supportera une victime masochiste »[1]. « Ils veulent être certains que leurs crimes coûtent des pleurs, ils renverraient une fille qui se rendrait à eux volontairement » précise une des victimes des moines dans Justine ou les Malheurs de la vertu[2],[3].

Sémiologie et polémiques

Diverses polémiques émergèrent tendant à marginaliser le sadomasochisme par rapport au bondage et à la discipline (par exemple la fessée). Il semble que les termes originaux de sadisme et surtout masochisme aient été stigmatisés. La communauté sadomasochiste de San Francisco créa vers les années 1990 les termes top and bottom ou encore sub. Finalement le sigle BDSM fut adopté pour une seule et unique sexualité plurielle fusionnant ainsi bondage, discipline, D&S (domination et soumission), et SM (pour sado-masochisme), conciliant ainsi ces différentes pratiques en une seule[4].

Sadomasochisme[modifier]

Bondage et discipline, domination et soumission et sado-masochisme Bondage et discipline, domination et soumission et sado-masochisme

Tomba della Fustigazione (Tombe de la flagellation), VIe siècle av. JC.

Article détaillé : Masochisme.

Gilles Deleuze démontre que l’association par Freud des deux termes, sadique et masochiste, provoque un « un monstre sémiologique » dans le sens où le sadique, celui qui fait souffrir dans l’œuvre de Sade, n’est pas une personne qui pourrait faire partie de l’univers mental du masochiste chez Sacher-Masoch. En effet, le sadique (chez Sade) se complaît dans la souffrance de l’autre à condition qu’elle ne soit pas consensuelle. « Et en jouit d’autant plus que la victime n’est pas consentante »[5], alors que le masochiste (de Sacher-Masoch) aime à régler, dans des contrats, les modalités diverses de sa « soumission ». – Donc l’expression « sadomasochisme » lie le masochisme au sadisme, que Gilles Deleuze nie dans sa présentation de Sacher Masoch. – Il écrit : « Sado-masochisme est un de ces noms mal fabriqués, monstre sémiologique »[6], – et il considère que le sadisme et le masochisme ne sont ni d’absolus contraires, ni d’une absolue complémentarité. Sade, démontrant un univers criminel, donc non contractuel tandis que Sacher Masoch, lui, est dans le contrat. – La douleur psychologique (humiliations) ou physique peut devenir souffrance. Mais la douleur devient plaisir lorsque la charge d’endorphine couvre le choc de la douleur. Ceux qui le découvrent seront toujours en quête, car dans ce cas le désir est exacerbé. Selon Gilles Deleuze « Tout est permis à condition que ça ne mène pas à l’orgasme. Pourquoi ils ne veulent pas de l’orgasme ? Pas parce que c’est fautif. Parce que ce serait l’interruption du désir, et qu’ils parient en droit – j’insiste sur « en droit » – la continuation du désir à l’infini »[7]. Sacher-Masoch, écrivain autrichien propose des contrats dans le but d’être humilié, et, ou de subir des sévices plus durs. Il met en scène son programme masochiste dans son roman La Vénus à la fourrure (masochisme de Leopold von Sacher-Masoch). Par la suite il ne cessera de manipuler ses compagnes et plus précisément Wanda son épouse pour qu’elles incarnent le rôle de la Vénus à la fourrure. Gilles Deleuze[1].

Le contrat

« Le second caractère du masochisme, encore plus opposé au sadisme, est le goût du contrat, l’extraordinaire appétit contractuel. Le masochisme doit être défini par ses caractères formels, non pas par un contenu soi-disant dolorigène. Or, de tous les caractères formels il n’y en a pas de plus important que le contrat. Pas de masochisme dans contrat avec la femme. Mais l’essentiel, justement, c’est que le contrat se trouve projeté dans la relation de l’homme avec une femme dominante. » [8]

Pour que la relation soit librement consentie, elle doit dépendre d’un contrat. Certains couples évoquent des pseudo-obligations, et trouvent plus excitant d’écrire le contrat et de le signer. Néanmoins le contrat est plus souvent verbal. Il peut-être explicite ou implicite. Le dominé peut exprimer des suggestions. Il peut formuler par sous-entendus pour faire comprendre indirectement à son maître ou sa maîtresse ce qu’il ou elle a envie de vivre dans la relation. Et, ce qu’il ou elle rejette absolument. Ils sont suivant l’expression chère à Sacher-Masoch des « suprasensuels »[9] Les contrats proposés par Sacher Masoch furent à plusieurs reprises écrits et signés.

Comment se présente le contrat aujourd’hui ?

Les couples se connaissent bien. Et, ils ont formulé, le plus souvent, des contrats verbaux ou signés tels qu’indiqué ci-dessus. Les hommes en quête proposent quelquefois des listes de pratiques qu’ils cochent selon leur programme. Il leur arrive d’envoyer des mailings à toutes les dominatrices ayant un site, un blog ou un simple courriel. Ils proposent aux dominatrices de cocher, à leur tour, la liste de leurs pratiques. Et, ils choisissent la dominatrice suivant ses propositions. C’est une forme d’accord réciproque. Et, donc, c’est un contrat.

Certains se présentent chez les dominatrices avec une soi-disant lettre de motivation qui n’est autre qu’un programme (le leur). Dès lors il s’agit d’une proposition de contrat. En général il est accepté par la dominatrice. Quelqu’unes, pour la forme, lanceront une phrase : « Tu ne crois quand même pas que tu vas dicter ton état d’esclave. » Mais, évidemment, elles tiendront compte de la lettre.

Quelques dominatrices ou quelques dominateurs ont sur leur site une liste de questions/réponses. Où, ils ou elles énoncent clairement qu’ils ou elles sont à l’écoute de celui ou celle qui viendra à eux. C’est une forme de proposition de contrat.

D’autres sont dans le malentendu, ils, elles disent refuser les programmes, et imposer ce qu’ils ou elles veulent. Elles , ils ne peuvent pas prétendre être dans le consensuel.

Les femmes soumises le sont en général en couple. Quelques rares masochistes pures et dures ont des attitudes dominantes dans la recherche du maître. Et elles ressemblent fort, dans leur démarche, à celle des hommes masochistes.

Le contrat d’après les psychanalystes et les philosophes :

« Nous demandions : pourquoi le masochisme projette-t-il le contrat dans sa relation avec une femme dominante ? C’est que, plus profondément, l’application de la loi paternelle est ainsi remise entre les mains de la Femme ou de la Mère. De ce transfert, le masochiste attend ceci : que la loi lui donne précisément le plaisir qu’elle était censée lui interdire. Car ce plaisir que la loi paternelle défend, il le goûtera par la loi, dès que la loi dans toute sa rigueur lui sera appliquée par la femme. Derrière les premières apparences on découvre un caractère réel du masochiste : en fait, son extrême soumission signifie qu’il tourne en dérision le père et la loi paternelle. Reik écrivit un des meilleurs livres sur le masochisme ; c’est que, pour en déterminer l’essence, il partait des caractères formels. Il en distinguait quatre : l’importance primordiale de la fantaisie comme préliminaire indispensable à l’exercice masochiste ; le facteur suspensif où le plaisir final est au maximum repoussé, remplacé par une attente qui contrôle et dissout l’anxiété ; le trait démonstratif, exhibition renversée proprement masochiste ; le facteur de provocation où le masochiste « force une autre personne à le forcer ». Il est étrange que Reik n’ait pas tenu compte du contrat. Mais l’étude des facteurs précédents l’amenait déjà à conclure que le masochiste n’avait nullement une personnalité faible et soumise, rêvant l’anéantissement de soi-même : le défi, la vengeance, le sarcasme, le sabotage et la dérision lui semblaient autant de traits constitutionnels du masochisme. »[10]

Le contrat entre Sacher Masoch et Wanda [11]

Le contrat entre Mme Fanny de Pistor et Léopold de Sacher Masoch[12]

Soumission et domination

Selon les écrits populaires et sur les divers supports de communication, il existerait à travers les relations sadomasochistes des relations dites hard ou soft. Les relations hard seraient des relations masochistes de douleur physique. Et les relations soft évoqueraient les relations de douleur psychologiques : l’humiliation, les relations de service sans douleur corporelle. Et ces relations soft ne seraient pas, selon ces écrits, d’ordre masochiste. Cette interprétation dure depuis que le BDSM est sorti de l’obscurantisme. On ne la retrouve pas dans les écrits universitaires déjà cités dans les articles dominatrice et masochisme.

Theodor Reik écrit : « le masochisme est une tendance instinctive commune en tant que possibilité et réalisation à tous les êtres humains, et ne devient pathologique qu’en dépassant certaines limites et en adoptant une nature qui exclut presque toutes les autres directions de l’instinct. » [13]. Jean Ristat écrit : « Le sadisme est universel et le masochisme est clandestin ».[14] Signifiant ainsi qu’il y aurait beaucoup moins de gêne à exhiber la douleur sociale. Alors que réclamer une douleur festive sous l’appellation masochiste a une connotation honteuse et de ce fait à cacher. Jean Paulhan était donc un visionnaire lorsqu’il a écrit : « (…) de ce bon romancier autrichien qui vint au monde cent ans après Sade, dont les héroïnes cruelles étaient vêtues d’une cravache, et parfois de manteau de vison. Je sais bien que tous les goûts sont dans la nature, et toutes les manies. Celle-ci n’est pas dangereuse ni plus déplaisante qu’une autre. Elle ne l’est pas moins non plus. Mais pour être mystérieuse, elle l’est ! Exactement, elle est la seule manie que l’on ne puisse châtier sans lui venir en aide, ni punir sans la récompenser. Parfaitement incompréhensible : absurde. Reste que de cette absurdité le critique peut se faire (comme on dit) une raison ». J. Paulhan[15].

Et malgré ces sources, pour certains écrits « blogestes » ou « forumesques », le terme masochiste reste couvert d’opprobre et reste caché. Ils emploieront le mot soumis ou soumises pour parler du ou de la subordonné(e).

Il semble assez incompréhensible que l’on parle de soumission sans y ajouter le mot«  volontaire » si l’on se prétend dans le librement consenti. Quant à la domination, lorsque l’on se réfère à la domination masculine, patriarcale, ou criminelle, il serait utile de préciser dans quel champ, nous nous trouvons. Car un sadique criminel exerce aussi la domination dans le cas de Natascha Kampusch par exemple. L’homme qui la retenait captive la faisait déambuler à moitié nue dans la maison de Strasshof pour lui retirer tout espoir de fuite. Il lui répétait sans cesse, « je suis ton roi, tu es mon esclave ».[16] À propos d’humiliation, voilà ce qu’en pense Gilles Deleuze : « On remarque que le masochiste est comme tout le monde, qu’il trouve son plaisir là où les autres le trouvent, mais simplement qu’une douleur préalable, ou une punition, une humiliation servent chez lui de conditions indispensables à l’obtention du plaisir. » Donc, Deleuze inclut bien l’humiliation dans la relation masochiste.

Bien que la fusion ait été décidée entre ces sexualités : Bondage, discipline, soumission volontaire, domination sexuelle, sadomasochisme. À nouveau, et sans doute pour les raisons évoquées ci-dessus, des communautés prétendent appartenir à un nouveau type de relations qu’ils nomment D/s.

Du mot soumission origine

La soumission sociale n’est pas une relation douce. Lorsque l’on remonte l’histoire de notre civilisation la soumission dans divers domaines se rapproche du crime, de l’autorité sociale particulièrement sévère accompagnée de violence physiques. On rencontre la soumission à la question inquisition, la prostituée soumise, (soumise au proxénète). Le peuple était soumis au roi et mourrait de faim etc. Alors que le, la masochiste sont libres. Et qu’il ou elle éduque le bourreau, ou la bourelle. Il ou l’éduque pour une mise en scène que lui ou elle seul(e) décide. Daniel Leuwers a préfacé une Vénus à la Fourrure en livre de poche : « Le masochiste cherche à conditionner l’attitude de la femme en vue de la faire participer à un jeu dont il entend assumer seul la direction. Il s’agit de donner à la femme l’illusion du pouvoir alors qu’elle est sous le joug insidieux de l’homme qui la force à le battre »[17]. » Celui qui se ferait battre ou humilier sans accord explicite ponctué par le contrat, serait la victime du sadisme. Les psychanalystes, Sacha Nacht confirme la maîtrise du masochiste. A moins de parler de « soumission volontaire », on peut très vite faire l’amalgame entre la soumission sociale et la soumission ludique. Alors, que le mot masochiste est, lui, beaucoup plus clair. La douleur, nous dit Sacha Nacht, « dans la plupart des cas, elle vient compléter et achever une mise en scène plus ou moins compliquée, imaginée, puis exigée par le masochiste »[18].

Aujourd’hui on trouve quelques romans de gare qui enseignent des méthodes destinées aux femmes, pour l’éducation de leur mari. Mais ces thèses ne se retrouvent pas chez des auteurs reconnus et sérieux. Ces textes sont souvent écrits par des personnages inconnus de tout public. Qui, à l’image d’un gourou, tentent de former des disciples. Leopold von Sacher-Masoch, lui, écrivait son programme et harcelait ses compagnes pour qu’elles incarnent la Vénus à la fourrure.[7]. Mais il avait l’honnêteté de dire « Si une telle femme était dans ma vie, elle ne serait pas dans mes livres ». Masochisme de Leopold von Sacher-Masoch

Les professionnels

En dehors des professionnels, on note divers pratiquants.

  • Les couples : ils sont très rarement professionnels et exercent seuls ou établissent des relations avec d’autres couples et se rencontrent dans des soirées organisées ;
  • Les hommes seuls, en recherche d’un ou plusieurs partenaires ;
  • Le sadomasochisme est énormément pratiqué dans le milieu gay, avec quelques professionnels gay ;
  • Dominatrices amatrices ;
Article détaillé : Dominatrice.

Elles sont fréquentées par des hommes qui ne veulent pas partager leurs fantaisies avec leur femme ou leur petite amie. Ils prétendent que leur compagne ne supporterait pas de rentrer dans leur fantasme et les quitterait sûrement. Ou, pour la paix de leur famille, ils craignent de ternir l’image du Père. Ils vont voir une professionnelle aussi parce que c’est plus pratique que d’attendre sur un chat qu’une non professionnelle les convoque. Ils veulent en finir avec la pulsion et retourner à la vie civile. Où, généralement, le maître c’est eux.

Elles se divisent elles-mêmes en différentes catégories :

  • Celle qui renonce à son propre masochisme en devenant « masochisante »[1]. Elle n’est pas sadique et l’erreur serait de croire qu’elle l’est[19]. Cette dominatrice joint l’utile à l’agréable. Souvent d’excellentes techniciennes, lorsqu’elles sont appliquées. Lorsqu’elles ont assimilé leur rôle et sont attentives au moindre signe du sujet pour comprendre ce qu’elles doivent ordonner.
  • D’autres ne s’intéressent qu’à l’argent qu’elles vont gagner et dépenser.

Il existe également de par le monde des « Maisons de domination » : autorisées en Allemagne, aux Pays-Bas, aux États-Unis, etc., elles sont interdites en France et sont passibles de condamnations pour proxénétisme. Certains donjons internationaux sont organisés par des dominatrices expérimentées qui savent choisir leur personnel. D’autres ne sont que de vulgaires maisons de passe appartenant à la mafia. Avec des dominatrices plus ou moins bien formées, dont certaines ne sont ni bien psychologues, ni bien attentionnées.

Le film de fiction Maîtresse, avec Gérard Depardieu et Bulle Ogier, met en scène une dominatrice professionnelle.

Pratiques et jeux de rôles

Certaines pratiques sont bisexes, d’autres concernent uniquement l’homme ou la femme, liste non exhaustive :

Bisexe
Article détaillé : Bondage.

Le bondage est une pratique qui consiste à rendre un corps captif[20] par tout accessoire de contrainte et quel qu’en soit le procédé. Un des chercheurs du CNRS donne sur le Dictionnaire du CNRS dix sept mots pour la représentation sémantique du mot bondage et propose de choisir le synonyme qui convient. Sont inclus dans cette représentation les mots : esclavage, servage, emprisonnement, captivité, chaînes, servitude, dépendance etc.[21] Howard Becker et son traducteur J.P.Briand ont choisi, eux, captivité. Les principaux accessoires sont : (menottes, cordes, collier, bâillon, chaînes) cagoules contraignantes vaccum bed, inflatable en latex sac à deux parois, on gonlle entre les parois pour rendre le sujet immobile. , sleeping bag (généralement en cuir) ; monogant palan de suspension. On retrouve chez plusieurs philosophes ou psychanalystes, dont Otto Rank, l’idée que la vie intra-utérine serait une situation voluptueuse, sorte de Paradis perdu et que l’être humain chercherait un retour inconscient à la vie intra-utérine[22]. Rank ajoute : « c’est ainsi qu’en se faisant ligoter, le masochiste essaie de rétablir, en partie tout au moins, la situation voluptueuse de l’immobilité intra-utérine. » Toujours d’après ce même auteur, le bondage constitue un élément typique du masochisme.

  • Suspensions : par les pieds, sur une croix qui tourne, dans un harnais, dans une cage en cuir.
  • Fantasme de Kidnapping à mettre en scène.
  • Camisoles : Bondage encore, idem enfermement avec des camisoles psychiatriques.
  • Privation sensorielle : asphyxie érotique, contrôle de la respiration à l’aide de masques : la maîtresse ou le maître va ralentir la respiration de son sujet tout en surveillant son partenaire. Ceux qui essaient de pratiquer seuls prennent de gros risques. C’est l’accident survenue à David Carradine « Une version corroborée vendredi par les premières conclusions de l’enquête demandée par l’ambassade américaine: « Une corde était attachée autour de son cou et une autre à son organe sexuel, et les deux étaient reliées ensemble à la penderie » dans la chambre, a déclaré à la presse le général Worapong Siewpreecha de la police métropolitaine de Bangkok. « Dans ces circonstances, nous ne pouvons pas être sûrs qu’il a commis un suicide, mais il a pu mourir de masturbation », a-t-il affirmé. L’agent de l’acteur a confirmé vendredi ces nouveaux éléments, qui mettent fin à la rumeur selon laquelle il se serait suicidé.»[23]
  • Cuir bondage : idem bondage avec des sacs de cuir appelés encore sleepingbags (sacs de couchage) par les anglais.
  • Momification
  • Corset : port de corset, minerve, vêtements contraignants.
  • Discipline : fessées, châtiments corporels – fouet – cravache, canne anglaise, mise en scène ou non du châtiment. Jean-Jacques Rousseau ne s’était pas remis d’une fessée reçue de la mains de son institutrice Melle Lambercier. Il évoque ce souvenir ému : « Qui croirait que ce châtiment d’enfant, reçu à huit ans par la main d’une fille de trente, a décidé de mes goûts, de mes désirs, de mes passions, de moi pour le reste de ma vie, et cela précisément dans le sens contraire à ce qui devait s’ensuivre naturellement ? »[24]
  • Heavy rubber : total enclosure Thanatos règne dans ces jeux, particulièrement avec le latex. Et c’est pour mieux le combattre que l’esclave latex ou le fétichiste latex s’enferme. « Car c’est en maîtrisant ce qui normalement nous détruit que nous pouvons vaincre la mort et atteindre l’éternité[25].
  • Enfermement : Bondage encore, enfermé, l’impression d’angoisse d’être seul, qu’il sera abandonné, la tension monte, le désir aussi.
  • Cannibalisme retourné : « L’ours est l’animal d’Artémis, l’ourse à la fourrure est la Mère, la fourrure est le trophée maternel. Aussi bien, dans ce recueillement, la loi de la Nature devient-elle terrible : la fourrure est la fourrure de la mère despote et dévorante instaurant l’ordre gynécocratique. Masoch rêve que la femme aimée se transforme en ours, l’étouffe et le déchire. » Gilles Deleuze[26].
  • Humiliations : toutes les insultes faites aux femmes dans la vie sociale ; le dominé peut être excité à les entendre lorsqu’il est femme l’espace d’une séance. Ainsi que toute autre mise en scène de l’humiliation par les tenues vestimentaires et les positions. Il en est de même pour la femme qui sera excitée par ces insultes érotisées et l’obligation de tenues de port de vêtements et d’être éventuellement exhibé nu (homme ou femme). Il est évident que ce type d’humiliation leur serait insuportable dans la vie ordinaire, mais dans le cadre d’une rapport sexuel, l’humiliation prend toute sa dimension érotique.
  • Jeux d’enfants : à propos des jeux d’enfants pour adultes, Anne Larue évoque la différence entre le masochisme social et le masochisme festif : « être ludique, ce n’est justement pas être un enfant geignard ou dépendant ; c’est être un enfant adulte capable de jouer à l’enfant, et d’apprécier la distance que vaut le jeu. (…) Les grands enfants heureux qui sans l’ombre d’une « pulsion de destruction » véritable jouent au masochisme justement parce qu’ils sont heureux et qu’ils ne sont plus des enfants[27]. » Du besoin de régression vers la toute petite enfance W.Reich dit que le masochiste a un intense besoin d’être aimé. A cela Theodor Reik réplique « Le bébé est sûr d’être aimé. Il a une confiance naturelle dans l’amour du père et de la mère et du monde entier. »[28] ».

Reik cite aussi le lied de Brahms « Ah si je connaissais encore le chemin du retour, le chemin bien aimé à la chère période de l’enfance… »

  • Jeux de service : valet – femme de ménage – bonniche très ordinaire – soubrette chic et prude – soubrette putain – etc. (hommes et femmes) à ces jeux de service s’allient quelquefois le fétichisme des blouses de nylon. Elle ne sont plus fabriquées actuellement, mais certains adeptes les conservent pieusement. Elles étaient le plus souvent fabriquées dans des couleurs bleu et rose néon[29].
  • Chantage [30] : Le sujet est obligé de prendre du plaisir, il n’est plus responsable de la faute car la dominatrice le fait chanter : « tout le monde va savoir ». Dans le cas dominée/maître le même scénario peut-être adapté.
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Ponygirl

  • PonyboyPonygirl : le ou la dominée, arnaché(e) comme un cheval de course, va tirer un sulky.
  • Viol théâtralisé
  • Jeux de bougie : par prudence, la bougie doit couler d’assez haut afin de ne pas provoquer des brûlures sévères.
  • Tortures de seins
  • Electro stimulation : pénétration par un plug branché sur pile, colliers pour encercler les testicules (pour les hommes), le sexe. Ces colliers sont munis d’électrodes. Les distributeurs de matériels recommandent d’utiliser l’électricité uniquement sous la ceinture
  • Piétinement du corps du sujet (pratique appelée trampling par les anglo-saxons).
  • Jeux médicaux : piqûres, lavements punitifs.
  • Lavement érotiqueOtto Rank [31] toujours : le psychanalyste parle du « désir inconscient du garçon de pouvoir donner naissance à des enfants par la voie anale ». Or dans le lavement érotique, il y a aussi la perte des eaux. Considération des psychanalystes qui ramènent tout à l’enfance post-natale, il s’agirait du souvenir d’enfant érotisé.
  • Jeux sexuels à base de pénétrations (sodomie, utilisation de jouets sexuels)
  • Urolagnie : se dit de la pratique où le dominant urine sur son sujet

Otto Rank [32] précise que, lorsqu’un enfant prend du retard sur l’âge de la propreté, c’est justement pour faire perdurer la situation intra-utérine voluptueuse.

  • Scatophilie : ceux qui sont attirés par les excréments.
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The Bellifortis sketch, ceinture de chasteté (ca. 1405)

  • Chasteté : obligation semi permanente du port d’une cage chasteté pour l’ homme et d’une ceinture de chasteté chez la femme.
  • Piercing : souvent forme d’appartenance, la femme se fait mettre des anneaux aux lèvres du sexe et quelquefois son maître ferme les anneaux avec un petit cadenas ce qui a pour but de préserver la chasteté de sa soumise. L’homme se fait percer le sexe ou les testicules avec des anneaux. L’anneau le plus connu pour les hommes est le Prince Albert, Piercing génital masculin.
  • Autres jeux d’appartenances : le rosebud plug porté par le soumis ou la soumise quelquefois le rosebud porte les initiales du maître ou de la maîtresse.
  • Appartenance par marquage : tatouage ou branding (marquage au fer, encore appelé « baiser de feu » par les américains).
  • Facesitting
  • Devenir animal, cheval, chien, chienne, porc, truie, ver de terre etc.
  • Adoration du maître ou de la Maîtresse : type cérémonie à l’idole païenne[33].
  • Exhibition (« exhibe ») : le goût du risque et de l’humiliation en public. Mise en scène du risque.
Femmes seules
  • Bondage et tortures des seins
  • Rubber doll : enfermement total dans des vêtements de latex : le visage même est recouvert d’un masque de femme en latex. La femme peut jouer la dominatrice Rubber cachée derrière un masque de poupée qui peut devenir sévère. De même que l’homme dominateur peut transformer son sujet femme en poupée.
  • Tous jeux de rôles possible tels que se retrouver dans un lieu public et obéir au maître qui selon son humeur obligera la jeune femme aux attitudes qu’il aura décidé. Peut-être s’exhiber ou allumer des hommes, jeux de prostitutions, être livrée etc.
  • Le port d’un œuf dans le ventre de la soumise, ou le port d’un plug, et d’un papillon sur le clitoris, les trois accessoires vibrants. Et ce lors d’un repas chic chez des amis. Activer les vibro à distance pendant le repas est du meilleur effet.
Hommes seuls
  • Travestissement : dans leur masochisme féminin, les hommes cherchent à se travestir, dans l’esthétisme comme dans la vulgarité (port de masques rubber doll).
  • Féminisation : les hétérosexuels peuvent exprimer le désir d’être femme ; c’est sûrement le fantasme masochiste le plus commun. Dans son livre Françoise Maîtresse[34], l’auteure relate plusieurs jeux de rôles comme « Élodie en sous-sol », dans lequel un maçon provincial passe une journée à Paris dans les salons de beauté pour se faire « belle », afin de se prostituer le soir au bois sous les ordres impérieux de sa Maîtresse, ou encore l’histoire de « Human bomb ».
  • Jouer à être un enfant : la dominatrice, souvent dans le rôle d’une tante sévère ou d’une maîtresse d’école à l’ancienne, ou d’une quelconque figure autoritaire maternelle, telle qu’une amie de la famille, représentant la seconde mère. La dominatrice invente une histoire concernant une bêtise qu’aurait fait le sujet, qui lui, serait redevenu enfant. Elle prend ce prétexte pour l’humilier, le fesser, le punir comme l’on punit un enfant. Dans le cas d’un couple homme dominateur, selon Deleuze l’homme n’a aucune difficulté à représenter la sévérité maternelle.
  • Mise en scène de fantasme d’être proie : pour une chasseresse. Masoch avait ce fantasme et il l’exprime dans son roman : « Dans Loup et Louve l’héroïne demande à son prétendant de se laisser coudre dans une peau de loup, de vivre et de hurler comme un loup, et d’être chassé [35]. » Gilles Deleuze parle des fantasmes de Masoch : se faire travestir en ours et de se faire chasser : « Les goûts amoureux de Masoch sont célèbres ; jouer à l’ours, ou au bandit ; se faire chasser, attacher, se faire infliger des châtiments, des humiliations et même de vives douleurs physiques par une femme opulente en fourrure et au fouet ; se travestir en domestique, accumuler les fétiches et les travestis etc. [36] »
  • Mise en scène du mari cocu : chère à Masoch. On trouve ce genre de site sur Internet. à noter que le masochiste se réserve le plus souvent de maîtriser son cocufiage.
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Homme masqué Rubber Doll. Avec la courtoisie de Christophe Mourthé.

  • Cannibalisme retourné [37] : (résumé) l’homme est mis en position de dinde à cuire et ficelé. On introduit dans ses orifices naturels, des oignons, des herbes, de l’ail, du persil dans les narines. On l’enferme dans un faux four géant en plexiglas. On ouvre le four, on pique avec la pointe du couteau pour vérifier la cuisson. Enfin, on sert la dinde. La maîtresse mime le découpage.
  • Ballbusting : le fait de prendre les testicules du dominé pour un ballon de foot.
  • Rubber doll : enfermement total dans des vêtements de latex : le visage même est recouvert d’un masque de femme en latex. C’est une façon de prendre ses distances avec le réel, d’entretenir l’apparence de la transformation sauvée. C’est un « abandon du jugement de dieu » selon Antonin Artaud et Deleuze, à l’image du visage du Christ vecteur de culpabilité. L’homme quitte ainsi son visage phallique patriarcal sans culpabilité ni complexe, car ce n’est plus lui mais un autre, une autre, la caricature d’une femme. La « Visageité » selon Deleuze Guattari parle d’un déni de visage, référence à la peinture de Francis Bacon. Deleuze a en outre écrit sur Francis Bacon[10].
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Cage de chasteté. Inclus un numéro de série sur le petit cadenas en plastique

  • Jeux autour de la chasteté pour homme. Il existe des cages de chasteté, la CB2000 (3000, 4000, etc) par exemple. Entièrement en plexiglass ou en latex. Elles se ferment avec des cadenas. Ces cages ne sonnent pas aux passages de contrôle des aéroports. Le fabriquant a, de ce fait, poussé le jeu de l’enfermement en proposant des cadenas légers en plastique. Le cadenas est numéroté. S’il peut s’ouvrir d’un simple coup de ciseaux pour une éventuelle visite médicale d’urgence, il ne peut plus se fixer à nouveau et un autre cadenas n’aura pas le même numéro. Si Monsieur se fait cadenasser son sexe avant de partir pour un voyage d’affaires, il a intérêt à revenir avec un cadenas qui porte le même numéro. Où être muni d’un certificat médical attestant qu’il a bien eu un problème de santé.
  • Élongation des testicules avec des poids
  • Fétichisme du pied : des bottes, des escarpins (adoration du pied qui devient l’idole). Idem pour les bottes et escarpins.

Citation

Dans Pop model, les mémoires de Lio, écrites avec Gilles Verlant, il est écrit :

« Il existe des femmes qui aiment les rapports masos, ça les excite ; elles font très bien la différence entre l’acte sexuel, où elles apprécient certaines choses qui sont de l’ordre du lien, de la coercition, même accompagnée de fessée, de coups de cravache, dans le cadre d’un jeu librement consenti, et la violence conjugale qu’elles ne supportent absolument pas par ailleurs ».

Santé et sécurité

Bondage et discipline, domination et soumission et sado-masochisme Bondage et discipline, domination et soumission et sado-masochisme

Démonstration d’une suspension partielle de bondage.

Certaines de ces pratiques peuvent, lorsqu’elles se font sans la connaissance des limites des participants, être hasardeuses. C’est là que le contrat intervient. Si les partenaires ne se connaissent pas encore, il est indispensable de définir les limites avant le début du jeu. L’écoute, la progression et une attention particulière restant indispensables pendant le jeu.

Afin de limiter tout risque de contamination, il est recommandé de ne jouer aux jeux d’aiguilles qu’avec son partenaire régulier, de façon à ne pas être piqué avec une aiguille avec laquelle le dominant se serait accidentellement piqué lui-même. De même, les objets de pénétration doivent être nettoyés après usage et protégés par un préservatif pendant l’usage.

La cire chaude doit être versée d’une distance suffisante pour ne pas provoquer de vraies brûlures (une plus grande distance refroidit la cire).

Les professionnel(le)s – et tout dominant pratiquant avec un sujet soumis qu’il ne connaît que peu ou pas – devront vérifier, avant toute pratique un peu dure suggérée par leur sujet, que celui-ci ne présente pas de contre-indication médicale : problème cardiaque, insuffisance respiratoire de type asthme ou sinusite, etc. Le dominant devra dans ces cas précis refuser certaines pratiques telles que suspensions par les pieds, contrôle de la respiration, bâillon dur, masques, cagoules de contrainte, etc.

Concernant le ligotage, il est indispensable de vérifier qu’a aucun endroit du corps la corde fait un effet garrot. Il convient de proposer un signe des que le sujet ressent un quelconque malaise et, dans ce cas, de le libérer immédiatement. Il ne faut jamais laisser un sujet immobilisé sans surveillance.

Safeword, ou code de sécurité
Article détaillé : Safeword.

Le safeword, en français « code de sécurité » ou « mot d’alerte » qui sonne l’arrêt immédiat de la séance, au cas ou le dominant ne serait plus à l’écoute et de ce fait depasserait les possibilités du dominé. Il est utilisé par le sujet dominé. Quant aux safewords non verbaux, rendus nécessaires par l’usage des bâillons, un signe de la tête peut indiquer l’état d’urgence.

Cérébralité et safeword

Des dominants expérimentés estiment que le safeword fait perdre une partie de la cérébralité du jeu. En effet ce qui provoque, souvent, l’excitation et le désir dans une relation dominant/dominé, c’est justement l’abandon du dominé qui s’en remet entièrement au dominant ou à la dominatrice. Le dominant doit alors communiquer par une clef invisible et doit comprendre, sans que le dominé ne l’énonce clairement, à quel moment il doit ralentir, voire s’arrêter. Il s’agit de savoir communiquer comme un medium talentueux pourrait le faire. Il s’agit de comprendre les non dits. Pour cela le dominant doit connaître son sujet et la dominatrice ou le dominateur doit être plus que jamais à l’écoute. Ce qui, évidemment, exclut les joueurs débutants qui doivent s’en tenir au safeword.

Législations

Les législations des principaux pays occidentaux n’interdisent plus les pratiques sexuelles BDSM. Toutefois, le Royaume-Uni définit un seuil de pratiques au-delà desquelles le BDSM tombe sous le coup de la loi. L’affaire Spanner (année 1991) qui a consisté en la criminalisation d’hommes consentants, alors qu’aucune plainte de quiconque n’avait été déposée, a jugé coupables des « dominants » sur la seule base des marques laissées sur les « soumis ». Une fessée un peu appuyée, un bondage serré sont donc illégaux (ce jugement a été validé par la Cour européenne en juin 1997[38]).

Il faut s’en tenir au jugement. Les participants à ce que l’on a nommé l’affaire Spanner furent condamnés sur la possession d’images hard entre majeurs consentants. Ce qui est à noter c’est qu’à l’époque, la loi anglaise punissait ceux qui se faisaient violence à eux-mêmes, d’où l’interdiction de se suicider. Un rescapé du suicide en Angleterre était passible de prison pour tentative de meurtre envers lui-même. C’est ce qui amena la chambre des Lords à infliger des peines de prison aux « dominés ». Des peines inférieures d’environ 50% par rapport aux dominants.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a aussi statué dans l’affaire K.A. et A.D. c/Belgique (jeux sexuels entre plusieurs hommes et une femme) le 17 février 2005 contre une pratique du sadomasochisme si la personne « esclave » demandait de façon expresse mais aussi tacite l’arrêt de ces pratiques. En l’occurrence, la justice juge le manquement au consentement, mais pas la pratique en elle-même, ce qui était le cas dans l’affaire Spanner.

Depuis 2002, la Suisse possède l’une des législations les plus répressive concernant la pornographie dite dure[39]

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bondage_et_discipline,_domination_et_soumission_et_sado-masochisme

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