Annabelle de Sara Agnès L.

ENFIN un véritable livre porno avec une histoire ! Une vraie histoire, un vrai roman donc. Avec des relations entre les personnages, des sentiments, de la psychologie, une évolution, qui invite à  la réflexion.

C’est l’histoire d’une éditrice de romans pour ado (le genre romance de fillettes) qui se voit refourguer par sa direction un auteur de romans érotiques après que l’éditrice de ce dernier soit parti en congé maladie. Evidemment, Annabelle (l’éditrice donc) n’y connait pas grand chose depuis le temps qu’elle traîne avec les « rose bonbon » mais elle relève le défi puisqu’il y a une augmentation et surtout des perspectives de carrière à la clef. Et puis, c’est juste pour quelques mois, alors elle peut bien travailler avec un auteur de roman pornographique sur la domination. Et voilà comment John Berger entre dans sa vie, en parfait gentleman. Parfois un peu autoritaire, mais qui sait se faire aussi doux qu’un agneau quand il s’agit de séduire.

J’ai bien aimé la manière donc John est décrit, la manière dont Annabelle le voit, et qui évolue donc avec l’avancée du récit et l’opinion qu’elle a de lui. Le passage fascination-manipulation (et puis la fin, je le dis pas… z’avez qu’à le lire !) parce que ce type n’est pas net. Je peux admettre qu’il y a des bases saines dans les relations de ce type (BDSM avec tout ce que cela couvre) mais ce type n’est pas sain. Une relation, quelqu’elle soit, est toujours à double sens : on ne peut pas exiger sans limite sans à un moment rendre quelque chose en échange (il lui impose un sacrifice sans jamais penser à en faire un en retour… à un moment la balance n’est plus équilibrée et c’est là que ça casse)

Bref, un bon livre à lire pour faire des rêves coquins et se jeter sur son chéri… et pour réfléchir aussi à ce qu’implique une relation avec l’autre. Bon, j’arrête, sinon ça va devenir un roman philosophique profond sur l’intensité du désir, du plaisir, la manipulation, l’abandon à l’autre et le retour à la réalité…  pas sûre que l’auteur assume le roman jusque là !

Rassurez-vous  : y’a aussi du bondage, de la flagellation, un nombre incontestable de fellations, de sodomies, de l’échangisme, du triolisme, du viol, des scènes lesbiennes, de la masturbation, du sexe surprise…  A réserver à un public majeur donc !

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Je précise pour les puristes de la domination, quelques nuances sautent pour aller directement à l’extrême. Mais il y a quelques scènes qui ne prendront un vrai sens  (notamment sur le caractère malsain de John et sa volonté de manipuler plus que de dominer) que si on connaît un peu le genre (mais c’est un roman porno « grand public » )