Après un livre paru en février chez Michel Lafon, Entre Émoi et moi, Catherine Lara s’apprête à sortir lundi prochain son nouvel album, Une voix pour Léo, un hommage à Ferré. Si je ne suis pas forcément une aficionada de ce que produit la chanteuse, j’ai toujours apprécié son côté frondeur. Souvenez-vous de cette pochette pour Geronimo paru en 1980, album dont les textes parlent des minorités et de féminisme. A l’époque, elle osait une pochette « coup de poing » :
Bref, pour en revenir à 2011, la chanteuse de 65 ans fait sa promotion. Elle vient de donner un interview à Paris Match dans lequel elle se qualifie d’ « homosensuelle », revient sur sa relation avec Muriel Robin et évoque son amour pour Samantha, sa compagne depuis 15 ans. Catherine Lara évoque aussi sa grossesse interrompue (elle était alors enceinte de Georges Moustaki) et précise »Je suis très contente de ne pas avoir d’enfants. Je n’ai aucun remords, aucun regret.« Je me dis, tiens, Catherine Lara a toujours son petite mordant féministe : on peut être femme et ne pas vouloir d’enfants (l’instinct maternel et l’enfantement ne sont pas forcément les deux mamelles de l’épanouissement de la femme).
Et puis boom, mon petit sourire s’efface lorsque, à la question d’une éventuelle adoption, Catherine Lara répond : « Je ne juge personne, mais je ne suis pas pour le concept de famille homoparentale : maman et maman, jamais ! » et précise préférer rester sur des images d’un« monde familial harmonieux » . Madame Lara, est-ce que je m’amuse à dire : « ça me gêne que vous soyez contente de ne pas avoir d’enfants, parce que je préfère rester sur l’image d’une femme épanouie, qui se réalise pleinement dans la maternité ». Ce genre de raisonnement est aussi plus « harmonieux » avec les archétypes attendus sur la famille, non?
Je trouve dommage de tenir des propos ambigus sur le sujet dans l’un des magazines les plus lu du pays, surtout lorsque la chanteuse se montre, pour la première fois, aussi loquace sur son homosexualité. Vous ne jugez peut-être pas madame, mais par le seul fait de vous exprimer publiquement et de manière équivoque sur l’homoparentalité, vous confortez ceux qui le font.
Via : Voici, PurePeople.