C’est une tragédie (au sens grec du terme) que nous montre Shonda Rhimes. Les personnages sont confrontés à la fatalité, manipulés par une force supérieure qui met la vie du personnage principal (Callie) et de son enfant en suspens. C’est exactement ce que pointe une scène entre Meredith et Derek dans l’ascenseur. Meredith, craque, exprime le sentiment d’impuissance des personnages, et lance en larmes : « est-ce qu’il y a un sens à tout ça? Est-ce qu’il y a une raison pour expliquer à quel point l’univers est désordonné, aléatoire, implacable? C’est vraiment le moment de me répondre, parce que j’ai vraiment besoin des réponses. » C’est une tragédie dans la mesure où Shonda Rhimes cherche à toucher son spectateur par la terreur et la pitié. L’épisode ne nous épargne pas les gros plans sur le visage ensanglanté de Callie, cherche à nous faire pleurer. Comme dans la tragédie (toujours), les personnages forment une sorte de chorus qui entoure la figure principale de Callie dont le double chantant est secondé par deux autres soutiens vocaux (Owen et Miranda). petite aperçu avec la reprise de « How to save a life » :
Le traitement se rapproche plus de ce qu’est l’opéra que de la comédie musicale. Les parties chantées vont de pair avec l’action. il n’y a pas de tableaux comme dans les comédies musicales ; ce qui est chanté/parlé se fait dans le rythme du récit. Les mouvements de caméra confortent cette impression de lyrisme en alternant de nombreux travellings. Sara Ramirez (au passage, quelle voix!) dans sa façon de jouer donne le sentiment d’être une diva. Voir l’attitude et l’énergie appuyées qu’elle met dan son interprétation du dernier titre « The Story » (que certains pourront peut-être percevoir comme ridicule). Moi, j’adore. Ci-après le titre en question :
Pour ma part, je suis satisfaite de cet objet curieux que représente cet épisode. Parce que le choix de construire une tragédie lyrique est cohérent avec le type de série qu’est Grey’s Anatomy. A la seule différence (de taille) qu’une tragédie se termine mal… mais, je crois que personne ne s’en plaindra.