Ce devait être une simple pause déjeuné.
Je ne l’avais pas imaginée autrement.
Mlle Rose me taquine pourtant et me donne l’injonction de ne pas oublier mes préservatifs. Je ne vois pas l’intérêt de cette précaution puisque ce n’est pas l’enjeu de cette entrevue.
Juste le partage d’un café, ce breuvage que nous adorons.
Juste avant de partir de chez nous, j’en glisse tout de même deux dans ma sacoche.
L’esprit ailleurs toute la matinée je ne travaille guère, préférant cette semi léthargie rêveuse et ce ping pong de SMS égrenant les heures nous séparant.
Tant est si bien que j’en oublie ma sacoche et son contenu.
L’heure venu, je l’attends fébrilement à la gare. Douces retrouvailles. Envie de tendresse. Nous déjeunons face à face, j’aurais préféré accolés. Mais peu importe sa présence me suffit.
Un baiser volé dans la rue. J’en réclame d’autres.
Un sourire espiègle qui m'annonce qu'elle a tenu sa promesse.
Une main qui ne peut se retenir de se glisser sous sa robe pour le verifier.
Des baisers sans retenue, indécents, dans la voiture.
Des baisers qui en demandent bien plus.
Pourtant je n’ai théoriquement plus le temps.
Alors, elle m’accompagne sur mon lieu de travail, visite mon bureau un instant, le temps de récupérer le précieux contenu dans ma sacoche et ne nous glisser subrepticement dans un autre lieu pour laisser libre cours à nos envies.
Désir charnel.
Et pourtant il ne suffit pas, l’après midi se prolonge ensemble, le temps passe trop vite.
Un dernier café à la maison, un dernier baiser, une dernière étreinte.
La voila qui s’envole.
Notre impatience est suffisamment apaisée pour patienter jusqu’au lendemain.