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Rendez vous avec la mort

Publié le 27 mars 2011 par Shinleo

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La mort, ou plus exactement la perspective de mourir m’effraye terriblement, m’angoisse à certains moments. Pas tant l’état de mort, mais le moment où la vie nous quitte, où l’on réalise que c’est fini qu’il n’y a plus rien après et qu’on ne peut plus avoir que des regrets ou de la fierté. Pire encore, ces personnes prisonnières de leurs corps qui ne peuvent plus parler ou bouger en étant encore conscientes. Ces perspectives me terrorisent.

 

Très tôt, j’ai côtoyé la mort. Mes grands parents étaient très âgés et très malades lors de mon enfance. Je fréquentais des hôpitaux qui dans mon souvenir étaient sinistres et délabrés. Est-ce mon imagination d’enfant ? Et j’ai ce souvenir, cette dernière vision de mon grand père entouré de tuyaux respiratoires et de fils diverses dont je ne comprenais l’utilité si ce n’est de rajouter une ultime touche d’effroi à l’ensemble.

 

Dans ces hôpitaux, j’attendais des heures dans les couloirs ou dans les jardins à lire des romans qui me permettaient de m’évader de ces lieux que je haïssais profondément. Lorsque mon père a été opéré (de quoi je ne sais plus, l’ai-je su ?) vers mes dix ans, je n’ai pu le voir qu’une fois rétabli peu avant qu’il sorte. C’est probablement seul souvenir non effrayant que j’ai d’un hôpital.

 

J’ai en horreur les hôpitaux depuis, la moindre intervention chirurgicale est un drame psychologique. Que dire des enterrements, à part que je m’y suis toujours soustrait tant ce concept me dérange. Pourtant j’aime les cimetières tant qu’il n’y a pas dedans des gens que je connais intimement.

 

Mais cela n’est rien face au concept de la mort elle même. Car personne ne peut témoigner de ce dernier instant. Et personne ne peut lutter contre le temps qui s’écoule inexorablement. Ces minutes à écrire ce texte n’aurais je pas pu mieux les employer à autre chose ? Réfléchir au temps qui passe c’est une course perdue d’avance, symboliser l’instant présent, il fait déjà parti du passé et est devenu un instant gâché.

 

Le libertinage n’est pas forcement éloigné de tout cela. Course effrénée contre la mort, contre mon égo, contre mon envie de toutes les femmes du monde, de quelques hommes aussi, d’en faire plus que tout le monde, de n’avoir aucun regret le jour où tout ceci finira. Il y a-t-il vraiment une vie meilleure que les autres, comment mesurer la qualité de sa vie, comment savoir si l’on n’a pas gâché ce temps offert ?

 

Certains s‘étonnement que l’on veuille tout et tout de suite. Je ne comprends pas qu’on veuille se contenter d’une portion congrue et que l’on attende un hypothétique moment qui ne viendra peut être jamais. Serais encore en vie dans une heure ?

 


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