« La joie est le passage de l'homme d'une moindre à une plus grande perfection. »
Baruch Spinoza
Nous nous étions croisés sans vraiment discuter il y a quelques mois sur un forum.
Et puis je suis parti.
C’est donc très étonné que j’ai reçu un mail la semaine dernière me proposant un référencement d'Errances Libertines sur son blog. Je parcours donc avec curiosité ses écrits qui réveillent en moi la curiosité pour sa personnalité, son libertinage peu commun. Aussi j’accepte bien volontiers sa proposition. Espiègle, je lui propose en contre partie une rencontre et je suis le premier décontenancé lorsqu'elle ne décline pas.
Le lieu du forfait : le Moon City.
La date du forfait : une maigre pincée de jours après le premier mail, l’un comme l’autre n’ayant pas pris l’option patience à la naissance.
Mais voilà si par les écrits nous en savons quelque peu sur leur vécu, leurs pensées, leurs envies, nous ne savons rien physiquement de ce couple finalement.
Age, taille, poids ? Un indice physique pour les reconnaitre, non rien de rien …
Ce mystère dans le cadre d’un rendez vous est plutôt excitant, à un détail près : comment les reconnaitre, surtout dans un jacuzzi où nous ne pourrons pas nous rattacher à un vêtement ?
Heureux hasard nous avons tous les quatre une particularité qui nous distinguera facilement des autres.
Arrivés intentionnellement une bonne heure avant eux, nous voulons nous relaxer. Et nous les imaginons. Nous plaisantons avec un charmant jeune homme à nos cotés, G. Rares sont les hommes dont le physique me plait, lui me fait littéralement fondre. En une autre occasion nous aurions bien fait un trio avec lui, mais s’isoler dans une alcôve alors que nos invités peuvent arriver à tout moment nous semble bien impoli.
Nous scrutons chaque couple qui passe devant le jacuzzi avec une pointe d’appréhension. Personne ne correspond au signe distinctif. Vont-ils réellement venir? Et puis enfin, un couple qui peut correspondre, ils sont à croquer tous les deux. Très proche de nos idéaux physiques. Accélération du battement de cœur, espoir. Ils répondent à notre sourire par un aussi grand, ce sont bien eux. Et ils ont l’air aussi enchanté que nous de se premier contact visuel.
La discussion se fait frivole, autour de nos expériences, réelles ou virtuelles. Nous nous découvrons de nombreux points communs avec ce couple, confirmant ma première impression de mes lectures virtuelles. Miroir de nous même, ils pourraient êtres des amants de qualité et en parfait accord avec nos goûts.
Et si nous poursuivions cette découverte de manière plus intime ?
Comment décrire l’état d’esprit qui nous anime à ce moment ? Il a toujours une pointe de crainte dans l’échangisme, si le physique des partenaires choisis est plaisant, sauront ils trouver les mécanismes de nos corps, sauront nous les faire frémir en retour ? Ces incertitudes font toute la saveur de l’échange, mais aussi la délicate mise en pratique. Mais là, dès la première caresse, nous avons le pressentiment qu’ils sauront, qu’ils savent déjà, qu’ils ont toujours su, qu’ils sont à notre image et que nous ne pouvons que faire, non pas des étincelles, mais un brasier infernal.
Long échange de baisers, d’abord timides, puis lentement, de plus en plus fougueux. Je n’ai qu’une envie, faire durer au maximum ce moment, découvrir au mieux ce corps si tentateur qui me fait face, le faire vibrer du mieux que je puisse. Exceller dans mon art libertin, elle sera la toile vivante mon œuvre de la nuit.
Ses râles m’enchantent au plus haut point, lorsque ma langue découvre chaque parcelle de son intimité. Le flux et le reflux de ma bouche sur elle la submerge doucement, accompagnés de divine caresses, de doigts entrecroisés.
Mlle Rose succombe à un sort identique. Il semble expert en la matière, elle me le confirmera par la suite.
Qu’il est bon de pouvoir totalement s’abandonner entre les bras de partenaires qui inspirent une confiance totale, ne pas avoir à s’inquiéter de savoir si tout se passe bien pour l’autre.
Sa bouche glisse le long de mon torse, de ma hampe. Elle y glisse lentement son écrin à la douceur satinée incomparable. Je me délecte de la vue de sa taille si fine, de sa chute de rein qui m’hypnotise. D’une main ferme et délicate à la fois apposée sur son dos, je la couche et la pénètre, lui laissant pleinement le temps de gouter à chaque centimètre qui s’enfonce inexorablement en elle.
Encore sous l’allégresse de mes assauts, mais toujours avide de sensualité, elle rejoint Mlle Rose. Je la sais exclusive dans ces moments aussi son mari et moi les laissons à cette tendre découverte. Plaisir purement visuel, mais non moins appréciable. Qui n’a jamais bu à ce calice si subtil ne peut comprendre. Il est des nectars réservés aux plus fins connaisseurs.
Un peu de repos s’impose. Nous pouvons mieux faire connaissance. Nous n’avons aucune envie de les quitter. Ni d’en rester à cette première symphonie, il y a encore tant à écrire.
Prenons une nouvelle alcôve, pour une nouvelle partition. Une alcôve idéale pour la chevaucher fougueusement à notre plus grand plaisir réciproque. Ce dernier orgasme la laisse pantoise, son petit air de chat mutin disparait, elle semble partie ailleurs. Mlle Rose et son partenaire son eux aussi à bout de force.
La bienséance nous empêchant de les kidnapper pour les emmener chez nous, nous voilà obligés de les abandonner à grands regrets. Quand les reverrons-nous ? Trop longue sera l’attente probablement, mais une chose est certaine, l’ivresse d’avoir rencontré des alter egos est sans commune mesure.