Et tu danses et j’me dis qu’on le fera à trois, sur le chèque, des zéros j’en rajoute ici et là. Là maintenant tu m’aimes et j’apprécie, c’était dans le contrat. Et t’avances, en culotte, t’as mis celle à pois. J’fais semblant, j’ne regarde pas, tu peux mouiller sur moi. Quelque chose déjà en ressort, avoue c’est pas la mort, ton hygiène je ne la vois pas, je préfère quand tu es sale, je peux même dire que t’es une paysanne et on en fera des blagues. Jamais vu tes boutons, toute neuve comme on t’emballe. Ça sent le papier brûlé sur le balcon, des lettres, quelques cons, peut être je les connais, tout est déjà tombé. Fulgurance, tu me demandes ce qu’il reste à faire, une demi-heure, ça part dans un brouaha, j’ai tellement de choses à faire putain et je suis gêné que tu lises mes sms, que mieux que moi tu les connaisses.
Des gens disparaissent dans mon répertoire, souvent ces filles que j’avais oublié jusqu’à que tu les supprimes. Et tu fous quoi au STRASS ? Tu ne réponds pas, tu t’en fous. Libérale, tu t’es syndiquée juste pour parler, te faire saucer, nous sauter. J’oublie ce que je dis, tout ce que j’ai craché il y a plus de dix minutes déjà sent la mort, c’est qu’après l’amour vite je m’endors. Je n’ai plus de styles depuis que t’as passé ta main dans mes cheveux. Et jamais tu me parleras de toi, de tes idées, la France ce que tu en penses, je ne reconnais pas ton accent, le sud le nord c’est la même. Ta mère est à Brussel, je l’ai vu dans un mail. Tu me cours après pour récupérer ton tel. Il n’y a qu’avec toi que je peux faire des projets pour la semaine prochaine, genre la prochaine fois qu’on se voit, je te veux en jupe-basket, je ne penserai qu’à ça, te voir toi avec des Baskets. Tu te mouches, tu me sèches, je ne suis qu’un enfant égocentrique, les baskets, c’est le premier pas vers le Diaper Love, et je suis sur le cul. Je t’avoue que c’est pour faire comme dans le clip des belges de quand j’étais un vieil enfant, t’as toujours la goutte au nez.
Comment on fait quand on est malade dans ce métier, je veux que tu m’éternues dessus. Pas trop d’avis sur les autres, tu ne parles que de moi quand je suis là, tu ne sais pas ce que c’est un blog sexo, je t’envie. Tu veux qu’on parle d’art, parce que t’aimes la tête de Taddéi, dard dard, tu ne ris pas à la blague, joko. T’aurais aimé être dans le business, quand il était sur Paris Dernière, un strip, une pub pour pas cher, ton pseudo les stalkers nous auraient contactés, peut-être même payés. De tendance, des tendances, tu veux que je t’en fasse la liste, tu fouilles dans ma tête pour voir si j’en connais, tu me fous en g.a.v pour que je name drop des trucs d’arte. Je n’aime pas les gens nés entre 60 – 70. Je t’avoue. Hirst, Murakami, Gilles Barbier s’obstinent dans les makomoulages tailles réelles, comme si les pièces uniques grandiloquentes m’obligeaient à prendre un RER pour eux. Non. Je n’aime pas cette génération car nous avons les mêmes parents. Des gens nés en quarante. J’ai eu de la chance, les miens se sont mis en attente. J’ai eu de la chance d’être né avec eux déjà trop vieux pour ne pas s’occuper du monstre. Tu me coupes, t’es pas ma psy. Je suis du monde de la copie, je m’en fous de l’unique, mais en même temps tous ces tumblr, c’est mon paradoxe, l’esthétisme s’unifie dangereusement, n’importe quelle meuf à peu près brune, à peu près je sais pas si tu vois ? peut s’inter-changer avec l’autre. L’art se suffit de plus en plus à ces jpg qu’elles foutent, qu’elles repost, qu’elles like. Toi aussi tu le vois ? Quand on s’est rencontré, avant que tu sois tarifée, t’étais en agence je crois. Tu m’arrêtes là, on doit baiser si j’en ai encore envie, et j’en ai pas fini de parler. J’aurais aimé que tu sois dans un Renault Transit, au bord de la forêt, je préfère cette ambiance, j’ai grandi à Compiègne. On leur jetait des cailloux, on a pété les carreaux, je crois qu’aujourd’hui cent fois je t’aurais remboursé. Jamais dans ta bouche j’entends tes collègues, comme si t’étais la seule dans le sexe à travailler.
Ce n’était pas ma journée.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 09 mars à 16:08
Excellent texto, un peu mouillé juste comme il faut et bravo pour le langage. J'en ferais bien quelque chose, un jour...