Les Oscars ont marqué ce palmarès 2011 du sceau de la frilosité. Ils auraient pu primé un film d’actualité qui aborde un thème sociétal important : The Kids Are All Right. Sans lui donner l’Oscar du meilleur film, le meilleur scénario original aurait été une bonne idée. Ils auraient pu primé aussi un réalisateur qui construit une œuvre, une vraie (Darren Aronofsky) en lui donnant l’Oscar du meilleur réalisateur. Mais, non! Entre film de société et talent de cinéaste, les professionnels du cinéma américain ont choisi Le Discours d’un Roi. Si le prix du meilleur acteur pour Colin Firth peut se comprendre (il bégaie super bien), je suis déçue de voir que ce film d’un classicisme certes plaisant mais sans spécificité aucune soit le grand gagnant de ces Oscars : meilleur scénario, meilleurs réalisateur et meilleur film. Une fois de plus, c’est la victoire du plus petit dénominateur commun : gentil film, gentille réalisation, gentille histoire et belle performance. On a beau me le présenter comme la jolie victoire d’un outsider (voir la chronique d’Eva Bettan au journal de 08h00 sur France Inter ce matin), je n’y vois aucune prise de risque.
Donc, félicitations Lora Hirschberg. La victoire LGBT de la soirée, c’est vous. D’une certaine manière la réalité dépasse la fiction : Oui, on peut être lesbienne, mère, excellente dans son travail et gagner un Oscar.