Aujourd'hui, je me propose de faire le relais en français d'un bel article écrit par Dorothy Snarker, blogueuse et chroniqueuse sur le site AfterEllen. Dans le cadre du Festival de Sundance, le Women's Media Center a réalisé une vidéo pour pointer du doigt l'inégalité des sexes dans l'industrie du cinéma.
Les chiffres parlent d'eux même et Dorothy s'indigne à raison :
La vérité indéniable, c'est que nous, les femmes, ne sommes tout simplement pas à la tête de nos propres histoires. Voyez-vous, il est important de savoir qui écrit des histoires. Selon une nouvelle étude de la Women's Media Center, seulement 8% des scénaristes sont des femmes. Cela signifie que 92% sont des hommes, qui pensent toutes les intrigues que nous voyons sur l'écran. En 2009, les femmes ont réalisé 7% des films les plus rentables de l'année. C'est le même pourcentage qu'en 1987, à savoir de deux décennies après. L'année dernière, tout le monde a loué l'avancée pour les femmes que représentait la victoire de Kathryn Bigelow, la première réalisatrice, en 82 ans, à remporter l'Oscar du meilleur réalisateur. Elle était seulement la quatrième femme à être nommée. Cette année, aucune femme n'a été nommée, alors que deux films dirigés par des femmes concourent pour le meilleur film. Un pas en avant certes, mais nous sommes toujours au bas de l'échelle, regardant vers le haut.
Dans son article, Dorothy constate également le le peu d'espace accordé aux femmes dans la société américaine :
Ces exemples de déséquilibres marqués ne sont malheureusement pas limités au monde de l'entertainment. Les femmes représentent moins de 25% des auteurs d'articles de presse, 13 % des invités des émission d'information du dimanche matin, 3% des décideurs dans les médias. Et nous n'avons même pas atteint les allées du pouvoir réel. Sur 435 membres de la Chambre des représentants, seulement 79 sont des femmes. Sur 100 sénateurs, seulement 17 sont des femmes. Nous avons jamais eu qu'une seule femme présidente de la Chambre, qui est maintenant reléguée au rôle de chef de la minorité. Nous sommes toujours en attente de la première femme présidente ou vice-présidente. vice-présidente la première femme ou du président.
Et de poursuivre, sur un dernier chiffre révélé par le New York Times : seulement 13% des contributeurs de Wikipedia sont des femmes.
Wikipedia est nourri par un ensemble de gens "auto-choisis" qui peuvent éditer, créer et contribuer selon leur envie. Donc, nous nous auto-retirons de 87% de l'information partagée sur une des plus importantes bases de données mondiales. Fantastique.
Ces chiffres devraient nous rendre furieuses. Nous devrions être livides. Nous devrions exiger et accepter rien de moins qu'une place à part égale à la table du pouvoir. Pourtant, nous en sommes là, cahin-caha. Nous coexistons tranquillement en face d'une inégalité inhérente. Bien sûr, nous nous lamentons fréquemment sur notre sort et faisons du bruit à juste raison mais, la plupart du temps, on ne fait qu'accepter cet état de choses. C'est peut-être parce qu'on nous a conditionné à ne pas prêter attention à l'homme caché derrière le rideau. On a voulu nous faire croire qu'il ne fallait pas s'en soucier. Pourtant, qui écrit nos histoires, qui rapporte les nouvelles que nous recevons, qui contrôle notre pouvoir : c'est important.
Merci Dorothy Snarker d'avoir remis les pendules à l'heure.