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L'amour avec un con

Publié le 29 janvier 2011 par Bitchipst

Moi aussi j’ai fait l’amour avec un con et c’était naze.
A priori il n’avait pas l’air si con à parler en citations. A me sortir des machins que je comprenais rien parce que trop de monde, trop de bruit.
D’ailleurs je l’avais même jamais vu jusque là. Truc translucide rendu soudainement visible au travers du fond d'un verre. Et des verres il m’en a servi, plein, trop, le trop plein de mon réservoir éthylique n’étant plus très opérationnel.
Je l’ai embrassé hier parce que j’avais vraiment rien d’autre à faire. Je m’ennuyais à les regarder danser, j’avais envie de râler et de faire la gueule.
Et il n’arrêtait pas de parler alors l’embrasser ça me semblait bien pour le faire taire.
Déjà légèrement nauséeuse, le mouvement insistant de sa langue dans ma bouche, genre je vais chercher tes amygdales, me semblait désagréable. Et ses mains qui cherchaient mes seins planqués sous un t-shirt n’étaient ni douces, ni décidées. Ni très propres, je crois.
Finalement je m’ennuyais toujours autant, mais bailler la bouche grande ouverte c’est pas pratique.
« Tu habites juste à côté ? » Ok, allons-y avant que tu me désapes complètement devant tout le monde et que je retrouve ces chouettes souvenirs sur Facebook demain.
Un appart’ de con. Avec des livres que ça fait bien d’afficher, des CD tout bien classés  et des DVD de films d’auteurs que je suis sûre que jamais il les a regardé. Sentiment bizarre d’être entre un showroom d’Ikea et les rayons de la FNAC. Et en plus t'as même pas de BD.
On va p’tet passer à autre chose là, parce que je m’en fous que tu m’expliques le pourquoi du comment de l’existentialisme. En plus t’es saoul et ça veut rien dire ce que tu racontes. Et voilà, je dois de nouveau l’embrasser pour apprécier le silence.
Ton lit me semble en effet approprié pour baiser. Il a l’air de vouloir faire durer les préprépréliminaires de je te tripote au-dessus de tes fringues et parfois en dessous. C’est pas que j’ai un train à prendre ou que je suis particulièrement excitée, mais être nus c’est bien aussi. Donc me voilà à poil, le regardant probablement avec un air un peu atterré, se débattre avec une ceinture. J’aurais pu l’aider mais pas envie.
La bonne nouvelle était son érection, j’en demandais pas beaucoup plus à cette heure avancée de la nuit.  Nous voilà à recommencer à s’ébattre maladroitement, et là, comme ça m’arrive parfois quand je ne suis pas super concentré sur ce que je fais, voilà que je mets à nous voir de l'extérieur, genre je contemple une très mauvaise scène porno, quoique là c’était plus deux ados qui découvre la sexualité. Je retiens un fou rire nerveux.
La fellation m’apparait comme une solution pas mauvaise pour se recentrer, parce que quitte à être là, autant qu’on essaye d’en profiter. Surtout lui d’ailleurs pour le coup. Il a l’air d’apprécier, moi je suis pas contre, seulement maintenant ça serait bien que moi aussi je prenne un peu de plaisir.
La langue j’ai vite compris que non, mais au vu de son utilisation précédente dans ma bouche, je me rassure en disant que j’y perdrais pas grand-chose. Les doigts, oui, c’est pas mal. Mais un c’est peu. Et non, le clitoris c’est au-dessus. Bon j’ai compris, elles sont où les capotes ?
Ce fut  rapide. Pas mauvais, pas génial non plus, basique. Je passe au-dessus, tu passes au dessus, clairement pas de l’échange mais plutôt les deux qui font tout pour tirer le plus de plaisir du corps en face sans ne s’occuper de rien d’autre. Les règles de la baise à l’arrache, je m’y ferais p’tet un jour.
Dormir. Dormir et partir vite. Mais le plaisir d’un café  pris au comptoir après avoir filé en douce, toute décoiffée, les yeux dans le vague en songeant à mon lit qui m’attend rattrape un peu de faire l’amour avec un con.

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