Dans une récente interview (via Towelroad), la chanteuse country Chely Wright, qui a fait son coming-out en mai 2010 dans un milieu musical conservateur, explique les conséquences de son choix sur ces ventes de disques :
La communauté gay connaît maintenant mon nom. Il y a un décalage entre cette nouvelle poussée de gens qui vont sur ma page Facebook et cliquent sur le bouton "J'aime" et le fait qu'ils en viennent à acheter mes albums ou assister à mes concerts. C'est le grand écart que doit faire ce nouveau socle de fans pour compenser la perte de mes anciens fans. Cela [son coming-out] n'a pas aidé ma carrière. Mes ventes d'albums ont chuté de moitié. Si vu de l'extérieur, cela semble avoir été un plus, c'est peut-être parce que je n'ai pas abordé l'aspect négatif. Vous ne m'entendrez pas me plaindre ou râler sur Facebook du courrier haineux que j'ai reçu. Ma vie a été menacée. Je reçois des lettres désagréables tous les jours: "J'en ai fini avec toi Chely Wright, tu iras en enfer". Il y a une grande différence entre couverture médiatique et soutien et... parfois les gens oublient que chanter ou faire des films, n'est pas juste un hobby. C'est avec ça que je paye mes factures. En faisant mon coming-out, je me doutais que cela diminuerait mes gains, et je ne me suis pas trompée. J'en ai pris mon parti.
Il y a peu, la yaggeuse Stid s'interrogeait sur la difficile visibilité des lesbiennes auprès des maisons de disques. L'exemple de Chely Wright dénonce encore cet état de fait qui veut que dans l'industrie du disque, mieux vaut rester planquée. A part Beth Ditto, Melissa Etheridge ou Indigo Girls, être lesbienne reste un handicap. En France, C.C. Lou, ouvertement lesbienne, a auto-produit son album Gourmande.
Pour en revenir à Chely Wright, cette vidéo peut définitivement vous faire apprécier la chanteuse: petite explication sur son coming-out et le mensonge dans lequel elle a vécu, petite interaction avec une fan, tout cela avec classe et humour. J'irais moi aussi cliquer sur le bouton "J'aime" de Facebook (de là à acheter l'album, désolée Chely, je n'ai jamais été une grande fan de country).