Comme un film des années 80

Publié le 28 février 2011 par Shinleo

« Vous ne trouvez pas que ce lieu a changé ? Nous avions l’habitude de venir il a trois ans, l’ambiance n’est plus la même ». Voila ce que ce toulousain haut en couleur nous a dit samedi  soir, alors que je réfléchissais justement sur notre évolution libertine sur la façon dont on peut percevoir un même lieu, une même ambiance de manière radicalement opposée.

< Flashback >

Une soirée qui en met plein les yeux,  nous nous attendions certes à découvrir de nouvelles choses, mais il faut avouer que  nous ne nous attendions pas à tant.

Nous étions invités à assister à une « battle burlesque » organisée par les Kisses Cause Trouble. Je sens que j’ai déjà perdu 99% des lecteurs à ce stade. Si comme moi vous avez du mal à imaginer le concept, repenser à une battle en rap, replacé les rappeurs par deux strip teaseuses (ou strip teasers) burlesque (si vous ne connaissez pas ce style de show, je vous revois au film de Mathieu Amalric : Tournée), donnez leur un thème, laissez les s’affronter et le public détermine le gagnant.

Concept simple mais très efficace pour créer une ambiance terrible. Surtout dans la cave d’un bar gothique à la déco plus qu’épatante.

Comment décrire cette soirée ? Déjà une plongée dans un inconnu total, ca faisait longtemps, ca fait du bien de perdre tous ses repères, de se mélanger à d’autres communautés de gens. Et surtout de voir des mélanges si hétéroclites de profil à l’heure actuelle où tout le monde veut se regrouper par clans. Une dose de bonne humeur communicative et de provocation, des performeurs (oui il y avait également trois talentueux garçons) de grande qualité. Et surtout l'immense fierté d’assister à la première représentation d’une amie. Pris au jeu, je n’ai eu qu’un seul regret : lorsque le show s’est terminé. Et l'envie de voir d'autres show burlesques.

N’appréciant guère les lieux trop bondés,  nous nous sommes éclipsés après la fin du show.

Sur le chemin du retour, plutôt que de rentrer à la maison, minuit n’étant dépassé que de quelques dizaines de minutes, je propose à Mlle Rose de finir la soirée soit dans un nouveau club que nous n’avons jamais visité, soit de revoir le club de nos débuts, le Roi René (pour reprendre les propos de ce toulousain cité précédemment, en pèlerinage »). C’est sur ce dernier choix qu’elle se porte.

A la première impression, le lieu n’a pas changé, nous y retrouvons même des connaissances. Première coupe, quelques détails retiennent notre attention. Un surtout. Des hommes en trop grand nombre, pour une soirée couple c’est étonnant. Renseignement pris c’est la nouvelle politique, mais tant qu’à faire une soirée mixte autant l’annoncer clairement … Et surtout il nous est bien difficile de trouver un couple nous faisant envie.

Ce club qui nous avait séduit pour nos premiers pas ne semble plus être le même. Et puis en réfléchissant, je me dis que ce n’est pas tant le club qui a changé, mais nous. Nos envies, nos goûts, notre conception du libertinage.

Non que la soirée soit une déception, mais elle m’a fait le même effet que ces films des années 80, trop marqués dans leur époque et qu’il est difficile de revoir aujourd’hui alors qu’on les avait adulés autrefois. Les revoir rends nostalgique d’un temps révolu, on aime toujours le film mais moins qu’autrefois et finalement on est déçu de ne pas en avoir simplement gardé le souvenir qu’on en avait.

Ce club n’est simplement plus pour nous, nous nous y sommes tout même bien amusé, mais mélancoliques lorsque nous sortons alors que le club déjà délesté d’une grande partie de ses clients, nous nous disons que c’est probablement la dernière fois que nous en franchissons la porte.

Adieu.